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    Central Park est un espace vert de 341 hectares situés au nord de l'île de Manhattan à New-York. En comparaison, nos parcs parisiens, même les plus grands comme le Parc des Buttes-Chaumont ou le Jardin des Tuileries, font figure de confettis.

    Si vous venez souvent sur ce blog, vous avez certainement remarqué mon goût prononcé pour l'ornithologie urbaine. Je trouve assez fascinant de traquer la vie sauvage jusqu'au cœur des métropoles, avec un avantage non négligeable, les oiseaux y sont beaucoup moins farouche qu'à la campagne.

    Ainsi, Central Park est le lieu idéal pour apprendre à connaître les oiseaux les plus communs de la moitié est de l'Amérique du Nord. New-York est de plus une des villes américaines les plus faciles d'accès depuis l'Europe (en temps normal bien sûr). Voici donc mes premières rencontres à Central Park.

    Tout d'abord, le Merle d'Amérique (Turdus migratorius), aussi commun là bas que notre Merle noir. Je vous en ai déjà montré dans mes articles sur l'ouest américain.

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Et puis, il y a les écureuils, encore plus nombreux que les merles. Après les chiens qui accompagnent leur maître au parc, c'est certainement l'animal que l'on a le plus de chance d'observer dès que l'on arrive à Central Park. Cette espèce de rongeur, nommée Ecureuil gris (Sciurus carolinensis) est l'écureuil le plus commun aux Etats-Unis, en particulier dans les villes. Sur la troisième photo, vous voyez un écureuil de couleur noire, mais c'est en fait la même espèce, chez qui il existe des variations de couleur.

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Revenons maintenant aux oiseaux. Pour apercevoir autre chose que des Merles, des Pigeons domestiques et des Etourneaux sansonnet (ces deux dernières espèces étant des oiseaux européens introduits), il vaut mieux s'aventurer au cœur du parc, au delà des terrains de sports et des pelouses les plus fréquentées, dans les zones plus boisées du côté de "The Lake".

    Voici d'abord un bel oiseau noir nommé en français Quiscale bronzé (Quiscalus quiscula). Cet oiseau tout noir fait partie de la famille des Ictéridés, des oiseaux du Nouveau Monde bien souvent de couleur noire, d'où le nom de Blackbird qui leur est donné aux Etats-Unis. Le Quiscale bronzé est assez grand pour un passereau, à peu près de la taille d'un merle. Sa plumage intégralement noir présente de beaux reflets vert, violet ou bleuté au niveau de la tête, et couleur bronze au niveau du corps. La femelle présente les mêmes irisations mais en plus terne. Les yeux sont très clair, le bec puissant est pointu comme chez la plupart des oiseaux de cette famille, la queue est assez longue. Les juvéniles ont un plumage sombre sans reflets et également les yeux sombres.

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Le continent américain compte de nombreux passereaux nommés "Bruant" en français (et "Sparrow" en anglais, ce qui signifie moineaux, il ne faut pas chercher à comprendre). Les ornithologues pensaient jusqu'il y a peu que ces Bruants faisaient partie de la même famille que nos Bruants européens, mais les analyses ADN ont montrés qu'il n'en est rien. Les Bruants américains sont maintenant regroupé dans la famille des Passerellidés, avec les Tohis, les Juncos et d'autres oiseaux granivores du nouveau monde. Je vous ai déjà parlé en particulier du Bruant à couronne blanche, que l'on ne trouve qu'à l'ouest des Montagnes Rocheuses.

    Celui qui m'accueille en chantant près du Bow Bridge est lui répandu sur tout le continent Nord-Américain. Il s'agit du bien nommé Bruant chanteur (Melospiza melodia), pas toujours évident à identifier car les nuances de gris et de brun du plumage varient énormément suivant les régions et les sous-espèces. Pour en avoir un aperçu, vous pouvez regarder ma galerie de photos de l'espèce sur Oiseaux.net !

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Revoici maintenant le Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis), aperçu à Bryant Park le matin même. Outre la gorge blanche, les tâches jaunes vifs au dessus des yeux permettent de l'identifier sans trop de problèmes. Ce Bruant niche au nord-est des Etats-Unis jusqu'à la région des Grands Lacs, ainsi qu'au Canada. Reste-t-il à Central Park pour nicher ou migre-t-il un peu plus au nord ? Je n'ai pas réussi à trouver l'information…

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Le dernier petit passereau que je vous présente dans cette série vous semblera peut-être un peu plus familier. C'est normal, il est de la même famille que nos pinsons, chardonnerets et tarins. Il se nomme Chardonneret jaune (Spinus tristis) mais malgré son nom il est plus proche du Tarin des aulnes que du Chardonneret élégant. Sur la première photo il s'agit d'une femelle, et sur la deuxième un mâle avec sa couleur jaune vif qui le rend difficile à confondre avec autre chose. Dommage il y avait une branchette devant lui, je n'ai pas de meilleure photo pour cette fois. Le Chardonneret jaune s'observe dans toute l'Amérique du Nord. 

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    A Central Parc, j'ai aussi croisé des Vachers à tête brune, une espèce d'oiseau qui comme notre coucou pond dans les nids d'autres espèces. Je vous en avais déjà parlé dans un précèdent article car c'est un oiseau que nous avons aussi rencontré en Californie. Pour voir les photos et en savoir plus sur cet espèce aux mœurs particulière c'est ici

    Quand l'après-midi s'achève, il est temps de se diriger vers la sortie du parc. Cette fois là, j'ai terminé ma balade en faisant le tour du plan d'eau "The Pond" à l'extrême sud du parc, non loin du zoo. Très bonne idée car c'est l'heure où les Bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax) se réveillent. Celui-ci avait visiblement une grande habitude des passants, je l'ai observé à moins de 2 mètres de distance. Une belle façon de finir la journée.
     

    Premières rencontres à Central Park

     

    Premières rencontres à Central Park

     

    A bientôt pour la suite. Si tout se passe comme prévu, la prochaine fois je vous emmènerai voir le monument le plus célèbre de New-York. Tout un symbole en ces temps troublés. 


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    Alors que les Etats-Unis s'apprête à tourner une page pitoyable de leur histoire, je vous propose d'y retourner pour quelques jours, et plus spécialement à New-York. J'y étais avec 2 de mes filles au printemps 2013. Comme le séjour était court, nous sommes restées au cœur de la ville, à Manhattan.

    Avant d'explorer un peu le quartier, on se permet une pause café à Bryant Park pour se remettre du décalage horaire. Bryant Park est un square rectangulaire de seulement 3 hectares, coincé entre les gratte-ciels de la Cinquième et de la Sixième Avenue.

    Bienvenue à New-York

     

    C'est pourtant là que j'ai observé mes premiers oiseaux New-Yorkais, un Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) et un Geai bleu (Blue Jay). Les photos ne sont pas extraordinaires c'est juste pour documenter. A l'entrée de ce petit square prisé des locaux pour la pause déjeuner, un panneau annonce des sorties ornithologiques organisée par l'association New York City Audubon, en particulier au printemps et à l'automne. On crois rêver, et pourtant pas moins de 121 espèces ont déjà été observée à Bryant Park, dont des oiseaux aussi peu urbain que la Bécasse d'Amérique ! Un parc tel que celui-ci est en fait un véritable oasis pour les oiseaux en passage migratoire dans l'océan de gratte-ciels de la métropole nord-américaine.

    Bienvenue à New-York !

     

    Bienvenue à New-York !

     

    La construction des gratte-ciels a commencé très tôt à New-York, dès la fin du XIXe siècle. C'est ainsi que l'on y rencontre un mélange de colosses de verres et d'acier et d'immeubles de différents styles, dont certains vraiment très beaux et aux détails extrêmement riches et variés.

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Un petit détour par la gare centrale de Manhattan, Grand Central Station, qui accueille de nos jours des lignes de trains de banlieue et de métro. Epoque où l'on pouvais encore rêver de voyage rien qu'en entrant dans une gare…

     Bienvenue à New-York

     

    Certains des plus célèbres gratte-ciel de Manhattan se trouve dans ce quartier près de Broadway. Le Chrysler Building, une merveille de l'art déco, achevée en octobre 1929, fut pendant quelques mois le plus haut bâtiment du monde, avec ses 319 m, avant d'être détrôné par l'Empire State Building.

    Bienvenue à New-York

     

    Le Chanin Building date de la même époque. Bien moins haut il ne fait que 198 m, soit un peu moins que la Tour Montparnasse. Les détails de la façade sont tout simplement incroyable, on y trouve même un vol de canards sauvages…

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    On continue l'exploration, avec des clichés pris aux hasards des rues, superposition de styles, de couleurs… Parfois les façades de verre nous jouent des tours (c'est le cas de le dire).

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Bienvenue à New-York

     

    Pour les amoureux des oiseaux, qui je sais sont nombreux à venir par ici, très prochainement nous irons faire un premier tour à Central Park, à mon avis un des hauts lieux de l'ornithologie urbaine au niveau mondial - il faut dire que certains américains sont vraiment des passionnés. 


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    Ça fait un moment qu'on l'aperçoit se percher dans nos arbres, on a vraiment l'impression qu'elle habite chez nous depuis quelques jours. Il s'agit d'une Buse variable (Buteo buteo) de forme claire, probablement un immature venu du nord de l'Europe pour chercher un peu de chaleur dans nos contrées (tout est relatif). Elle reste farouche même si on la voit souvent. Toutes les photos ont été prises de nos fenêtres, si on sort dans le terrain et que l'on s'approche de l'endroit où elle est perchée elle s'envole.

    Une Buse dans le jardin

     

    Une Buse dans le jardin

     

    Aucun risque pour les oiseaux de la mangeoire, contrairement à l'Epervier d'Europe, la Buse variable ne se nourrit pas d'oiseaux en bonne santé, elle n'est pas assez agile pour les attraper et ses serres ne sont pas très puissantes. A son menu, des rongeurs, des charognes, et en hiver des vers de terre !

    Une Buse dans le jardin

     

    Une Buse dans le jardin

     

    L'avantage d'avoir une Buse à la maison c'est qu'on peut l'observer prendre soin de son plumage, guetter ses proies, se reposer… Espérons qu'elle restera encore plusieurs semaines, c'est un plaisir de la voir. Un Faisan de Colchide a aussi élu domicile chez nous récemment, mais nous n'avons pas encore eu l'occasion de le prendre en photo. 

    Une Buse dans le jardin

     

    Une Buse dans le jardin

     

    Une Buse dans le jardin

     

    Et vous, avez-vous des visiteurs hors du commun dans votre jardin en ce moment ? Si c'est le cas indiquez le en commentaire !


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    Et on ne va pas s'en plaindre !

    Pour en garder quand même le meilleurs, voici quelques photos prise durant cette année qui vient de se terminer. Si vous reconnaissez les endroits (ou les oiseaux) vous pouvez le mettre en commentaire de l'article ! 

    PS. 2020 oblige, tout est en France.

    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

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    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

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    2020 c'est fini...

     

    2020 c'est fini...

     

    Je vous souhaite à tous une belle année 2021, que vous passiez par ici régulièrement ou pas. Qu'elle vous permette de réaliser vos rêves !


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    Le plan d'eau de Veynes est le rendez-vous incontournables des vacanciers par les chaudes journées d'été dans ce coin des Hautes-Alpes si proche de la Provence. Les activités sont nombreuses, il y en a pour tous les goûts : camping, baignade (surveillée l'été), location de pédalo, plages ombragées sous les pins, restaurant et glacier, équitation etc.

    Même à la plage, les ornithologues que nous sommes restent observateurs. Les Mésanges huppées ne sont pas rares dans les pins autour du plan d'eau, cependant aujourd'hui je vais vous présenter des oiseaux bien plus grands, que nous avons eu le plaisir d'observer par de belles soirées de juillet non loin du plan d'eau et des rives du Petit Buëch : les Milans noirs (Milvus migrans).

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Le Milan noir est un rapace de taille moyenne, d'envergure intermédiaire entre la Buse variable et le Circaète Jean-le-Blanc. Ce n'est pas spécialement un rapace montagnard, puisqu'il niche dans une grosse moitié sud de la France (au sud de la Loire) et dans le Nord-Est. Seule les régions proches de la Manche ne sont pas occupées par l'espèce. Après un déclin jusqu'aux années 1980 l'espèce est maintenant en expansion dans l'ouest de l'Europe, même si la consommation de rongeurs empoisonnés reste toujours une menace. Le Milan noir est un rapace opportuniste qui se nourrit de proies variées (poissons, insectes, petits mammifères etc.) et surtout de charognes, de poissons morts et de déchets. 

    Ici entre plan d'eau, rivière, petite ville et forêt de montagne, il est tout à fait dans son milieu, y compris pour se reproduire. Le Milan noir construit son nid dans un arbre assez haut, en lisière de forêt ou au cœur de celle-ci si elle se situe sur une pente montagneuse. Dès le retour de leur migration (le Milan noir hiverne en Afrique) les Milans s'attellent à la construction du nid, qu'ils peuvent réutiliser d'une année sur l'autre. Les jeunes prennent leur envol début juillet, c'est ainsi que nous avons pu observer une famille composée de 2 adultes et d'au moins deux jeunes pas encore complètement autonomes.

     Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Le Milan noir a un plumage globalement sombre, présentant les même motif que son cousin le Milan royal, en beaucoup moins contrasté cependant. Comme chez le Milan royal, la queue est échancrée, mais de manière moins prononcée. Un des critère déterminant est l'absence de roux à la queue chez le Milan noir. Par ailleurs un Milan observé en hiver est presque sûrement un Milan royal, puisque les Milans noirs passent la mauvaise saison au sud du Sahara.

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Contrairement aux adultes, qui ont le dessous du corps uniformément brun, les juvéniles présentent un plumage moucheté sur le dessous (et aussi le dessus, mais lorsqu'on les photographie en vol au dessus de nos têtes, c'est moins évident à voir). Leurs yeux sont sombres et entourés d'un masque paraissant noir, alors que chez les adultes les yeux sont clairs tout comme les plumes de la tête. C'est ainsi que nous avons pu déterminer que nous avions affaire à une famille et non un groupe d'individus (la question peut se poser car le Milan noir est assez grégaire).

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Les Milans noirs du plan d'eau de Veynes

     

    Puisque c'est la saison, je vais faire un vœux pour l'année qui arrive : puissions-nous comme les Milans noirs redevenir libre de circuler comme bon nous semble en 2021 !

    Bonnes Fêtes de fin d'année à tous !


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