• Que vivent les Corneilles !

     

    Je viens de terminer la lecture du livre Vivent les Corneilles, de Frédéric Jiguet, chercheur au Muséum d'Histoire Naturelle. Je vous le conseille vivement si vous vous intéressez aux corvidés ! Vous y apprendrez notamment pourquoi de nombreuses corneilles parisiennes portent des bagues colorées et numérotés, quels sont les mouvements de ces oiseaux dans la capitale et en dehors, et surtout comment la recherche permet d'envisager des solutions pour une meilleure cohabitation des corvidés avec les humains, en ville et à la campagne.

    Pour l'occasion j'ai retrouvé sur mon disque dur quelques photos de Corneilles noires (Corvus corone) parisiennes, le seul corvidé de couleur noire que l'on rencontre à Paris (les Corbeaux freux et les Choucas des tours, autrefois présents, ont disparu de la capitale).

    Comme dans le livre, on commence au Jardin des Plantes. C'est là que l'auteur a son bureau, et c'est là qu'il a capturé ses premières corneilles pour les baguer.
     

    Que vivent les Corneilles

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Allons maintenant faire un tour du côté de la Seine. Le jour où j'ai croisé cette corneille à la tête toute déplumée je me suis demandée ce qui lui arrivait. Rien de grave en fait, nous étions en septembre et elle faisait tout simplement sa mue. C'était sur les berges de l'île Saint-Louis, un coin où j'aimais aller photographier les Bergeronnettes des ruisseaux, ou les Chevaliers guignettes au moment de la migration.

    Que vivent les Corneilles

     

    Voici d'autres photos prises sur l'île Saint-Louis. Les quais de la Seine sont fréquentés toute l'année par l'espèce, parce qu'on y trouve de quoi manger, en particulier après les week-ends ensoleillés. Les corneilles consomment nos déchets et en mettent parfois partout en vidant les poubelles. Cependant il faudrait peut-être d'abord s'interroger sur notre production astronomique de détritus et sur le comportement de certains d'entre nous avant d'accuser les corneilles de salir nos rues. C'est un des sujets traités dans le livre de Frédéric Jiguet.

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Vous y apprendrez aussi que les corneilles aiment les frites et reconnaissent même les emballages de certaines chaînes de restauration rapide. Cette corneille photographiée au parc Montsouris maintient la frite avec sa patte pour la déguster. Elles aiment aussi le pain, qu'elles trempent dans l'eau pour le ramollir s'il est rassis. C'est ce que faisait la corneille de la photo suivante, photographiée sur le toit d'un arrêt de tramway près du parc Montsouris, un jour de pluie.
     

     Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Au cours de mes observations dans la capitale, en particulier pendant les années de prospection pour l'Atlas des oiseaux nicheurs du Grand Paris (2015-2018), j'ai eu l'occasion de faire quelques découvertes extraordinaires, dont je vous ai déjà parlé sur ce blog.

    J'ai en particulier trouvé un nid de corneille situé dans la boule métallique sous la croix du clocher de l'église Saint-Augustin, que j'avais appelé le plus beau nid de Corneille de Paris.

    Que vivent les Corneilles

     

    La corneille qui prenait un bain de fourmis à la ménagerie du Jardin des Plantes a été un autre grand moment d'observation des mœurs incroyables de ces oiseaux.

    Que vivent les Corneilles

     

    Il m'est difficile de faire un article sur les corneilles de Paris sans parler des deux autres espèces de corvidés que l'on trouve dans la capitale.

    Le Geai des chênes (Garrulus glandarius) est présent dans tous les parcs, plus discret et en plus petit nombre que la Corneille noire. Il est cependant très peu farouche en comparaison de ses congénères ruraux. C'est grâce à lui (ou à cause de lui) que je suis tombée dans la potion magique de l'ornithologie urbaine, au printemps 2010, en l'observant de très près au Jardin du Luxembourg. Voici quelques photos que je n'avais jamais publiées, les trois premières au Jardin des Plantes, et les deux dernières sur une des célèbres chaises du Jardin du Luxembourg.

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    On termine avec la Pie bavarde (Pica pica), présente un peu partout dans Paris, surtout dans les coins où il n'y a pas trop de Corneilles noires. On est actuellement en pleine saison de nidification des corvidés, d'ici quelques semaines les jeunes sortiront du nid. Vous en trouverez peut-être un au sol et vous vous demanderez comment l'aider. La meilleure chose à faire est de le placer en hauteur près de l'endroit où vous l'avez trouvé, les parents viendront le nourrir. Les corvidés n'abandonnent jamais leurs petits, et - c'est un autre enseignement du livre de Frédéric Jiguet - ces derniers ont besoin de leurs parents bien après avoir appris à voler, en particulier pour apprendre à trouver leur nourriture tout seul.

    Que vivent les Corneilles !

     

    Que vivent les Corneilles !

     

    Si cet article vous a plu et vous a donné envie d'aider les corvidés, alors n'attendez plus, faites un don à l'association LADeL (Les Amis de Lazare) ! Sur le site de l'association vous trouverez de nombreux conseils pour aider les corvidés en difficulté et sensibiliser vos proches à ces oiseaux magnifiques encore trop souvent mal aimés. 


  • Commentaires

    1
    Samedi 13 Avril à 21:04

    Bonsoir Régine,

    Voilà un article intéressant accompagné de belles photos. Merci. Bonne soirée et bon dimanche. Bisous. Huguette 

    2
    Samedi 13 Avril à 21:58

    Les corvidés, ce n'est pas ma tasse de thé. Par contre, j'aime le geai et la pie. Je ne savais pas qu'ils faisaient partie de cette famille. 

    3
    Lundi 15 Avril à 15:06

    Bonjour Régine, j'aime les corvidés !! les corneilles et choucas nous en avons un paquet ici à la campagne.. j'en vois tous les jours, la pie est aussi présente un peu partout mais le geai des chênes reste difficile à observer et surtout à photographier, un grand bravo pour la belle qualité des photos. A bientôt, bise.

    4
    Mercredi 17 Avril à 11:25

    Bonjour

    Tu nous en a  fais un beau compte rendu sur ses oiseaux Parisiens

    le plus beau nid du monde ! tu a raison ,j'adore

    merci de ta visite !

    moi c'est les fleurs ....plus facile a prendre en photo (rire)

    passe une bonne journée bisous

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