• L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, tout au bout du Finistère, à 7 km de la pointe du Raz, a su rester à l'écart du tourisme de masse. Sein est une île qui se mérite : pour y accéder il faut compte environ 1 h de navigation à bord d'un bateau au départ d'Audierne, avec une mer souvent agitée, en particulier aux abords du raz de Sein, qui sépare l'île du continent. Un conseil, si vous êtes sensible au mal de mer, prenez place sur le pont extérieur, et si vous gérer ces situations avec un médicament, ne l'oubliez pas pour cette traversée ! Si la mer est trop mauvaise, le départ quotidien a lieu de Douarnenez, et dans ce cas il faut compter 2 h (bon courage). L'été il y a aussi des départs de Brest et de Camaret.

    L'île de Sein est absolument plate, son point culminant se trouve à 15 m au dessus du niveau de la mer. Battue par les vents, le risque de submersion y est réel. Nous commençons la visite par le phare de Goulenez, qui se trouve à l'extrémité de l'île, soit à environ 2 km du port d'arrivée. Les phares dans le secteur de Sein sont vitaux pour la sécurité des bateaux : les courants sont très forts dans ce secteur et l'île est environnée d'une multitude de rochers.

    Ile de Sein, au bout du monde

     

    Ile de Sein, au bout du monde

     

    Le jour de notre visite, il y a de cela pas mal de temps puisque c'était en 2006, un voilier mouillait aux abords de l'île. Au fond, on distingue la pointe du Raz, sur la droite, et la baie des Trépassés, derrière le navire.

    Ile de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein est prolongée en direction du large (plein ouest) par la tristement célèbre chaussée de Sein, un alignement de récifs et de rochers plus ou moins immergés, d'une dizaine de kilomètres de long, qui fut la cause de nombreux naufrages. Les phares de l'île de Sein et de la pointe du Raz ne suffisaient pas à éviter ces drames. En effet, leurs feux ne portaient pas assez loin en cas de mauvais temps. C'est ainsi qu'il fut décidé de construire un phare près de l'extrémité de la chaussée de Sein. Les études commencèrent vers 1860. Il fallut d'abord choisir un support pour le phare : un rocher nommé Ar-Men, à peine assez grand pour supporter le bâtiment. Il fallut 14 ans pour construire le phare d'Ar-Men, dans des conditions titanesques. C'est lui que l'on aperçoit au centre-droit de la photo ci-dessous.
     

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, au bout du monde

      

    Comme dans beaucoup d'endroit, à Sein les touristes de passage entassent les galets. Ici plus qu'ailleurs, ce n'est pas une bonne idée. En effet, sur cette terre plate et dénudée, à la merci des éléments, chaque galet participe à la stabilité du rivage. La meilleure chose à faire, comme dans tous les espaces naturels fragiles, est de regarder sans toucher à rien !

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    Non loin du phare, se trouve ce monument énigmatique. Il s'agit d'un amer, c'est à dire un point de repère servant aux marins lorsqu'ils naviguent en vue des côtes.

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    Le bourg de l'île de Sein est blotti autour de son port. Les maisons peintes de couleurs vives sont serrées les unes contre les autres, pour se protéger du vent. La commune de l'Île-de-Sein compte officiellement 255 habitants d'après le dernier recensement, mais en réalité il y a plutôt 120 résidents à l'année tandis que l'été l'île compte près de 1500 habitants. Les automobiles sont interdites, les vélos autorisés sauf en juillet-août, période pendant laquelle tout le monde se déplace à pied.

    L'île malgré sa situation isolée dans un environnement hostile était déjà très peuplée au XIXe siècle : 800 habitants en 1886 par exemple. Les femmes cultivaient de l'orge sur quelques maigres parcelles tandis que les hommes partaient en mer sur leur bateau de pêche. L'île de Sein a longtemps été très pauvre : une fois la récolte d'orge épuisée, si la pêche était mauvaise, les îliens se nourrissaient de galettes de racine et de coquillages. Les vivres trouvées à bord des navires naufragés étaient souvent une aubaine pour les habitants.

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    De nos jours, l'île de Sein vit essentiellement du tourisme. C'est d'ailleurs ce que nous étions venus y faire avec nos filles en 2006 (elles ont bien grandi depuis).

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    Lors de la traversée du retour vers Audierne, nous pouvons à nouveau voir les phares qui signalent le raz de Sein. Au nord, le phare de Tévennec, face à la pointe du Van. De nombreuses légendes circulent au sujet de ce phare : plusieurs gardiens perdirent la raison, des esprits lugubres hantaient le phare… Rapidement l'administration eut des difficultés à recruter des gardiens pour Tévennec, et décida de l'automatiser dès 1910.

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    Nous passons ensuite près du phare de la Vieille, qui sécurise, avec la tourelle de la Plate (à gauche sur la photo), le passage sud du raz de Sein. Les phares de Tévennec et de la Vieille furent construit à la même époque et par les mêmes équipes que le phare d'Ar-Men. Les chantiers de Tévennec et de la Vieille occupaient les ouvriers lorsque la mer était trop forte à Ar-Men (ce qui était fréquent).

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    Le bar commun est un poisson qui apprécie les eaux agitées. Il est tout à fait à son aise dans le raz de Sein, ce qui attire les pêcheurs à la ligne qui bravent les dangereux courants du secteur avec leur frêle embarcation, pour vivre leur passion. Les oiseaux marins semblent eux aussi s'intéresser de près à cette activité.

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    L'île de Sein, au bout du monde

     

    C'est sur cette dernière vue du phare de la Vieille que nous quittons l'île de Sein. Je vous donne rendez-vous prochainement dans les Côtes d'Armor, mais en attendant nous allons changer de région.


  • Commentaires

    1
    Mardi 31 Août 2021 à 23:19
    Bonsoir, Merci pour ce beau post bien documenté et ces belles photo. Bonne nuit. Bisous
    2
    Mercredi 1er Septembre 2021 à 21:17

    Je suis allé sur l'ile d'Yeu, de Ré, de Noirmoutier, mais je ne connais pas Sein ! Merci pour la découverte. 

      • Jeudi 2 Septembre 2021 à 22:33

        Bonsoir Philippe,

        de mon côté j'ai fait Sein, Ouessant, Bréhat, Batz, les îles du Golfe du Morbihan mais pas encore Yeu, Noirmoutier ni Ré. Comme quoi il me reste des choses à faire sans aller au bout du monde !

        A bientôt.

    3
    Jeudi 9 Septembre 2021 à 05:13

    Bonjour Régine, quel bel article explicatif ! on ne se rend pas toujours compte de l'isolement de ces îles et de la difficile qu'éprouvent les quelques habitants avec la météo mais aussi par le peu de vivres sur place. Le tourisme, à la belle saison, peut apporter un peu de réconfort aux populations locales. Merci et à bientôt, bise.

    4
    Vendredi 10 Septembre 2021 à 17:02

    bonjour Régine

    je rejoins philippe pour l'isolement et la météo ainsi que le tourisme

    sans en oublier ces pêcheurs qui prennent la mer par tout temps pour faire vivre le commerce

    un très bel article accompagné de belles photos

    amitié et belle après midi

    5
    Nath
    Vendredi 10 Septembre 2021 à 21:33
    Encore une île bretonne qu'on ne se lasse pas de visiter. Je n'ai jamais compris ce besoin de faire des monticules de galets, en bord d'eau ou à la montagne. C'est si facile de faire ça dans son jardin. La photo avant celle de tes filles ressemble à un coin des Shetland. On devrait enfin pouvoir y aller en 2022. Elles sont toutes pitites tes filles sur cette photo ;-) Bises et bon weekend
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