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    Ce dimanche 24 mai 2020 aurait dû être célébré le Memorial Day dans les cimetières américains du département de l'Aisne, à Seringes-et-Nesles et Belleau. En raison de la situation sanitaire actuelle, seule des cérémonies à huis-clos rassemblant le personnel des cimetières sont prévues. Le Memorial Day est un jour férié particulièrement important aux Etats-Unis. Il a lieu chaque année le dernier lundi du mois de mai. Ce jour là le peuple américain rend hommage à tous ses soldats morts au combat. En France, les cérémonies ont habituellement lieu le jour précédent, le dimanche, pour permettre au public et aux enfants des écoles de participer.

    Le cimetière américain de Seringes-et-Nesles se trouve à 12 km de Grand-Rozoy (donc dans notre périmètre autorisé de 100 km) et à 26 km de Château-Thierry, dans le sud de l'Aisne. Il est actuellement fermé au public. Les photos ci-dessous ont été prises en mai 2017, lorsque nous l'avions visité avec des amis américains. En temps normal, le site est ouvert au public tous les jours de 9h à 17h, sauf Noël et Nouvel An. Ici reposent plus de 6000 jeunes américains tués lors des combats de la Grande Guerre.

    "We will continue to honor the memory of our fallen, no matter what the circumstances."
     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    La petite commune de Seringes-et-Nesles (276 habitants) offre au visiteur un autre site d'intérêt : le château fort de Nesles. Classé monument historique, c'est une propriété privée que l'on peut visiter. Il est prudent de se renseigner avant de faire le déplacement, car il est parfois loué pour des mariages (enfin cette année ça risque d'être assez rare). Le château de Nesles est un des plus parfaits exemples de l'architecture militaire du temps de Philippe Auguste. Il fut construit en 1226 sur le modèle du château de Dourdan, pour  Robert III, comte de Dreux et de Braine. Les photos ci-dessous ont été prises durant l'été 2006, lors d'une visite avec mes filles (qui n'étaient pas bien grandes à l'époque).

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    Memorial Day à Seringes-et-Nesles

     

    A bientôt pour d'autres images et découvertes de notre petit coin de France, le sud de l'Aisne, à moins de 100 km de Paris, terre d'histoire et de mémoire. 


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    Ces deux mois de confinement ont été l'occasion d'observer de plus près notre environnement très proche et parfois d'y faire de belles découvertes. La société des humains s'est arrêtée, notre liberté a été restreinte, nos projets de voyage sont tombés à l'eau, mais pendant ce temps là, le printemps est arrivé et la nature s'est éveillée. Ci-dessous quelques photos prises dans notre terrain (classé refuge LPO) pendant cette période un peu étrange.

    J'ai beaucoup photographié les fleurs, j'ai même commencé un inventaire de toutes les fleurs sauvages ou non qui poussent dans notre terrain. Je vous épargne la série complète des photos (faites avec le téléphone), qui me servent pour l'identification des espèces au fur et à mesure des floraisons (je trouve que c'est encore plus compliqué que les oiseaux, heureusement que j'avais dans la bibliothèque le très complets Guide des fleurs sauvages).

    Chaque année, fin mars, les Muscaris renaissent dans cette jardinière en pierre, comme par magie.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Le 7 avril, on annonçait une "super" Lune, un phénomène astronomique en fin de compte assez courant puisqu'il s'agit d'une pleine Lune conjuguée avec une distance Terre-Lune à son minimum, ce qui rend notre satellite un plus "gros" qu'à l'accoutumée. Ce soir là, j'avais zappé l'événement, je me suis rattrapée le lendemain.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Une maison du voisinage que j'aime beaucoup, elle doit dater de la fin du XIXe siècle ou début XXe : mélange de pierres de taille et de briques, toiture en ardoise, lucarnes en zinc ou en pierre...

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Début avril, les cerisiers sont déjà en fleurs, alors que les frênes n'ont pas encore commencé à verdir. Notre tracteur tondeuse était partie en révision juste avant le confinement, heureusement nous avons pu le récupérer assez rapidement.

     La vie au refuge pendant le confinement

     

    Une plante que j'aime beaucoup, qui ne demande aucun entretien, et qui commence à fleurir dès la fin de l'hiver : l'Euphorbe. Ces plants proviennent de la Journée des plantes au château de Chantilly. Achetés tout petit il y a quelques années ils couvrent maintenant plusieurs mètres carrés.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Dans notre terrain, niche une colonie de Corbeaux freux, dont j'ai déjà parlée sur ce blog. Cette année j'ai compté 66 nids (plutôt moins que les années précédentes). Ce matin là, fin avril, un couple de Faucons crécerelles (Falco tinnunculus) tournaient en criant autour des arbres hébergeant les nids. Quelques minute plus tard, j'ai pu assister à une scène assez étrange : les 2 petits rapaces se sont intéressés avec insistance à un nid de corbeaux un peu à l'écart des autres, et m'ont semblé prélever un jeune corbeau du nid. J'ai imaginé que le but était de vider le nid pour qu'ensuite ils y élèvent leur propre couvée, mais je ne les ai pas revu les jours suivants... Les Faucons crécerelles peuvent utiliser de vieux nids de corvidés pour y nicher, de là à faire vieillir prématurément un nid en le vidant manu militari, c'est peut-être un peu fort ! Le confinement fait travailler l'imagination...

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Un autre cerisier en fleur, cette fois de près. On devrait bientôt pouvoir se régaler, si les corbeaux ne sont pas trop gourmand !

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Nos premières Hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) sont revenues au nid à la mi-avril (visiblement chez elles il n'y avait pas de restriction sur les déplacements). Avant la fin du confinement, les 4 nids existants étaient occupés. Les discussions concernant l'aménagement et les réparations nécessaires allaient bon train ! Ci-dessous les 2 nids de la fenêtre de mon bureau (photos prises à travers les carreaux). Depuis quelques jours au moins 2 nouveaux nids sont en construction, la colonie démarrée avec un nid en 2015 se porte bien ! Notre terrain arboré est une source inépuisable d'insectes volants, bien que le village soit entouré de grandes cultures (avec épandage de pesticides).

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Un matin après la pluie, les fleurs tombées au sol formaient un tapis coloré, vert pomme ou rose pâle suivant les arbres se trouvant à proximité. 

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Chaque année, ces champignons poussent au pied d'un Frêne. Ce sont des Polypores écailleux, des champignons qui se nourrissent de bois mort ou malade. Leur diamètre peut être impressionnant, jusqu'à 60 cm.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Autre belle surprise après l'orage, l'arc en ciel, auquel nous avons eu le droit plusieurs fois. Mais jamais nous n'avons trouvé le trésor lors de nos promenades à moins d'un km de la maison.

    La vie au refuge pendant le confinement

      

    Au fond du parc, il y a une statue et un banc, derrière lesquels ont été planté des thuyas. Ces conifères d'Amérique du Nord, abondamment planté dans les jardins en Europe depuis les années 1970, finissent par dépérir et mourir. En attendant l'automne, où nous les remplacerons (probablement par des charmes), j'ai tenté de leur donner une forme acceptable avec le taille-haie (pas de danger de déloger des oiseaux nicheurs dans ce buisson, il est totalement transparent).
     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Nous laissons souvent des fleurs sauvages s'épanouir au pied des arbres ou dans les recoins du parc. Ici un beau pied de Cerfeuil sauvage, colonisé par de magnifiques insectes rayés (que je n'avais jamais rencontrés auparavant) : des Punaises arlequin ou Graphosomes d'Italie. Ces insectes apprécient particulièrement les ombellifères, dont ils sucent la sève des fruits en formation. Observés pour la première fois fin avril, ils sont encore là à l'heure où j'écris ces lignes.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    On reste dans le rouge avec ces Coquelicots qui poussent spontanément sur notre trottoir. Les graines ont probablement été transportées par les engins agricoles qui passent dans la rue (sur le trottoir, si on laisse faire, on a aussi du blé, du colza, de la luzerne etc.)
     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Un petit tour dans la salle de bain pour dire bonjour au Scutigère véloce, une sorte de mille-pattes qui aime vivre dans les lieux humides. Redoutable prédateur dont on distingue difficilement l'avant de l'arrière, il se nourrit d'araignées et d'insectes (y compris des guêpes). Il n'est pas agressif envers l'homme mais sa piqûre est douloureuse, aussi il vaut mieux éviter de le manipuler avec les mains.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    On reste dans les bestioles avec cette araignée toute mignonne, une Thomise variable, à l’affût sur une rose. Ces derniers jours j'en ai revu une sur un iris.

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    La vie au refuge pendant le confinement

     

    Et pour finir la série, nos premiers bébés oisons incubés en couveuse, nés vers le 6 mai. Ils ont aujourd'hui à peine deux semaines, mais ils ont déjà bien grandi par rapport à la photo (il faut dire qu'ils ont de l'appétit).

    La vie au refuge pendant le confinement

     

     A suivre, des photos prises autour de chez nous, lors de balades dans le rayon d'un km qui nous était autorisé. 


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    La Réserve Indienne des Blackfeet se trouve immédiatement à l'est du Parc National de Glacier. Brutalement, on quitte les Montagnes Rocheuses pour se retrouver dans les Grandes Plaines (enfin c'est encore un peu vallonné par ici). La Nation des Blackfeet est installée dans les Grandes Plaines du Montana aux Etats-Unis et de l'Alberta au Canada depuis des siècles, comme le précise leur tradition orale. Avant l'arrivée des Européens, ils vivaient essentiellement de la chasse au bison, qu'ils chassaient à pied jusqu'à l'apparition des premiers chevaux dans la région (les fameux Mustangs, descendant des chevaux apportés par les Espagnols au Mexique). De nos jours les principales sources de revenus de la réserve proviennent de l'extraction du pétrole et du gaz, et du tourisme, que la Nation Blackfeet cherche à développer. Les localités de Saint-Mary et d'East-Glacier, à l'est du Parc National, font d'ailleurs partie intégrante de la réserve. Plusieurs sites naturels de cette partie du parc sont des lieux sacrés pour la Nation Blackfeet. A l'époque où les Blackfeet chassaient le bison, les montagnes leur servaient de refuge l'hiver pour s'abriter du vent glacial des plaines. 

    La route qui va de Saint-Mary à East-Glacier en passant par Browning (capitale de la réserve) est une bonne alternative à celle plus directe qui longe la frontière du parc, car cela permet de traverser des paysages totalement différent (et cet été là, d'éviter l'attente due aux travaux sur la route que nous avions pris à l'aller). Niveau avifaune, cela nous a aussi valu quelques rencontres intéressantes.

    Plusieurs espèces de buses chassent sur les plaines. Nous verrons des Buses à queue rousse, mais surtout, dans de bonnes conditions, des Buses de Swainson (Buteo swainsoni). Comme notre Buse variable et nombreuse autres espèces de Buses, la Buse de Swainson a un plumage variable : il existe une forme claire et une forme sombre. Mieux vaut avoir un bon guide pour l'identification. L'individu en vol ci-dessous est de forme claire alors que celui posé sur un piquet est de forme sombre. La Buse de Swainson se plait dans les prairies, où elle trouve facilement ses mets préférés : petits rongeurs, écureuils terrestres, lapereaux, oiseaux, insectes etc. Quelques arbres lui sont nécessaires pour construire son nid. La Buse de Swainson est un oiseau migrateur : chaque printemps elle revient dans la moitié ouest de l'Amérique du Nord pour nicher, et quand vient l'automne elle rejoint les pampas d'Amérique du sud, même si quelques immatures passent l'hiver en Californie.

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    On passe maintenant à la taille au-dessous : un passereau de la famille des Tyrannidés, nommé Tyran de l'Ouest (Tyrannus verticalis). C'est un joli passereau aux couleurs pastel, un peu plus petit qu'un Merle, et assez facile à observer car il se poste bien en vue sur des perchoirs d'où il chasse les insectes. Vu son régime alimentaire, il ne reste évidemment pas dans le Montana en hiver. C'est en Amérique centrale (du Mexique au Costa Rica) qu'il ira passer la mauvaise saison.

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Les mares et autres zones humides sont assez nombreuses le long de la route, même si bien souvent des grillages empêchent de s'approcher. Dans un de ces plans d'eau, on retrouve un limicole déjà croisé au marais d'Arcata en Californie : un Chevalier semipalmé (Tringa semipalmata).

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Plus loin, une roselière bordant un marécage abrite des passereaux que l'on détecte d'abord à leur bavardage incessant. Puis on aperçoit leurs têtes jaune vif qui dépassent des roseaux. De la famille des Blackbird, le Carouge à tête jaune (Xanthocephalus xanthocephalus) apprécie les zones humides situées dans les prairies, il n'est guère étonnant de le trouver par ici. C'est un oiseau grégaire, qui se nourrit principalement de végétaux (graines etc.) bien qu'il consomme aussi des insectes. Les jeunes sont en particulier nourris de libellules et de demoiselles. L'hiver, le Carouge à tête jaune quitte les Grandes Plaines pour le Mexique.

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Dans la réserve des Blackfeet

     

    Dans le prochain épisode, nous partirons à la rencontre des Bisons, toujours dans l'état du Montana. En attendant je vous souhaite bon courage pour la fin du confinement, faites bien attention à vous.


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    La famille Ours rencontrée entre Babb et Many Glacier avait fait notre journée, pourtant il n'était pas encore midi. Nous rejoignons le parking près du camping de Many Glacier, pour une petite randonnée sur le Swiftcurrent pass trail, armés de notre bombe au poivre au cas où. La première partie de sentier est plutôt facile et fréquentée par des familles avec enfants, on n'a pas besoin de faire nous-même du bruit. Les vues sur les montagnes alternent avec les petits lacs, où les oiseaux d'eau sont plutôt rares : sur Fishercap Lake nous verrons seulement et de loin un limicole à bec jaune et un probable Garrot d’Islande...

    Swiftcurrent pass trail

     

    Au bord du deuxième petit lac, le Redrock Lake, nous avons plus de chance, puisqu'un limicole solitaire parcours le rivage tout près de nous. Son nom de Chevalier solitaire (Tringa solitaria), qu'il porte aussi en latin et en anglais, semble convenir assez bien à son mode de vie basé sur la distanciation sociale. On le reconnait à son dos tacheté de blanc et à son cercle oculaire blanc bien visible (même à contre-jour, ils sont pénibles ces oiseaux sauvages, jamais placé comme il faut pour les photos).

    Swiftcurrent pass trail

     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Sur un îlot au milieu du lac, des Harles bièvres se prélassent, seulement des adultes cette fois. Ce canard est un des plus courant au Parc National de Glacier. Nous poursuivons jusqu'aux Redrock falls, une série de cascades qui s'écoulent entre des roches rouges dans un environnement idyllique. L'aller-retour jusqu'aux Redrock falls fait un peu moins de 7 km.
     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Sur le chemin du retour, nous croisons quelques mammifères locaux, certes moins impressionnant qu'un Ours, mais aussi moins dangereux. Tout d'abord une biche de Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), un cervidé de taille moyenne reconnaissable à sa queue blanche. Elle traverse le sentier, s'y attarde un peu... nous en profitons tandis que certains randonneurs semblent ne même pas la voir.

    Swiftcurrent pass trail

     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Swiftcurrent pass trail

     

    Un peu plus loin, alerté par un mouvement dans un buisson, nous découvrons un minuscule rongeur occupé à son déjeuner. Après pas mal de temps passé dans les guides et sur Internet, j'ai conclu qu'il s'agit d'un Tamia mineur (Neotamias minimus), en anglais Least Chipmunk. Les Chipmunks ont toujours la tête rayée, ce qui permet de les distinguer des espèces d'Écureuils terrestres au dos rayé. Jusque là c'est assez simple, le problème étant qu'il existe plusieurs espèces de Chipmunk, qui se ressemblent toutes. Les critères de différenciation vont des rayures de la queue à la couleur de la pointe des oreilles... Celui-ci est le plus petit et le plus commun de tous. 

    Swiftcurrent pass trail

    C'est sur cette petite bouille que s'arrête la promenade pour aujourd'hui. A bientôt pour d'autres découvertes, cette fois dans la réserve des Blackfeet. 

    Portez-vous bien, courage dans quelques semaines nous pourrons nous déplacer jusqu'à 100 km de la maison ! 


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    Voir des Ours est un rêve pour la plupart des visiteurs des Parcs Nationaux de l'Ouest américain. Rêve qui ne se concrétise pas toujours car la plupart des Ours sont farouches et craignent la rencontre avec les humains. Et c'est tant mieux, parce qu'un Grizzli qui ne craint plus l'homme est un danger pour les visiteurs et le personnel des parcs, mais aussi pour lui même.

    C'est donc sans attente particulière que ce matin là nous prenons la route vers Many Glacier au cœur du Parc National de Glacier. J'avais lu quelque part que souvent des Ours y étaient aperçus, se régalant de baies le long de la route, alors peut-être avec de la chance pourrait-on en voir un ? Alors bien sûr, lorsque nous tombons sur une voiture de rangers garée sur le bord de la route, entourée de touristes avec longue-vues et téléobjectifs, nous nous arrêtons sans hésitation. Les Ours sont là, une maman Grizzli (Ursus arctos) et ses deux oursons, à une bonne centaine de mètres de la route, se délectant de baies. Un spectacle incroyable (les photos le sont un peu moins, distance et contre-jour n'étaient pas en notre faveur), dont nous avons pu profiter en toute sécurité grâce à la présence des rangers et au respect de la distance préconisée (90 m) par tous les spectateurs.

    Les trois Ours

     

    Le Grizzli est considéré comme une sous espèce de l'Ours brun, il appartient à la même espèce que les Ours que l'on trouve dans nos Pyrénées. Aux Etats-Unis, deux espèces d'Ours coexistent : l'Ours noir, plus petit, qui vit dans de nombreuses régions du Canada jusqu'au Mexique en passant par la Louisiane et même la côte Alantique des USA, et le Grizzli, plus rare, que l'on ne trouve qu'en Alaska, dans l'ouest du Canada et le nord-ouest des Etats-Unis. Le Parc National de Glacier est l'endroit où l'on trouve le plus de Grizzli aux Etats-Unis hors Alaska. L'Ourse que nous avons observée était équipée d'un collier muni d'un GPS, dans le cadre d'une étude menée pour comprendre la dynamique de la population de Grizzli dans le parc.

    Les trois Ours

     

    Les oursons si mignons ne doivent pas faire oublier que le Grizzli est un animal puissant et imprévisible : le mâle adulte peut peser jusqu'à 200 kg, et mesurer plus de 3 mètres lorsqu'il se dresse sur ses pattes arrières. Il est armé de griffes puissantes et peut courir à une vitesse de 60 km/h. Autant dire que si on énerve un Ours on a peu de chance de s'en sortir. C'est pourquoi des mesures de sécurité s'imposent à tous les visiteurs des parcs nationaux fréquentés par les Ours, pour qu'on puisse continuer à les observer en les laissant vivre en paix : respecter une distance de 90 m entre les humains et les animaux, transporter et stocker la nourriture et les déchets dans des contenants appropriés, se déplacer en groupe en faisant du bruit surtout lorsque la visibilité est réduite (je sais, ce n'est pas tellement compatible avec l'observation des oiseaux par exemple), ne jamais s'intercaler entre une Ourse et ses petits, ne pas couper la route à un Ours, et se munir d'un répulsif anti-Ours (sorte d'aérosol au poivre) à n'utiliser qu'en cas d'attaque.

    Les trois Ours

     

    Les trois Ours

     

    Les trois Ours

     

    Les trois Ours

     

    La famille Ours a fini par s'en aller plus bas dans la vallée. Tous le monde a rangé jumelles et appareils photos, remercié les rangers et repris sa voiture en direction de Many Glacier, d'où nous ferons une petite randonnée à la découverte d'autres facettes du parc.


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