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Etats-Unis
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Par regine29 le 15 Février 2019 à 22:45
On se souvient tous des deux insupportables rongeurs qui donnent des cauchemars à Donald Duck, et bien je pense que nous les avons retrouvés passant leurs vacances à Crater Lake. Si vous recherchez à quelle espèce appartiennent Tic et Tac, Wikipedia vous répondra que ce sont des Tamias (ou Chipmunk en anglais), cependant je pencherai plus pour des Écureuils terrestres à manteau dorés (Callospermophilus lateralis), comme ceux que l'on rencontre à Crater Lake : bien joufflus, avec de gros yeux proéminents. Contrairement aux Chipmunks, plus petit, l'écureuil terrestre à manteau doré n'a pas de rayure sur la tête, mais seulement de chaque côté du dos.
Dans les zones fréquentées par les humains, cet écureuil est très facile à observer, il est peu farouche. Attention cependant à ne pas les nourrir, cela leur donne de mauvaises habitudes qui peuvent compromettre leur survie hors saison touristique. De plus, comme tous les rongeurs, ils peuvent mordre : ne gâchez pas vos vacances !
Les photos ci-dessous ont été prises aux abords du Crater Lake Lodge, le jour de notre arrivée : un sympathique comité d'accueil !
Nous en avons aussi observé plusieurs individus lors de notre excursion à Cleetwood Cove au nord du cratère, le seul accès autorisé au rivage du lac. L'un fait le pitre sur la plage, pendant que d'autres dégustent des noix au bord du sentier. Contrairement à Tic et Tac, le vrai Écureuil terrestre à manteau doré est plutôt solitaire. Les touristes partis, à la fin de l'été, il commencera à cacher de la nourriture, avant de se réfugier dans son terrier pour hiberner.
Je vous dis à bientôt pour d'autres découvertes autour de Crater Lake. En attendant profitez-bien du soleil prévu ce week-end !
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Par regine29 le 9 Février 2019 à 16:22
Crater Lake est un cratère volcanique situé au sud-ouest de l'état de l'Oregon. Il fait partie de la chaîne des Cascades, qui s'étend du sud du Canada (Colombie Britannique) au nord de la Californie, parallèlement à la côte Pacifique. D'autres volcans célèbres en font partie, comme le Mont Rainier, le Mont Saint-Helens ou encore le Mont Hood.
C'est la violente éruption du Mont Mazama, il y a de cela environ 7700 ans, qui est à l'origine de la caldeira que l'on voit aujourd'hui. Les légendes des peuples amérindiens qui vivaient dans la région ont conservé le souvenir de cet événement cataclysmique. Une fois le volcan assoupi, le cratère s'est peu à peu rempli d'eau, provenant exclusivement de la pluie et de la fonte des neiges.
Crater Lake est le lac le plus profond des Etats-Unis, et certainement aussi celui dont la couleur bleue est la plus intense. Nous y avons passé 3 jours, et fait des centaines de photos (de paysages mais aussi de la faune locale) que je viens de finir de trier.
De nombreux points de vue permettent d'avoir une vue panoramique du lac, ici depuis l'ouest. De ce côté là, on a une belle vue sur Wizard Island, une île inhabitée formée par une petite éruption postérieure à la formation de la caldeira.
Crater Lake Lodge est le seul hébergement situé au bord du lac (réservation recommandée un an à l'avance pour avoir une chambre avec vue sur le lac), sinon il faut se rabattre sur le camping de Mazama village, à quelques kilomètres du cratère, juste à l'entrée du Parc National de Crater Lake. Les photos ci-dessous ont été prises depuis les abords de Crater Lake Lodge, situé sur la rive sud de la caldeira.
Depuis Crater Lake Lodge, le sentier du Garfield Peak Trail nous mène à des points de vues époustouflants sur le lac. Le sentier est assez facile, on monte à l'aller, on descend au retour, le tout fait 5,5 km. En chemin on rencontre de petits groupes de Cassenoix d'Amérique, dont on fera la connaissance dans un prochain article.
L'été il est possible de faire le tour complet du lac en voiture, ce qui offre bien d'autres magnifiques points de vue au visiteur. Par contre, dès les premières chutes de neige, en octobre, la route circulaire est fermée, seul l'accès sud du parc national est ouvert. Cette fermeture partielle dure en général jusqu'au mois de juin (l'hiver est long en Amérique du Nord, surtout en altitude - on est ici à plus de 2000 m au dessus du niveau de la mer). Ci-dessous, vue depuis la rive orientale du cratère.
A la belle saison, des bateaux gérés par le parc national de Crater Lake sillonnent le lac et déposent les visiteurs qui le souhaitent sur Wizard Island. Le va-et-vient incessant des embarcations, s'il est intéressant pour le visiteur qui a compris leur système de réservation pas très clair, a par contre comme inconvénient de former des vaguelettes sur la surface du lac. Le matin de notre départ, nous avons eu la chance d'être debout avant le départ des premiers bateaux, avec un ciel d'un bleu pur. Le lac était ce matin là un miroir si parfait qu'il était difficile de distinguer la limite entre les rives et leur reflet.
Je vous retrouve bientôt pour un prochain article consacré à un petit mammifère bien sympathique, omniprésent sur les rives de Crater Lake, je vous laisse deviner lequel ...
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Par regine29 le 21 Janvier 2019 à 23:54
Nous revoici donc au Marais d'Arcata en cette matinée de juillet. Nous avions presque terminé notre tour et nous nous apprêtions à rejoindre le parking lorsque au bout d'une digue nous apercevons une multitude d'oiseaux fouillant dans la vase. Impossible de ne pas prolonger notre visite pour aller un jeter un coup d’œil ! Nous nous approchons, espérant que les promeneurs qui nous précèdent sur le sentier, peu discrets et accompagnés de chiens, ne fassent pas tout envoler. Heureusement les oiseaux présents ici semblent habitués à la présence humaine.
En approchant, on se rend compte que tous les oiseaux ne sont pas de la même taille et n'ont pas tout à fait la même allure. Le challenge est ici d'arriver à isoler des individus sur le capteur, sans couper en deux les oiseaux qui les entourent. Pour l'identification, on attendra d'être à l'hôtel le nez dans le guide ornithologique. Le groupe était finalement composé d'individus de 5 espèces différentes, que je vais vous présenter du plus grand au plus petit.
On commence donc par la Barge marbrée (Limosa fedoa), qui mesure environ 48 cm du bout du bec à la queue. C'est la seule espèce de Barge que l'on rencontre sur les côtes de la Californie. Son long bec droit à la base rose foncé lui permet de fouiller dans la vase même sous un niveau d'eau conséquent. Contrairement aux 3 autres espèces de Barges qui arborent en plumage nuptial une couleur belle couleur rousse sur le cou et la poitrine, le plumage de la Barge marbrée reste discret en toute saison. On pourra par exemple comparer avec la Barge à queue noire.
La photo ci-dessous permet de comparer la taille de la Barge marbrée (que vous aurez reconnue en haut à droite) avec les Bécassins à bec court que je vous présenterai un peu plus bas.
Le deuxième limicole présent, par ordre décroissant de taille, est le Chevalier semipalmé (Tringa semipalmata). C'est un des plus grands Chevalier, aucune espèce commune en Europe n'est aussi grande : il mesure dans les 38 cm. Gris en toute saison, le dessous est marqué de stries irrégulières en période nuptiale. Les pattes sont grises, le bec est noir, de longueur modérée. Ce n'était pas l'espèce la plus abondante dans la troupe que nous avons observée.
Le cliché ci-dessous permet cette fois de comparer la taille du Chevalier semipalmé avec les Bécassins à bec court (qui eux étaient très nombreux).
Le Bécassin à bec court (Limnodromus griseus) est donc un limicole de taille moyenne, environ 29 cm. Deux espèces de Bécassins fréquentent régulièrement les côtes de Californie, le Bécassin à bec court et le Bécassin à long bec. Bien sûr les 2 espèces se ressemblent beaucoup et pour simplifier les choses leurs cris respectifs sont assez similaires. Une des clés pour différencier les deux espèces est la présence de points noirs sur les flancs du Bécassin à bec court, alors que les flancs du Bécassin à long bec sont plutôt striés.
A nouveau une image permettant de comparer la taille des différentes espèces : en haut, un peu flou, un Bécassin, et en bas, deux Bécasseaux d'Alaska.
Le Bécasseau d'Alaska (Calidris mauri) que je vous ai déjà présenté dans le premier article sur le Marais d'Arcata, est assez proche du Bécasseau sanderling que nous connaissons bien sur nos côtes. Un peu plus petit (17 cm), le Bécasseau d'Alaska a comme le Bécasseau sanderling le bec et les pattes noires.
Et voici le petit dernier, que j'avais pris pour un Bécasseau d'Alaska, mais l’œil vigilant d'un membre du site Oiseaux.net m'a permis de corriger mon identification : il s'agit d'un Bécasseau minuscule (Calidris minutilla), une espèce que nous avons déjà aperçu au début de notre visite. Plus petit que le Bécasseau d'Alaska, ses pattes sont aussi plus courte et de couleur jaune-verdâtre au lieu de noire (difficile à voir sur cette photo à cause de l'ombre mais évident sur une autre photo moins présentable du même individu). Autre point qui aurait dû m'intriguer : cet oiseau était un peu à l'écart du groupe ... Sa poitrine finement striée et son bec plus court et plus fin sont aussi des critères.
Pour terminer cette article, quelques photos d'oiseaux en vol. Je vous laisse deviner les noms des protagonistes (qui ont tous été décrits plus haut).
Ceci est le dernier article consacré à la Californie (pour l'instant), dans les prochains billets nous partirons à la découverte du joyau de l'Oregon, j'ai nommé Crater Lake.
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Par regine29 le 13 Janvier 2019 à 12:23
Le Marais d'Arcata, en anglais Arcata Marsh and Wildlife Sanctuary, est un des hauts lieux de l'ornithologie de Californie du Nord. La ville d'Arcata a su joindre l'utile à l'agréable, puisque le marais d'Arcata fait partie intégrante du système de traitement des eaux usées de la ville. Le site possède un "Visitor center" où l'on peut se procurer un plan des sentiers et s'informer sur les espèces observées récemment sur le marais.
Cette matinée au marais a été un vrai régal, surtout du point de vue des limicoles, mais aussi de toutes les autres espèces observées.
Les premiers oiseaux que nous rencontrons sont des Chevaliers criards (Tringa melanoleuca), un chevalier au plumage moucheté de noir et de blanc, au bec noir et droit, qui se distingue surtout par ses grandes pattes jaunes vifs (bon d'accord on ne les voit pas sur cette photo là, mais on les verra plus tard). Le Chevalier criard n'est pas évident à différencier de son cousin le Chevalier à pattes jaunes, il faut bien potasser les critères dans le guide ornithologique !
Au même endroit, de l'autre côté de l'eau, quelques Canards colvert et de tout petits - mais vraiment petit - limicoles, pas plus gros que des moineaux. Après vérification, il s'agit de Bécasseaux minuscules (Calidris minutilla), qui pour le coup portent bien leur nom.
En quittant ce premier point d'observation, nous sommes survolés par un groupe de Bernaches du Canada (Branta canadensis). Ce matin là, on ne les verra pas au sol.
Les canaux et les plans d'eau sont bordés d'une végétation dense, buissons, fleurs sauvages et plantes semi-aquatiques. Un papillon occupé à butiner des fleurs de ronces annonce par ses couleurs noire et jaune notre rencontre à plume suivante : un Chardonneret jaune (Spinus tristis). Il s'agit ici d'un mâle reconnaissable à sa couleur jaune vif. On le nomme chardonneret mais en définitive il est plus proche génétiquement des Tarins que de notre Chardonneret élégant. Le Chardonneret jaune est un passereau assez commun dans toute l'Amérique du Nord.
Un peu plus loin, nous retrouvons un important groupe de Chevaliers Criards, puis, sur un plan d'eau plus vaste, quelques individus isolés de la même espèce. Cette fois nos photos montrent bien les pattes jaune-orangé caractéristiques de l'espèce. La base du bec plus grise que noire est un des critères le différenciant du Chevalier à pattes jaunes (toutes deux des espèces américaines que l'on est susceptible de croiser ici).
Dans le même secteur, également en groupe, une nouvelle espèce de Bécasseau, sur laquelle j'ai hésité un moment - on visite, on photographie, on fait le point sur ce qu'on a vu : des grands limicoles, des moyens limicoles, des petits limicoles, mais encore ? Finalement ce sont des Bécasseaux d'Alaska (Calidris mauri). Vous l'aurez deviné, cette espèce se reproduit en Alaska, mais passe le reste de l'année sur les côtes plus clémentes des Etats-Unis et du Mexique.
J'aurai pu appeler cette article "La marche des Courlis", tellement il y en avait, se déplaçant dans la vase à la recherche de quelques pitances. Ce sont des Courlis corlieu (Numenius phaeopus), que l'on rencontre aussi en Europe. Par contre nous avons raté le régional de l'étape, le Courlis à long bec, qui lui ne vit qu'en Amérique du Nord.
Perché sur un arbuste mort, un gros passereau, qui ne nous est pas inconnu puisque nous l'avons déjà rencontré à Little River (et ce ne sera pas la dernière fois qu'on le verra) : c'est un Jaseur d'Amérique (Bombycilla cedrorum), facile à identifier lorsque l'on a assimilé les différences avec son cousin du Grand Nord, le Jaseur boréal.
A la fin de notre visite, nous tombons sur une incroyable concentration de limicoles, qui sera le sujet d'un prochain article. Indifférent à l'agitation ambiante, un Grand Héron (Ardea herodias) fait sa toilette sur la digue.
Les passereaux, nombreux dans le marais, nous ont bien donné du fil à retordre. Ne connaissant pas les chants des espèces locales, nous en avons certainement ratés quelques uns, bien cachés dans les roseaux. Au moins celui-ci n'a pas réussi à nous échapper. Il s'agit d'un Bruant chanteur (Melospiza melodia), espèce commune dans toute l'Amérique du Nord. Ses 24 sous-espèces, qui diffèrent les unes des autres par les coloris plus ou moins foncés du plumage, sèment parfois le doute dans l'esprit de l'observateur quand il s'agit de l'identifier.
Comme indiqué plus haut, dans le prochain article nous découvriront d'autres espèces de limicoles vues au Marais, dont la plupart sont spécifiques du Nouveau Monde.
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Par regine29 le 16 Décembre 2018 à 15:07
La Californie est le seul endroit sur terre à abriter des forêts de Séquoia. Ces arbres gigantesques appartiennent à 2 espèces distinctes : le Séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), endémique des montagnes de la Sierra Nevada, et le Séquoia à feuilles d'if (Sequoia sempervirens), qui peuple les forêt côtières du Nord de la Californie, jusqu'au confins de l'Oregon.
C'est cette dernière espèce que nous avons pu admirer lors de notre périple en Californie du Nord. Le Séquoia à feuilles d'if est l'arbre le plus haut du monde, certains spécimens atteignant 115 m de hauteur. Contrairement au Séquoia géant qui a besoin de lumière, le Séquoia à feuille d'if forme des futaies très denses. En plus de la taille gigantesque des arbres, c'est le peu d'espace entre chaque arbre qui est impressionnant.
Si vous venez du sud par la Highway 101, je vous conseille de faire le détour par l'Avenue of the Giants, une route parallèle à l’autoroute, qui serpente pendant une cinquantaine de km dans les forêts de Sequoia du Humbolt Redwoods State Park. Des parking sont aménagés pour faire une pause et s’immerger dans ce monde si particulier. En été, on est surpris par la chaleur humide qui règne sous les arbres, surtout lorsque l'on vient du bord de mer où il fait nettement plus frais. Au pied de ces géants du règne végétal, on est peu de chose ...
Plus au nord, les Séquoias sont toujours présents, mais on découvre aussi une végétation plus luxuriante, constituée de feuillus, de mousses et de fougères. De nos jours, les forêts de Séquoias sont presque entièrement comprises dans des parcs naturels permettant leur protection intégrale. Heureusement, car au XIXe siècle, les chercheurs d'or, déçus par les faibles quantités de métal précieux de la région, se reconvertirent dans le bucheronnage et le commerce de bois, la construction de la ville de San Francisco battant alors son plein. Ceci eut des conséquences désastreuses pour les forêts de Séquoias, qui n'occupaient plus que 10% de leur surface initiale lorsqu'on se décida à les protéger. C'est vers 1920 que furent créé les premiers parcs d’État, suivit par un parc national en 1968, et finalement un classement au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1980. La survie des Séquoias semble maintenant assurée.
Je vous donne rendez-vous très bientôt pour une plongée dans un univers totalement différent bien que très proche géographiquement de la forêt, le marais d'Arcata ...10 commentaires
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