•  

    Les Fous de Bassan (Morus bassanus) passent la majorité de leur temps en vol ou, pendant la période de reproduction, sur leur nid. Cependant, sur le nombre d'oiseaux présents, on arrive quand même à en voir quelques uns perchés sur les rochers près du bateau ou nageant sur la mer. Ces petites pauses sont l'occasion pour les fous de prendre soin de leur plumage, qui doit rester en bon état pour voler et pour plonger. Les Fous de Bassan ont la même technique de pêche que les Pélicans bruns (que nous avions vu en Guadeloupe et à San Francisco) : l'oiseau plonge la tête la première en visant l'endroit exact où se trouve sa proie, un poisson repéré en scrutant la surface de l'eau. Pour cette fois nous n'avons pas capturé de tels instants. Il faut dire que les fous ne pêchent pas forcément à proximité immédiate de la colonie, ils parcourent souvent plus de 200 km pour aller se nourrir.

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous de Bassan sont de bons nageurs. En surface, il se tiennent la tête hors de l'eau et la queue souvent sous la surface. Pendant la période internuptiale, lorsqu'ils sont en pleine mer, les fous se posent régulièrement sur l'eau pour se reposer. C'est d'ailleurs sur l'eau que le jeune fou commence sa vie en dehors du nid : gavé par ses parents, il pèse près de 4 kg à la fin de l'été. Trop lourd pour s'envoler, il reste à la surface de la mer, où il apprend seul à pêcher, et commence sa migration vers le large en nageant. Au bout de quelques jours, il aura perdu du poids et commencera à s'entrainer au vol. 

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Les Fous sur terre et sur mer

     

    Ce jour là, le soleil faisait scintiller la mer autour des fous, c'était vraiment magique ! C'est sur ces images que nous allons quitter les Sept-Îles et repartir parcourir le monde, comme les Fous de Bassan, en traversant mers et océans.


    7 commentaires
  •  

    Pour notre deuxième excursion en bateau aux Sept-Îles, au large de Perros-Guirec dans les Côtes d'Armor, nous avons choisi l'option "avec escale", qui permet d'accoster sur la seule île autorisée au public, l'île aux Moines. Pour le reste, les sites visités sont les mêmes que lors de la sortie "sans escale" : on longe la Côte de granit rose jusqu'au port de Ploumanac'h et on découvre depuis le bateau la faune de la réserve naturelle des Sept-Îles. L'île aux Moines est appelée ainsi car des moines tentèrent de s'y établir au XVe siècle. Quoi de mieux pour se rapprocher de Dieu qu'une île battue par les vents, où quasiment rien ne pousse ? Cependant même pour des moines, la vie y était trop rude, et le site fut abandonné au bout de quelques années. Les seuls bâtiments qui subsistent sur l'île aux Moines sont plus récents : il s'agit de fortifications de l'époque de Vauban et d'un phare, reconstruit après la seconde guerre mondiale.

    Nous n'avons pas vraiment exploré l'île, car nous voulions être aux premières loges sur le bateau pour la suite de l'excursion, en particulier pour la colonie de Fous de Bassan de l'île Rouzic. Nous sommes donc restés non loin de l'embarcadère, et avons pu y observer un Phoque et quelques oiseaux.

    Les Huîtriers pies (Haematopus ostralegus) ont rapidement attiré notre attention : ces oiseaux sont très bruyants et bavards. Nous avons pu les voir discuter entre eux et vaquer à leurs occupations. L'Huîtrier pie est assez commun en Bretagne. A la belle saison, les individus sédentaires nichent sur les îlots rocheux de la côte. L'archipel des Sept-Îles leur offrent la tranquillité nécessaire pour mener à bien leur couvée. En hiver, les nicheurs bretons, qui sont environ un millier, sont rejoints par environ 20 000 huîtriers hivernants, provenant d'Europe du Nord et de Russie.

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Tout près de la passerelle de corde qui permet d'accéder aux sentiers de l'île, un couple de Pipits maritimes (Anthus petrosus) était fort occupé à capturer des insectes et autres invertébrés pour le repas de leur oisillons. Le nid se trouvait certainement dans un creux de rocher non loin de là. Le principal bastion de cette espèce de pipit en France est la Bretagne. C'est un pipit qui vit exclusivement sur le littoral, je vous en avais déjà montré sur le port de Roscoff et sur la plage du Sillon à Saint-Malo.

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Escale à l'île aux Moines

     

    Pour terminer cet article, quelques conseils pour les excursions proposées par la compagnie Armor Navigation. Pour les Fous de Bassan de l'île Rouzic, il est préférable de choisir les départs du matin pour éviter les contre-jours. Et si vous voulez profiter de l'île aux Moines, et aussi avoir une bonne place sur le bateau pour photographier la faune des autres îles, renseignez-vous sur le sens du parcours, qui doit changer suivant les marées. Lorsque nous l'avons fait, en après-midi, nous avons commencé par la Côte de granit rose, puis l'île aux Moines, pour terminer par Rouzic. Par contre le jour précédent, le matin, nous sommes d'abord allés voir la colonie de Fous de Bassan, et avons terminé par Ploumanac'h et la Côte de granit rose.

    A suivre prochainement, nos dernières photos de Fous de Bassan pour cette année.


    5 commentaires
  •  

    C'est lorsqu'il vole que l'on se rend vraiment compte des dimensions du Fou de Bassan (Morus bassanus). Bien sûr, il n'atteint pas la taille des albatros des mers du Sud, mais c'est tout de même le plus grand oiseau marin observable en France métropolitaine : son envergure peut atteindre 1,80 m. En période nuptiale, le plumage de l'adulte est très élégant : la tête teintée de jaune et les ailes aux extrémités noires contrastent avec le reste du corps, d'un blanc immaculé. Les yeux bleu clair réhaussés d'un fin masque noir et le bec gris-bleuté en forme de poignard lui donnent une allure inimitable.

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    C'est en observant les oiseaux en vol que l'on a le plus de chance d'observer un oiseau immature. En effet, à l'approche de l'âge adulte ceux-ci rejoignent les abords des colonies pour commencer à prospecter un emplacement de nid et trouver un partenaire. Le Fou de Bassan met 5 ans à acquérir son plumage adulte et à être apte à se reproduire. Il passe les premières années de sa vie en haute mer. L'individu ci-dessous a le plumage encore tacheté de noir et sa tête n'a pas la nuance jaune propre aux adultes. Lorsqu'il quitte le nid, à la fin de l'été, le jeune fou est brun foncé. Au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'âge adulte, le blanc devient de plus en plus présent dans le plumage.

    Les géants du ciel

     

    Lors de notre deuxième sortie avec Armor Navigation, nous avons pris encore plus de photos de fou en vol. Je peux vous dire qu'à la fin, on avait sérieusement mal aux bras, à force de porter le téléobjectif en suivant les oiseaux en vol, tout en luttant contre le tangage du bateau.

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    J'ai eu du mal à sélectionner les photos de cette série, on en a fait tellement de belles ! C'était aux Sept-Îles, en mai dernier, aux abords de l'île Rouzic.

    Dans le prochain article, nous ferons escale sur une autre île de l'archipel, pour changer un peu des fous et des alcidés.


    4 commentaires
  •  

    L'archipel des Sept-Îles abrite une des deux principales colonies de reproduction du Phoque gris en France. La deuxième se trouve aussi en Bretagne, sur l'île de Molène dans le Finistère. Deux espèces de phoques fréquentent les côtes de notre pays, la deuxième est le Phoque veau-marin, qui se reproduit essentiellement en Baie de Somme.

    Lors de notre excursion aux Sept-Îles avec Armor Navigation le 19 mai dernier, nous avons eu la chance d'observer plusieurs Phoques gris dans de très bonnes conditions. Une belle surprise car nous étions venus ici surtout pour les Fous de Bassan et les Macareux moines !

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Le Phoque gris est le plus grand phoque d'Europe : le mâle adulte mesure plus de 2,5 m et pèse en moyenne 240 kg, tandis que la femelle mesure 1,80 m et pèse environ 150 kg. Le Phoque gris se nourrit de toute sorte de poissons et mollusques, qu'il pêche près des côtes ou en haute mer. Il vient à terre pour se reposer, se reproduire et lors de la mue. Chez le Phoque gris, les naissances ont lieu en automne et la mue au début du printemps. Dès la fin de la mue, les phoques se dispersent et sont moins nombreux aux Sept-Îles.

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

    En 2019, les scientifiques ont dénombré 51 naissances sur l'archipel des Sept-Îles. Le bébé phoque, aussi appelé blanchon à cause de sa fourrure blanche, est allaité pendant 2 à 3 semaines. Il grossit très vite et perd sa fourrure de blanchon dès le sevrage, pour acquérir un pelage plus adapté à la nage. Les Phoques gris ont bien compris l'intérêt de s'installer aux Sept-Îles : le débarquement du public sur l'archipel est interdit, hormis sur l'île aux Moines lors des excursions en bateau. Seuls quelques scientifiques sont autorisés à séjourner sur les autres îles pour assurer le suivi des populations d'oiseaux et de phoques. Le risque de dérangement des bébés phoques par des humains est donc quasi nul.
     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    A l'heure où j'écris ces lignes, les bébés Phoques gris de l'année 2021 doivent être nés. Souhaitons leur la bienvenue dans les eaux et sur les côtes bretonnes ! Dans le prochain épisode, nous retrouverons leurs nombreux voisins, les Fous de Bassan.


    7 commentaires
  •  

    L'île Rouzic abrite la colonie de reproduction de Fou de Bassan (Morus bassanus) la plus méridionale d'Europe. C'est dans les années 1930 que les Fous de Bassan ont commencé à s'installer sur cette île de l'archipel des Sept-Îles dans les Côtes d'Armor. Cependant, les marins bretons connaissaient déjà cet oiseau car en dehors de la période de reproduction il reste en mer et parcourt des centaines de km pour se nourrir, approchant souvent les bateaux ou les côtes bretonnes.

    De nos jours, la colonie de Rouzic compte plus de 20 000 couples. Les oiseaux sont comptés chaque année à partir de photos aériennes. Le Fou de Bassan est un voilier d'exception, mais à terre il est assez pataud et a besoin de vent porteur pour décoller, c'est pourquoi les nids occupent majoritairement les falaises de la côte nord de l'île. Il semble rester peu d'emplacements favorables pour étendre la colonie à Rouzic. Les fous s'installeront-ils sur une autre île de l'archipel dans les prochaines années ?
     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    Les Fous de Bassan adultes reviennent à la colonie dès le mois de janvier ou février. Ils s'installent à l'emplacement de leur ancien nid, un monticule d'algues contenant trop souvent des débris de filets, cordages et autres déchets abandonnés dans l'océan par les humains. Tout au long de la saison, les fous complètent la garniture de leur nid. En avril ou mai, la femelle pond un seul œuf, qui est incubé à tour de rôle par les 2 parents pendant plus de 40 jours. Le petit naît en juin et reste au nid pendant 3 mois, nourri par ses parents, qui se relaient pour aller pêcher jusqu'à plus de 100 km du nid.

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La vie en collectivité n'est pas toujours facile : chaque couple défend son nid, les problèmes de voisinage sont fréquents mais le plus souvent résolus grâce à des discussions un peu vives. Le bec du fou étant un véritable poignard, il vaut mieux en rester là.

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    Toutes ces photos ont été prises fin mai, c'est pourquoi on ne voit pas encore les poussins. La colonie mériterait une autre visite, un peu plus tard dans la saison.

    Dans le prochain épisode, je vous ferai découvrir de charmants mammifères qui vivent aussi aux Sept-Îles.

     


    6 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique