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    Le village de Ploumanac'h, sur la commune de Perros-Guirec dans les Côtes d'Armor, est mondialement connu pour ses rochers de granit rose que l'on peut admirer sur le sentier des douaniers. Mais ce n'est pas le seul attrait de la destination.

    Le port de Ploumanac'h est un des plus abrités de la côte nord de la Bretagne. De nombreux bateaux de plaisance y mouillent toute l'année. A l'entrée du port on trouve aussi des vedettes qui emmènent les touristes jusqu'aux Sept-Îles et leurs fabuleuses colonies d'oiseaux (seulement en haute-saison, le reste du temps tous les départ se font de la plage de Trestraou, au centre de Perros-Guirec). Sur la rive opposée du port, on distingue la commune de Trégastel, elle aussi située sur la Côte de Granit rose.
     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Sur les digues du port, deux petites constructions attirent le regard : ce sont des moulins à marée. Le principe du moulin à marée est relativement simple mais nécessite la construction d'une digue pour retenir l'eau dans un bassin en arrière du moulin. Lors de la marée montante, la mer remplissait le bassin, puis les vannes étaient fermées. A marée basse, on rouvrait les vannes pour libérer l'eau qui actionnait alors les roues du moulin. Au départ, les deux moulins servait à moudre le grain pour produire de la farine. Vers la fin du XIXe siècle, celui qui se trouve du côté de Ploumanac'h a été utilisé pour casser la glace qui servait pour la conservation du poisson au retour de la pêche. Le deuxième moulin, situé à Trégastel, est resté un moulin à blé jusqu'en 1932, date du décès de son dernier meunier.

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    En arrière des moulins à marée et de leurs étangs de retenue se trouve une charmante vallée que je vous conseille si vous voulez échapper à la foule qui se presse sur la côte à la belle saison. Un circuit de randonnée d'environ 5 km permet de découvrir cette vallée des Traouïéro, dans une atmosphère de légendes bretonnes. On chemine dans le sous-bois, en bord de ruisseau, entre les blocs de granite recouverts de mousse, les fougères et les petits étangs. Une promenade hors du temps, où l'on serait pas surpris de croiser quelques korrigans, ces petits lutins bretons que l'on dit un peu maléfiques…

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    Autour du port de Ploumanach

     

    On ne va pas quitter Ploumanac'h sans parcourir le sentier des douaniers et ses blocs de granite rose (on était venu pour ça quand même, et aussi pour les Fous de Bassan). Ce sera l'objet du prochain article.

     


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    La Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) est une mouette de taille moyenne, légèrement plus grande que la Mouette rieuse que nous connaissons bien. En plumage nuptial, la Mouette tridactyle adulte a un plumage assez similaire à celui de certains goélands (Goéland argenté et Goéland cendré en particulier) : son dos et ses ailes sont gris clair, tandis que la tête et le dessous sont blanc. Cependant son allure trapue, sa grosse tête, et ses très courtes pattes sombres permettent de l'identifier sans se tromper. La Mouette tridactyle est bien plus à l'aise dans les airs que sur terre. Elle vit une bonne partie de l'année en haute mer, où elle se nourrit de poissons, et ne vient sur les côtes que pour se reproduire. 
     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    La Mouette tridactyle niche sur des corniches rocheuses, avec accès direct à la mer, ou plus rarement sur des bâtiments, comme le montre la nombreuse colonie du port de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Les falaises du cap Fréhel dans les Côtes d'Armor sont tout à fait adaptées à l'espèce. Le nid volumineux est construit sur une corniche tout juste assez large pour l'accueillir. C'est un amas de végétaux et d'algues assemblé avec de la boue. La femelle pond en général 2 œufs, à la fin du printemps (mai ou juin). Contrairement à la plupart des espèces de laridés (goéland et mouette) les petits restent au nid jusqu'à leur envol. En effet leurs courtes pattes, et l'étroitesse de la corniche où se trouve le nid, ne leur permettent pas de se déplacer sans risquer de tomber au bas de la falaise.
     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

      

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Après une quasi-disparition dans les années 2000, la colonie du cap Fréhel est de nos jours relativement prospère puisqu'elle comptait environ 300 nids en 2019. La dynamique de l'espèce en France est très fluctuante, comme le montre une étude très complète réalisée par des associations naturalistes des régions Bretagne, Normandie et Hauts-de-France. Autrefois la Mouette tridactyle ne nichait qu'en Bretagne alors qu'aujourd'hui la majorité des effectifs se trouve dans les Hauts-de-France.

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    Mouettes tridactyles au cap Fréhel

     

    C'est avec ces petites mouettes que se terminent cette série d'articles sur l'avifaune nicheuse du cap Fréhel. Nous allons quand même rester un peu en Bretagne pour la suite. 


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    Le cap Fréhel abrite la colonie de reproduction de Guillemots de Troïl (Uria aalge) la plus importante de France. Chaque année, entre 80% et 90% des quelques 300 couples nicheurs de notre pays choisissent ces falaises des Côtes d'Armor pour assurer leur descendance.

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    Le Guillemot de Troïl (que nos amis canadiens appelle Guillemot marmette) est l'alcidé le plus grand et le plus commun des 3 espèces qui nichent sur nos côtes (les 2 autres sont le Pingouin torda et le Macareux moine). Les couples reviennent tôt sur les falaises qui les ont vu naître, souvent dès l'automne. Au mois d'avril, la femelle pond son unique œuf à même la roche. En effet, le Guillemot de Troïl ne construit pas de nid. L'œuf est de couleur variable, allant du beige au turquoise, marbré de brun. Sa forme conique semble lui donner une grande stabilité et lui permet d'éviter de rouler en contrebas de la falaise. Les 2 parents couvent leur précieux œuf chacun leur tour. Le poussin nait au bout d'environ un mois, et quitte la falaise 7 à 10 semaines plus tard. Lorsque nous avons visité le cap Fréhel en mai 2021 les poussins n'étaient pas encore nés. On voit bien sur ces photos que la promiscuité n'est pas un problème pour cette espèce.
     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    La vie en colonie chez les Guillemots de Troïl

     

    Nous l'avons vu, les Guillemots de Troïl occupent les corniches les plus étroites des falaises, là où les autres oiseaux n'ont pas la place pour construire un nid en bonne et due forme. Dans le prochain épisode, nous ferons connaissance avec une petite mouette qui nichent près des guillemots, sur des corniches un peu plus spacieuses, et de manière plus conventionnelle.


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    Nous voici à nouveau au cap Fréhel dans les Côtes d'Armor, en cette belle journée de mai 2021. Les falaises grouillent d'oiseaux occupés à construire leur nid, à couver leurs œufs ou à s'occuper de leurs petits. Parmi eux, de nombreux Cormorans huppés.

    Le Cormoran huppé (Gulosus aristotelis) est une des deux espèces de cormorans nicheurs en France. Contrairement à son cousin le Grand Cormoran, que l'on trouve aussi bien en bord de mer qu'à l'intérieur des terres, et même à Paris, le Cormoran huppé vit exclusivement sur le littoral. il est peu plus petit que le Grand Cormoran. Le plumage des adultes est entièrement noir avec de beaux reflets verts. Au moment de la parade nuptiale, il porte une petite huppe sur la tête, qui lui a donné son nom en français. Dans notre pays, le Cormoran huppé niche principalement sur les côtes de la Bretagne, du Cotentin et de la Corse.

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    Les Cormorans huppés construisent leur nid sur les falaises, dans des anfractuosités ou sur des corniches rocheuses. Le nid est un assemblage grossier d'algues et de branchages. La femelle pond entre 1 et 6 œufs, qui sont couvés pendant un mois, probablement par les deux parents comme chez les autres espèces de cormorans. A la naissance, les bébés cormorans sont nus. Ils acquièrent rapidement un duvet noir qui les fait ressembler à des peluches d'Halloween. Personnellement je les trouve très mignons. Les deux parents s'occupent des jeunes, qui restent au nid pendant environ 53 jours. Les parents continuent de les nourrir pendant plusieurs semaines après l'envol. On comprend dès lors qu'il y a une seule couvée par an.

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    On se retrouve bientôt pour découvrir un autre oiseau emblématique du cap Fréhel, qui nichent lui aussi en nombre sur les falaises.  


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  • Le cap Fréhel sépare la baie de Saint-Brieuc de celle de Saint-Malo. Cette pointe de grès rose s'avance dans la Manche, sur la côte nord de la Bretagne, dans le département des Côtes-d'Armor.

    Les falaises du cap Fréhel sont parmi les plus hautes de Bretagne. Elles surplombent la mer d'environ 70 m. Le phare du cap Fréhel domine la lande qui s'étend jusqu'aux falaises. Il y a en fait 2 phares : le plus petit a été construit par un disciple de Vauban, au temps de Louis XIV. Au milieu du XIXe siècle, un nouveau phare, plus grand et plus moderne, est construit. Ce dernier a été détruit par les allemands en août 1944, et reconstruit après la guerre.

    Le cap Fréhel

     

    Le cap Fréhel

     

    Les falaises du cap Fréhel et le rocher de la Fauconnière, un pilier de grès dur qui résiste aux assauts de la mer, abritent de nombreux oiseaux. Plusieurs espèces y nichent en sécurité, à l'abri des promeneurs et des prédateurs. Au printemps et au début de l'été, les falaises grouillent d'oiseaux occupés à couver et à nourrir une progéniture affamée. Cette première série de photos donne un aperçu de la diversité des espèces que l'on y trouve et de leur mode de reproduction.

    Le cap Fréhel

     

    Les Cormorans huppés (Gulosus aristotelis) construisent leur nid de branchage sur les corniches ou dans des anfractuosités de la falaise. Les Goélands argentés, toujours à l'affut d'une opportunité pour se nourrir sans trop se fatiguer, tentent leur chance près des nids des cormorans, au cas où un œuf ou un poussin échappe à la surveillance des parents.

    Le cap Fréhel

     

    Le cap Fréhel

     

    Ici les espèces se mélangent, tant qu'une distance acceptable entre les nids est respectée. Les Cormorans huppés tolèrent très bien les couples de Guillemots de Troïl (Uria aalge) qui s'installent juste à côté de leur nid. Les guillemots eux ne construisent pas de nid, mais déposent leur unique œuf à même la falaise.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) niche aussi au cap Fréhel. Cependant, lors de notre visite, nous n'avons pas trouvé l'endroit où l'espèce s'installe pour nicher, nous avons seulement aperçu quelques individus en vol. Nous en avons observé plus à Goulien, près de la pointe du Raz dans le Finistère.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Les Goélands argentés (Larus argentatus) quant à eux préfèrent nicher au sommet des falaises. Ils construisent un nid sommaire dans une dépression au sol, abrité du vent par la végétation ou un rocher. Les poussins, au nombre de 3 en moyenne, naissent recouvert d'un duvet cryptique et quittent le nid au bout de quelques jours. Ils sont nourris par les parents pendant 11 à 12 semaines mais ils savent voler bien avant. Le Goéland argenté fait une seule couvée par an.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

      

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Comme le Goéland argenté, le Goéland marin (Larus marinus) adulte a les pattes roses. Son plumage est cependant beaucoup plus sombre, et il est plus grand : le Goéland marin a une envergure d'environ 1,60 m contre 1,40 m pour le Goéland argenté. Il peut peser plus de 2 kg, alors les mâles de Goélands argentés pèsent moins de 1,250 kg. Nous n'avons pas vu de nids ni de poussins de Goéland marins lors de notre passage au cap Fréhel, mais des nidifications y sont régulièrement observées, même s'ils sont moins nombreux que les Goélands argentés. La présence du Goéland marin sur ce site où tant d'oiseaux nichent peut aussi s'expliquer par son comportement de prédateur : le plus grand goéland observable en France a bon appétit et n'hésite pas à capturer toutes sortes d'oiseaux, en particulier les jeunes qui ne sont pas encore capables d'esquiver ses attaques.

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel est avec les Sept-Îles un des seuls sites de Bretagne où l'on peut observer le plus rares de nos oiseaux nicheurs, j'ai nommé le Pingouin torda (Alca torda), aussi appelé Petit Pingouin. Cette observation a été ma première de l'espèce ! Sur les deux premières photos, on voit un Petit Pingouin (à droite) en compagnie d'un Guillemot de Troïl occupé à couver son œuf. On aperçoit d'ailleurs l'œuf du guillemot, d'un beau turquoise tacheté de brun, sur la deuxième photo. La troisième photo présente un couple de Petits Pingouins.

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Dans le prochain article, nous découvrirons en détail la vie de famille d'un oiseau aperçu par ici. A bientôt pour de nouvelles aventures bretonnes !


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