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Bretagne
- Des oiseaux et des rochers
- Bernaches cravants à Ploumanac'h
- Randonnée jusqu'à la pointe du Grouin
- Les oiseaux du marché aux huîtres de Cancale
- La Côte de Granit rose au printemps
- Autour du port de Ploumanac'h
- Mouettes tridactyles au cap Fréhel
- La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl
- La nidification des Cormorans huppés
- Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne
- Les Fous de Bassan, sur terre et sur mer
- Escale à l'île aux Moines
- Les géants du ciel
- Rencontre avec les Phoques gris aux Sept-Îles
- La colonie de Fous de Bassan
- Les Macareux de l'île Rouzic
- Excursion aux Sept-Îles
- L'île de Sein, au bout du monde
- Une journée à Bréhat
- Des passereaux sur la lande
- Les Corvidés de la réserve de Goulien
- Des Fulmars sur la falaise
- La réserve du Cap Sizun
- Oiseaux marins, sur le port de Roscoff
- Limicoles et Aigrettes, sur les plages de Santec
- Brest, sous le soleil de février
- Saint-Malo - promenade sur la plage du Sillon
- Les Bécasseaux sanderling, entre toundra et plages de rêve
- Croisière sur le Golfe du Morbihan
- Aigrettes garzettes en plumage nuptial
- Échasses blanches morbihannaises
- Les passereaux du marais
- Le marais de Suscinio
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Par regine29 le 23 Décembre 2022 à 21:56
Après notre rencontre avec les Bernaches cravants, nous reprenons notre chemin sur le sentier des douaniers, le long de cette magnifique Côte de Granit rose. Un petit bâtiment orné de gargouilles, ressemblant à une chapelle, apparaît entre les rochers. Il s'agit en fait d'une remise à bateau, construite au siècle dernier, si je me souviens bien des explications du guide lorsque nous avions fait la sortie en bateau aux Sept-Îles en 2021.
Des Pipits maritimes jouent à cache-cache sur les rochers tandis que nous essayons de les photographier. Le résultat n'est pas très concluant, surtout que la lumière commence à baisser. Un peu plus tôt, du côté de la plage de Saint-Guirec, un Pinson des arbres (Fringilla coelebs) s'entrainait à chanter en prévision du printemps. La couleur de son plumage était parfaitement assortie avec les rochers de granite.
Le soleil va bientôt se coucher, la vue sur le phare de Mean Ruz est sublimée par les lueurs du crépuscule. Au loin sur l'horizon, on aperçoit les Sept-Îles, réserve ornithologique inaccessible au public, à l'exception de l'île aux Moines. L'hiver, oiseaux et phoques y sont encore plus tranquilles qu'à la belle saison car les excursions en bateau se font très rares.
Les photos qui suivent ont été prises le lendemain, toujours sur le sentier des douaniers, face aux Sept-Îles. En ce début février, les Fous de Bassan (Morus bassanus) ont déjà commencé à s'installer sur l'île Rouzic, où ils reviennent nicher chaque année. Du rivage, on distingue en haut à droite de l'île une zone plus claire, c'est là que sont les fous. Seule une petite partie de la colonie est visible, car ils préfèrent se mettre sur le côté nord de l'île, là où le relief et les vents favorisent leur envol. Pour notre plus grand bonheur, quelques Fous de Bassan longent la côte et passent à portée de nos appareils photos. A ce moment là on ne savait pas encore que la grippe aviaire frapperait la colonie l'été venu. Espérons que le virus les laissera tranquille en 2023 et que la population de Fous de Bassan de l'île Rouzic pourra commencer à se reconstituer.
Sur un rocher près d'un promontoire, un Goéland argenté (Larus argentatus) assurait un spectacle visuel et sonore, permettant aux promeneurs qui avaient oublié leurs jumelles de profiter de l'avifaune locale. Un petit bonus animé pour ces paysages de rochers roses qui changent au gré de la lumière et des points de vues.
Avant de quitter la Bretagne pour d'autres horizons, je vous présente une jolie Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), vue sur la plage de Trestraou à Perros-Guirec. Les restaurants du front de mer y sont intéressants pour le déjeuner, plus que ceux de Ploumanac'h à mon avis. Et c'est un bon endroit pour attendre l'heure du bateau pour les Sept-Îles à la belle saison.
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Par regine29 le 15 Décembre 2022 à 22:30
En février dernier, pour mon anniversaire, nous sommes retourné à Ploumanac'h, sans attente particulière au sujet des rencontres possibles niveau avifaune. Nous avions quand même pris les appareils photos, au cas où. Nous voilà donc partis, depuis le port de Ploumanac'h, sur le sentier des douaniers. A peine arrivé du côté de l'anse de Saint Guirec, voilà que l'on aperçoit une petite troupe de Bernaches cravants (Branta bernicla) qui s'alimentent non loin du rivage, nous offrant une belle proximité pour les photos, dans les lueurs de la fin d'après-midi.
La Bernache cravant est une petite oie de couleur sombre qui se reproduit dans l'Arctique (Russie et Sibérie occidentale pour la sous-espèce que l'on rencontre chez nous). Elle arrive en France vers le mois d'octobre, pour rester sur nos côtes jusqu'en avril. Le gros des troupes passe l'hiver sur le bassin d'Arcachon, cependant on peut observer l'espèce sur différents sites côtiers de la façade Atlantique, de la Normandie à l'Aquitaine, en passant bien sûr par la Bretagne. La Bernache cravant est strictement herbivore. Elle consomme principalement des plantes aquatiques, dans les herbiers à zostères, et aussi des algues vertes. La bonne conservation de l'espèce dépend de la préservation des milieux où elle se nourrit, en ce qui concerne l'hivernage. En tout cas ce fut un vrai régal de les observer à Ploumanac'h.
Je vous dis à très vite pour la suite de la promenade sur cette merveilleuse Côte de Granit rose. Au programme quelques oiseaux et des paysages dont on ne se lasse pas.
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Par regine29 le 11 Décembre 2022 à 23:13
Depuis le port de Cancale, le sentier des douaniers nous emmène jusqu'à la pointe du Grouin, qui sépare la baie du Mont-Saint-Michel de la Côte d'Emeraude. Le sentier est très agréable, ombragé, et offre de magnifiques vues sur le littoral et les îlots côtiers. Dans les buissons le long du sentier, on peut observer de nombreux passereaux (rougegorges, mésanges etc.). En aller-retour depuis Cancale, il faut compter environ 15 km. Contrairement à ce que l'on imagine, attention au dénivelé, ce n'est pas si plat que cela. Il y a même des passages avec des escaliers. L'été, on trouve de quoi se restaurer en route.
Le site de la pointe du Grouin bénéficie d'un statut de protection en tant que zone naturelle sensible, gérée par le département d'Ille-et-Vilaine. Face à la pointe, l'île des Landes est une réserve ornithologique, qui abrite la nidification de plusieurs espèces de goélands et d'une colonie de cormorans huppés.
En chemin on note aussi la présence de plusieurs bunkers, vestige du mur de l'Atlantique érigé par l'armée allemande pendant la seconde guerre mondiale. Plus près de Cancale, plusieurs îlots attirent le regard. Sur l'île des Rimains, la plus grande, se trouve un fort de style Vauban, converti de nos jours en résidence privée. Les autres îlots ne sont pas habités sauf par les mouettes et autres oiseaux marins.
De retour à Cancale, on profite des dernières lueurs du jour pour se promener sur le port. Une jolie petite ville, découverte un peu par hasard, car en s'y prenant au dernier moment fin août c'est compliqué de trouver un hébergement abordable du côté de Saint-Malo.
Pour la suite, on reste en Bretagne, mais en hiver cette fois, avec de petites oies que j'avais découvert pour la première fois à La Rochelle, mais qui fréquentent aussi la Côte de Granit rose.
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Par regine29 le 3 Décembre 2022 à 18:21
La petite ville de Cancale, située sur la côte ouest de la baie du Mont-Saint-Michel, côté Bretagne, est mondialement connue pour sa production d'huîtres. On peut s'en acheter un plateau sur le marché aux huîtres, situé à l'extrémité du port, et les déguster face à la mer. C'est une activité très populaire, qui cependant ne me tente pas, je n'ai jamais eu envie de manger des huîtres. De leur côté, les Tournepierres à collier (Arenaria interpres) ne font pas les difficiles, et profitent de l'opportunité, en se nourrissant de ce qui reste dans les coquilles. Habitués aux touristes, ils sont peu farouches et assez faciles à photographier (ils bougent quand même pas mal). Dans la nature, les Tournepierres à collier consomment majoritairement des mollusques et des crustacés. Pour une fois la consommation de nos déchets ne déséquilibre pas leur régime alimentaire ! Par contre je ne dis pas bravo à ceux qui jettent les citrons sur la plage avec les coquilles d'huitres, il y a pourtant des panneaux indiquant de ne pas le faire !
Avant de passer aux laridés (mouettes et goélands) qui trainent aussi sur la plage, attardons nous un peu sur le cadre. Dans le lointain, le Mont-Saint-Michel, et tout au fond la côte normande. A nos pieds, la plage de Cancale, ses coquilles d'huîtres et ses goélands.
Les goélands et mouettes immatures ne sont pas les oiseaux les plus faciles à identifier. Pour certains j'ai dû demander de l'aide sur le forum du site Oiseaux.net.
Fin août, les Goélands argentés (Larus argentatus) de l'année ont encore pour la plupart le plumage café au lait des juvéniles. Vu de loin ils sont brun assez foncé avec le bec et les yeux noirs, et les pattes rosâtres.
On trouve aussi des individus de type "premier hiver", au plumage plus pâle, à la tête presque blanche. Le bec s'éclaircit également. Notez la tête arrondie qui donne un air gentil au Goéland argenté, en comparaison avec d'autres goélands. Il leur faudra 4 ans pour acquérir le plumage des adultes, gris clair et blanc, et être capable de se reproduire à leur tour.
Voici maintenant un juvénile du plus grand de nos goélands, le Goéland marin (Larus marinus). On le reconnais à son bec massif et à sa grande taille. La tête est plus claire que celle du Goéland argenté du même âge, et le plumage moucheté est plus contrasté. Le Goéland marin comme son nom l'indique ne s'aventure pas à l'intérieur des terres.
La Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) est un peu plus petite que la Mouette rieuse. Elle est assez commune sur tout le littoral de notre pays, et souvent vue en compagnie de Mouettes rieuses. Ici elle se trouvait dans un groupe comportant surtout des Goélands argentée de tout âge et quelques rieuses. Sur la deuxième photo on voit bien la différence de taille avec un Goéland argenté. Pour l'identifier en plumage immature comme ici je ne peux que vous conseiller de consulter un bon guide comme l'indispensable Guide ornitho. Au départ je n'avais pas vérifié et je l'avais prise pour un Goéland cendré. C'est surtout le motif de la tête qui est caractéristique de la mélanocéphale à cette âge là.
Alors que la plage, orientée au nord, est déjà dans l'ombre, le soleil de cette fin août illumine encore la mer et les hauteurs des falaises. La météo prévoit de la pluie et un sérieux rafraîchissement des températures pour le lendemain. Par chance elle tombera en avance, durant la nuit, et nous pourront profiter des sentiers côtiers, où je vous emmènerait prochainement.
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Par regine29 le 26 Novembre 2022 à 22:08
Ploumanac'h, petit port situé sur la commune de Perros-Guirec dans les Côtes d'Armor, est surtout connu pour son incroyable Côte de Granit rose, qui attire chaque année des milliers de touristes. Depuis le port, on rejoint en quelques pas le GR 34, un itinéraire de randonnée qui fait tout le tour de la Bretagne en longeant la côte. On l'appelle aussi le sentier des douaniers, car lors de sa création à la toute fin du XVIIIe siècle, ce chemin était parcourus par les douaniers, chargés de traquer les contrebandiers.
Après avoir traversé un chaos de blocs de granite assez gigantesques, on arrive en vue de la plage de Saint Guirec, non sans avoir admiré la végétation printanière. Comme beaucoup de saint breton, la vie de Saint Guirec ne nous est connue que sous forme de légende. Guirec était un des religieux qui accompagnait Saint Tugdual lorsqu'il traversa la manche pour venir évangéliser l'Armorique, vers le VIe siècle. Né au Pays de Galles, Guirec aurait accosté sur la plage qui porte maintenant son nom. Un petit oratoire en son honneur y a été construit. Il a aussi donné son nom à la ville de Perros-Guirec.
Sur un îlot face à la plage, se dresse le château de Costaeres, qui est une propriété privée. Malgré son style médiéval, il n'est pas très ancien : il date de la fin du XIXe siècle. Intégralement construit en granite rose, extrait des carrières toutes proches, il s'intègre à merveille dans le décor. Auparavant, l'îlot de Costaeres était utilisé pour sécher le poisson et le goëmon, et aussi pour la culture de la pomme de terre.
En continuant sur le sentier, on arrive vers le phare de Mean Ruz, qui signale aux navigateurs l'entrée de la passe menant au port de Ploumanac'h. Lui aussi est intégralement construit en granite rose. Le phare actuel date de 1946, le précédent ayant été détruit par les troupes allemandes en 1944.
Les ajoncs et les genêts en fleur illuminent cette journée de mai un peu maussade. Vers la fin de la promenade, le soleil décide de se montrer furtivement. Sa lumière réhausse les couleurs des blocs de granite. La météo comme souvent en Bretagne est très changeante. Il nous faudra attendre deux jours pour pouvoir aller en excursion aux Sept-Îles, que l'on aperçoit sur l'horizon depuis le sentier.
Pour terminer cette série, voici quelques photos prises du bateau quelques jours plus tard. Les excursions aux Sept-Îles comprennent en général une visite de la Côte de Granit rose, que l'on fait avant ou après les îles et leurs colonies d'oiseaux, en fonction de la marée. Avec en prime quelques explications sur l'histoire géologique et humaine de ces paysages spectaculaires.
Pour la suite, on reste en Bretagne, toujours sur la côte de la Manche, mais un peu plus à l'est. Avec comme ingrédients le trio gagnant : les oiseaux, le sentier des douaniers et la mer !
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