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    Je ne vous en ai pas encore parlé, mon mari et moi nous avons la chance d'être propriétaire d'un parc arboré situé à Grand-Rozoy dans l'Aisne (02). Comme nous adorons observer les animaux et en particulier les oiseaux, nous avons décidé d'en faire un refuge LPO, c'est à dire un lieu où la faune sauvage est protégée et où les aménagements permettent d'attirer celle-ci.

    Le parc comporte beaucoup d'arbres (nous ne les avons pas encore comptés), surtout des marronniers et des frênes (prochainement un reportage sur les arbres du refuge). Certains d'entre eux ont malheureusement souffert de tempêtes (celle de 1999 entre autre) et d'élagage hasardeux, et sont maintenant victimes de maladies (mineuses du marronnier, champignons qui apparaissent sur les troncs etc ...). Ceci nécessite d'y faire attention afin d'abattre ceux qui pourraient devenir dangereux, mais c'est aussi une opportunité pour la biodiversité, et en particulier pour les oiseaux qui nichent dans les arbres creux.

    Donc ce week-end mon mari avait décidé d'inspecter un de nos marronniers, dont une des branches principales est couvertes d'énormes champignons et n'a presque plus de feuilles. Et c'est là qu'il a senti que quelque chose l'observait. Première tentative de photo dimanche, il semblerait qu'il s'agisse d'une Chouette hulotte, et plus précisément d'un jeune encore au nid. Mais il a tendance à se cacher dès que l'on approche de l'arbre.

    Du coup on se dit pourquoi ne pas tester l'affût pliant qui dort dans un placard depuis qu'on l'a acheté il y a quelques années. C'était l'idée qu'il fallait avoir. Mise en oeuvre lundi matin, c'est assez confortable car un siège pliant est intégré dedans. 

    Après une bonne demi-heure d'attente voici que le bébé chouette sort de son trou :

    Les bébés Chouettes hulottes

    Il faut viser au mieux pour ne pas avoir trop de branches et de feuilles parasites devant la chouette !

     

    Surprise, au bout de quelques minutes voici qu'un frère ou une sœur sort également du trou :

    Les bébés Chouettes hulottes

    La Chouette hulotte pond en général 2 à 4 œufs. Pour l'instant on n'a vu que 2 jeunes simultanément, mais peut-être viennent ils prendre l'air chacun leur tour (il ne semble pas y avoir de place pour plus de 2 poussins à l'entrée du trou sans risque de chute de toute façon).

     

    Les bébés Chouettes hulottes

    La Chouette hulotte se reconnait à sa tête ronde (contrairement aux hiboux elle n'a pas d'aigrettes) et à ses grands yeux noirs. C'est probablement le plus commun de nos rapaces nocturnes.

     

    Les bébés Chouettes hulottes

    Les jeunes sont très curieux et observent leur environnement. Ils tournent la tête vers la route lorsqu'un camion passe, vers le haut quand les corbeaux font trop de bruit. Ils ne semblent pas inquiétés par l’affût.

     

    Les bébés Chouettes hulottes

     

    Les bébés Chouettes hulottes

    On se dresse pour mieux voir alentours.

     

    Les bébés Chouettes hulottes

     

    Les bébés Chouettes hulottes

    Vue de profil.

     

    Les bébés Chouettes hulottes

     

    Une chose est sûre, même si ce marronnier est malade, nous allons le garder, d'autant que s'il tombe ou perd ses branches, les débris atterriront sur notre pelouse, donc aucun risque. En espérant qu'il serve encore de nombreuses années de maison à nos Chouettes hulottes (on savait qu'on en avait dans le terrain pour les avoir entendues la nuit et parfois aperçu les adultes qui dormaient dans un arbre, mais c'est la première fois qu'on observe des jeunes, et dans de bonnes conditions en plus).

    Je vous dit à bientôt pour d'autres découvertes.


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    En 2010 paraissait le premier atlas des oiseaux nicheurs de Paris : "Oiseaux nicheurs de Paris - Un atlas urbain", dont vous pourrez trouver la description en suivant le lien http://www.corif.net/site/atlas/. C'est d'ailleurs le premier ouvrage d'ornithologie que j'ai acheté, curieuse d'en savoir plus sur les Geais du jardin du Luxembourg et les Bergeronnettes des ruisseaux de l'Ile Saint Louis ... 

    Cet ouvrage était le résultat d'une étude menée de 2005 à 2008 par une équipe d'ornithologues bénévoles coordonnée par Frédéric Malher sous l'égide du Corif  (Centre Ornithologique d'Ile de France, site Internet : http://www.corif.net/site/).

    10 ans après le début de l'étude, donc en 2015, il a été décidé de remettre ça, et comme c'est d'actualité, d'étendre l'atlas aux communes de la métropole du Grand Paris et aux bois parisiens (Bois de Boulogne et Bois de Vincennes).

    Tout le monde peut participer, il n'est pas nécessaire d'être membre du Corif. Il faut seulement être observateur, capable de reconnaître les espèces communes d'oiseaux à la vue et si possible au chant (ne vous inquiétez pas ça s'apprend, il existe des sites très bien fait qui pourront vous aider, par exemple la sonothèque du Corif : http://www.corif.net/site/chantsidf/ ).

    Si vous souhaitez participer, il suffit d'envoyer un mail à grandparis@corif.net en précisant quelle commune de banlieue ou quel secteur de Paris vous souhaitez prospecter. Il reste en particulier de nombreux secteurs libres dans la partie nord-ouest de Paris intra-muros et dans les communes au nord ouest du Grand Paris (mais pas seulement).

    Venons en maintenant au concret : que peut-on bien découvrir de passionnant en cherchant des oiseaux nicheurs dans Paris ?

    Des pigeons bien-sûr, et des moineaux, mais aussi bien d'autres espèces plus ou moins inattendues. Je vais prendre l'exemple du carré K6 que je prospecte cette année. C'est un carré d'1 km sur 1 km compris en gros entre le Jardin des Plantes, la Bibliothèque de l'Arsenal, la rue des Bernardins et la place Monge (donc essentiellement 5ème arrondissement).

    Déjà pour les pigeons, on peut découvrir même en dehors des parcs 3 espèces nicheuses plus ou moins communes dans Paris.

    Bien sûr le Pigeon Biset domestique (ainsi appelé parce que toutes les populations de pigeons "communs" vivant dans les villes descendent d'individus autrefois élevés en captivité ), qui peut nicher dans tout ce qui ressemble de près ou de loin à une cavité à flanc de falaise (son habitat à l'état sauvage). C'est une des raisons de son adaptation à la vie en ville.

    L'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris : c'est parti !

    Pigeons bisets domestique, place Valhubert (près de la gare d'Austerlitz). Ils se reconnaissent facilement à leurs yeux rouges.

     

    Nous avons ensuite le Pigeon ramier (Columba palumbus), un gros pigeon campagnard, qui normalement construit un nid sommaire à la fourche d'un arbre, mais peut se contenter d'un pot de fleur sur un balcon (c'est ce que j'ai observé sur mon balcon l'été dernier, dommage je n'ai pas de photo, mais je ne voulais pas les effrayer). A la place je vous mets une photo d'un Pigeon ramier se nourrissant de fleurs dans un prunus, Jardin Tino Rossi sur les quais de la Seine.

    L'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris : c'est parti !

    Le Pigeon ramier se reconnaît à son œil clair et à la tâche blanche qui orne son cou.

     

    Le dernier et le plus discret, c'est le Pigeon colombin (Columba oenas), un petit pigeon forestier qui niche dans les cavités des vieux arbres. Mais en ville il peut aussi nicher dans les cheminées et autres cavités de bâtiment ! Un couple fréquente ma cour (quelques m² sans végétation entre des immeubles haussmanien de 7 étages), mais je n'ai pas encore réussi à déterminer où ils nichent.

    L'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris : c'est parti !

    Un Pigeon colombin dans une cavité de platane, aux Arènes de Lutèce. Il se reconnaît à son œil sombre.

     

    J'ai parlé plus haut des Pigeons bisets qui apprécient les villes à cause de la ressemblance de celles-ci avec les falaises de leur milieu naturel. C'est une caractéristique qu'ils partagent avec d'autres oiseaux que l'on retrouve aussi en ville et en particulier à Paris : on peut citer par exemple le Martinet noir (Apus apus) qui ne se posent pratiquement jamais sauf pour couver et nourrir ses jeunes, le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) que l'on voit chanter sur les toits dès le mois d'avril (surtout le dimanche matin ou très tôt, sinon le chant est masqué par le bruit de la circulation, et vu la petitesse de l'oiseau il est difficile de le voir sans l'entendre), le Goéland argenté (Larus argentatus) qui niche sur les toitures (difficile à détecter car souvent invisible de la rue, excepté pour le pauvre étudiant qui habite au 7ème étage sous le nid, car les jeunes goélands sont très bruyants !). Il ne faut pas oublier le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), qui niche par exemple à Notre-Dame.

    L'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris : c'est parti !

    Un Rougequeue noir mâle dans ma cour, printemps 2014.

     

    L'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris : c'est parti !

    Faucon crécerelle, église St-Etienne du Mont, Paris 5ème, juin 2012. Une alternative aux gargouilles.

     

    Avant de quitter les bâtiments pour les endroits un peu plus végétalisé de la capitale, il ne faut pas oublier d'évoquer le Moineau domestique (Passer domesticus). Connu de tous, on le rencontre à la terrasse des cafés, dans la moindre petite haie de buis entourant un parterre au milieu d'une place, et bien sûr dans les squares et parcs. Le Moineau n'est pas très difficile quant à son site de nidification : on trouvera de petites colonies ou des couples isolés sous les tuiles d'un toit, sous les boîtes des bouquinistes, dans les lampadaires, les cavités de platanes, les nichoirs à mésanges et même en train de squatter des nids d'hirondelles. Cependant il semble se raréfier dans les quartiers ayant subit des rénovations trop importantes, peut-être parce que les parois des immeubles ne recèlent plus assez de petites cavités appréciées des moineaux.

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Moineau domestique mâle, au jardin Tino Rossi.

     

    En arpentant les rues de Paris, on pourra également trouver plusieurs espèces d'oiseaux qui nichent dans la végétation présente. On peut les classer ces espèces en 2 catégories : ceux qui nichent dans les arbres d'alignement (platanes par exemple), et ceux qui utilisent les mini espaces vert que l'ont peut rencontrer le long des rues et dans les cours d'immeubles.

    Dans les arbres d'alignement, on trouvera tout d'abord les espèces qui nichent dans les cavités des troncs, principalement les Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris), mais aussi les Mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) et charbonnières (Parus major). D'autres choisissent de construire leur nid dans le feuillages, sur les branches, on citera le Pigeon ramier dont on a parlé plus haut, la Pie bavarde (Pica pica) et la Corneille noire (Corvus corone)

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Un Étourneau sansonnet, au Jardin des Plantes.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Jeune Mésange bleue à peine volante, Jardin des Plantes.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Une Corneille noire, au jardin des Plantes.

     

    Dans les petits espaces verts, on pourra plutôt observer des oiseaux qui construisent leur nid dans des buissons ou des parois couvertes de lierre. Les plus communs sont le Merle noir (qui se perchent aussi sur les immeubles pour chanter), l'Accenteur mouchet (un passereau insectivore de la taille d'un Moineau, au plumage brun et gris comme ce dernier), le Troglodyte mignon (un de nos plus petit passereau, dont le chant puissant est inversement proportionnel à la taille).

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Un Merle noir mâle, au Jardin des Plantes.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Un accenteur mouchet sur son poste de chant, au Jardin des Plantes. Cet oiseau très discret est difficile à observer en dehors de la périodes des chants (février-mars).

     

    Il ne faut pas négliger non plus les berges de la Seine. Dans Paris celles-ci sont complètement empierrées et bétonnées, cependant quelques espèces se sont acclimatées à cet environnement : par exemple la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), qui comme son nom l'indique, fréquente en général les berges des ruisseaux. A Paris, le ruisseau, c'est la Seine, et notre Bergeronnette élèvera ses jeunes par exemple dans un trou d'une pile de pont. Sur la Seine on croise aussi des familles de Canards colverts (Anas platyrhynchos), mais il est difficile de savoir si la cane a couvé à proximité ou plus loin, en effet dès que les canetons sont éclos la mère peut parcourir une distance assez importante pour les amener à l'eau. Lors de l'Atlas 2005-2008, le Martin-pêcheur a même été découvert nicheur sur la Seine !

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Une Bergeronnette des ruisseaux sur les quais de l'île St Louis.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Famille de Canards colvert, sur la Seine, île St Louis.

     

    Pour terminer, je vais vous parler des parcs et jardins, qui sont les lieux où l'on trouvera la plus grande variété d'espèces nicheuses, que ce soit dans les cavités des troncs d'arbres, dans le feuillages, dans les buissons, les pièces d'eau etc.

    Je ne citerai que quelques espèces assez communes ou emblématiques, à vous de chercher les autres ! Bien sûr la plupart des espèces citées plus haut peuvent aussi se rencontrer dans les parcs.

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Le Pic vert est un nicheur assez rare dans Paris. Il creuse une loge dans les troncs d'arbres

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    La Perruche à collier, espèce exotique originaire d'Inde, est de plus en plus répandue en Ile de France. A Paris, elle niche déjà au Parc Montsouris, au Jardin du Luxembourg et au Jardin des Plantes, et peut-être dans d'autres lieux à découvrir.
    Les cavités de platane sont appréciées par l'espèce.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    L’Épervier d'Europe est un petit rapace qui niche depuis quelques années dans Paris. Le nombre de couples semble augmenter (probablement une dizaine actuellement) mais est certainement sous-évalué car l'espèce, qui construit son nid dans un arbre, peut se contenter d'espace vert très petit.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Le Rougegorge familier est en général très discret au moment de la nidification, par contre il peut chanter même en hiver et en dehors de son territoire de reproduction. J'ai eu la chance d'observer cette famille au printemps dernier au jardin des Plantes.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

     En plus des Mésanges bleues et charbonnières, dans les parcs vous aurez peut-être l'occasion d'observer la Mésange huppéePhoto prise au Jardin des Plantes.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Ou plus probablement la Mésange à longue queue, qui contrairement aux autres mésanges, ne niche pas dans une cavité mais construit un nid très sophistiqué au cœur d'un buisson impénétrable. 
    Photo prise au Jardin du Luxembourg.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    Le Grimpereau des jardins parcourt inlassablement les troncs d'arbres à la recherche d'insectes cachés dans les creux de l'écorce. C'est aussi dans les fissures de l'écorce des arbres qu'il construit son nid.

     

    L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !

    La Gallinule poule d'eau se contente de pièces d'eau de taille réduite pour installer son nid. Ici un poussin, au Parc Montsouris.

     

    J'espère que cet article vous aura donné envie de participer à l'Atlas, si vous habitez Paris ou la proche banlieue, et qu'il vous fera regarder avec un œil neuf l'environnement urbain où nous sommes nombreux à vivre.

    N'hésitez pas à laisser un message sur ce blog pour partager vos découvertes d'oiseaux urbains nicheurs.

     


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    Ce matin en consultant le site FauneIdf (http://www.faune-iledefrance.org/ - site Internet qui sert à saisir les observations d'oiseaux et d'autres animaux en Ile de France), j'ai d'abord cru à un poisson d'avril : un observateur signale une Gorgebleue à miroir Boulevard Richard Lenoir dans le 11ème arrondissement, non loin de la place de la Bastille !

    Mais à midi, sur le site il y avait aussi des photos de l'oiseau, posé sur la branche d'un platane devant un balcon en fer forgé typiquement haussmannien : pas du tout le milieu habituel de l'espèce, qui fréquente en général les zones humides avec buissons. Plus de doute, il faut aller jeter un coup d’œil (et d'appareil photo). Surtout que je n'ai encore jamais observé cette espèce.

    Arrivée sur place vers 15h, je rencontre Yves, un autre ornithologue, qui n'a pas encore vu l'oiseau. Peut-être a-t-il repris sa migration vers son lieu de nidification ? En effet la Gorgebleue passe l'hiver en Afrique et revient en Europe pour nicher. Mais au bout de quelques minutes nous voyons un petit oiseau grisâtre qui traverse un espace libre entre les buissons qui bordent l'aire de jeu pour enfants, j'aperçois un reflet bleu à la gorge de la bestiole, c'est bien elle. Il faut encore un peu de patience pour réussir à l'observer et la prendre en photo, en compagnie d'un troisième ornithologue, Olivier, arrivé entre temps.

    Voici quelques photos que j'ai réussies à prendre, l'oiseau est d'abord perché sur un platane, puis au sol :

    Une Gorgebleue à miroir Bd Richard Lenoir (Paris 11)

     

    Une Gorgebleue à miroir Bd Richard Lenoir (Paris 11ème)

     

    Une Gorgebleue à miroir Bd Richard Lenoir (Paris 11ème)

     

    La météo n'étant pas très favorable, peut-être restera-t-elle plusieurs jours à Paris en halte migratoire ? Vous pouvez toujours tenter votre chance, n'oubliez pas les jumelles !

    Enfin, je dis "elle" parce qu'on dit "une gorgebleue" mais après vérification dans le "Guide Ornitho" des oiseaux d'Europe, il s'avère que ça doit être un mâle - les femelles n'ont pas de bleu à la gorge en général, ou alors moins que les mâles.

    Bonnes observations à tous, et à bientôt pour d'autres découvertes.

     


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    Ce jeudi 19 mars 2015 en milieu d'après-midi un message reçu sur la liste de diffusion du CORIF (Centre Ornithologique Ile-de-France) annonce "Avocette à Paris !" et précise que celle-ci se trouve à la pointe amont de l'île Saint-Louis. L'un des découvreurs, Olivier Laporte, précise que l'avocette est visible depuis les quais Nord.

    Comme je n'habite pas loin et que j'ai la chance de travailler à la maison, je me saisis vite fait des jumelles et de l'appareil photo, direction le pont Sully. Côté rive gauche, on ne voit rien. Je traverse donc l'île et je m'arrête sur le pont Sully, puis je pointe les jumelles en direction des 3 oiseaux gris-blanc que l'on distingue vaguement au bout de l'île. Situation assez habituelle, car c'est un endroit où se posent régulièrement les goélands et les mouettes. Mais là dans les jumelles, apparaît un oiseau plus frêle, perché sur de longues pattes grises, blanc avec quelques motifs noirs caractéristique sur la tête et le dos : je n'en crois pas mes yeux, c'est bien une Avocette élégante (Recurvirostra avosetta).

    Une Avocette élégante à Paris !

    Vue depuis le pont Sully, les 2 Goélands argentés juvéniles et l'Avocette élégante.

     

    Je rejoins alors d'autres observateurs sur le quai rive droite, face à la pointe de l'île. On est alors un peu plus près de l'oiseau et cela permet de belles observations, même si le manque de lumière de cette journée froide et nuageuse, et la largeur du petit bras de la Seine, compliquent la photographie.

    Mais cette distance d'observation permet aussi à notre avocette de se reposer tranquillement ; elle doit en avoir bien besoin, probablement en migration vers son lieu de nidification, elle s'est accordée une pause à cause de la météo qui s'est subitement refroidie en cette fin de semaine. Le site est bien choisi car le square à la pointe de l'île est fermé pour travaux jusqu'à fin avril (dommage pour les oiseaux nicheurs locaux) et l'accès piéton aux quais où stationne l'avocette est impossible (par contre j'ignore si l'endroit est fréquenté par des visiteurs nocturnes, ou si les poubelles n'ont pas été vidées depuis le début des travaux).

    Une Avocette élégante à Paris !

    L'avocette et les poubelles de Paris.
    Belle photo d'un oiseau en environnement urbain.

     

    Une Avocette élégante à Paris !

    Petit clin d’œil ornithologique : Calimero et l'Avocette.

     

    De loin sans jumelles l'Avocette peut être confondue avec les mouettes rieuses en raison de sa blancheur et du noir de la tête, comme on peut le voir ci-dessous :

    Une Avocette élégante à Paris !

    La mouette du milieu a presque son plumage d'été (tête noire). Les oiseaux étant debout on voit bien que l'avocette a de plus longues pattes, mais couchés la tête dans les plumes ce ne serait pas si simple (Voir les illustrations dans l'indispensable "Guide ornitho" des oiseaux d'Europe).

     

    L'Avocette élégante fréquente essentiellement les milieux humides du littoral (par exemple la côte Picarde). Ses pattes palmées et son long bec retroussé sont particulièrement adapté à ce milieu, où elle se nourrit de petits animaux aquatiques en écumant l'eau à l'aide de son bec entrouvert. 

    Une Avocette élégante à Paris !

    Sur cette photo on distingue le bec recourbé et les pattes palmées de l'avocette.

     

    Les berges empierrées de l'île St Louis paraissent peu favorable à un stationnement prolongé de notre avocette qui aurait du mal à s'y nourrir, même si de nombreux invertébrés vivent dans la Seine. J'ai par exemple pu observer, toujours sur les berges de l'île Saint Louis, un Chevalier guignette qui se nourrissait d'une sorte de crustacé (voir photo ci-dessous).

    Une Avocette élégante à Paris !

    Chevalier guignette, île Saint Louis, mai 2010.

     

    L'avocette est aussi capable de nager, ici celle observée jeudi à Paris : un moment agacée par les goélands, elle a fait un petit tour en vol au dessus du site, s'est brièvement posée sur la Seine puis est revenue à son point de départ.

    Une Avocette élégante à Paris !

     

    Cette observation exceptionnelle (d'après les spécialistes, c'est la première fois qu'une observation d'Avocette élégante est enregistrée à Paris) n'aura durée qu'une journée. En effet vendredi matin elle n'était plus là. 

    Pour voir des photos d'avocettes dans leur milieu naturel, n'hésitez pas à suivre le lien : http://www.oiseaux.net/oiseaux/avocette.elegante.html.

    A bientôt pour d'autres découvertes.


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    Pour finir cette série d’article sur l’Islande, je vous propose aujourd’hui un reportage coloré sur Reykjavik et l’île de Viðey, où nous avons passé une partie de la journée du 17 août, avant de redécoller pour Paris vers minuit (le vol de nuit Reykjavik-Paris n’est pas de tout repos, car il ne dure moins de 4h mais avec le décalage horaire vous arrivez à Paris à 6h, autant dire que c’est une nuit blanche. Le seul intérêt de ce vol est qu’il est moins cher que les autres, et que l’on profite d’une dernière journée complète sur place).

    Vous constaterez sur les photos ci-dessous que l’Islande ce n’est pas que gris et vert, surtout lorsque le soleil s’y met. Les habitants de Reykjavik ont beaucoup d’imagination pour choisir les couleurs de leur maison (et encore je vous épargne la maison vert pomme que je n’ai pas photographiée), en particulier dans le quartier situé entre l’église Hallgrimskirkja et le lac Tjörnin, à tel point que l’on appelle cet endroit les « Rues colorées ». Comme quoi il est possible de rendre attrayant un matériau aussi basique que la tôle ondulée.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Une charmante maisonnette dans les tons bleus.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Les couleurs des fenêtres et balcons sont assorties à celles de la toiture.

     

    Non loin de là, sur le port, l’on peut admirer la nouvelle attraction de Reykjavik, Harpa, un complexe regroupant salles de concerts et de conférence, qui se veut l’équivalent de notre Tour Eiffel ou de l’Opéra de Sydney, en quelque sorte le symbole de la capitale islandaise aux yeux du monde. Construite dans les années 2000, Harpa devait être entourée de tout un ensemble de nouveaux bâtiments, mais la crise de 2008 en a décidé autrement. Seul Harpa a vu le jour et a finalement été inaugurée en 2011. La première fois que je l’ai aperçue, lors de notre arrivée à Reykjavik, je n’ai pas été très impressionnée par cette sorte de cube trapézoïdal en verre. Mais c’est un bâtiment qui demande du temps pour s’apprécier, et qui change suivant la lumière. Ci-dessous 2 photos de détail des façades :

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Comme il fait beau pour notre dernier jour en Islande, nous décidons de rejoindre l’île de Viðey, à quelques centaines de mètres de la côte. Un conseil : si vous tentez l’aventure, prenez le bateau à l’embarcadère situé derrière Harpa, ça vous évitera 4 kilomètres de marche jusqu’à celui situé près du camping et de l’auberge de jeunesse (Skarfabakki). La petite île a même son site Internet http://videy.com/en/ où vous trouverez les horaires des ferries et de nombreux renseignements. Viðey n’est plus habitée depuis 1943, mais l’été il est possible de se restaurer à Viðey House, la grande bâtisse située sur la colline en face du port, et d’y louer des vélos. C'est une des plus anciennes maisons en pierre encore visibles en Islande. Juste à côté, et peinte en coloris assortis, se trouve la petite église de Viðey, qui date du 18ème siècle et a conservé son mobilier et sa décoration d’origine.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    La petite église de Viðey

     

    Le reste de l’île est avant tout sauvage, on peut s’y promener librement sur les sentiers qui surplombent la mer, y croiser des sculptures contemporaines, des ruines, et je suis sûre que vous l’aurez deviné, des oiseaux !

    En contrebas du sentier, sur la côte nord de l’île, une plage de galets garnie d’algues regroupe quelques spécimens de l’avifaune locale :

    Tout d’abord, les omniprésents Eiders à duvet (Somateria mollissima), qui fournissaient autrefois une ressource importante aux habitants de l’île. Une famille cherche de la nourriture sur la plage, tandis qu’un mâle qui faisait la sieste sur un tas d’algues gagne la mer. Bien sûr nous sommes toujours en période d’éclipse aussi les couleurs de son plumage ne sont pas très impressionnantes mais on le différencie quand même assez facilement des femelles et des juvéniles. Pour voir l’Eider à duvet en plumage nuptial, suivre le lien http://www.oiseaux.net/oiseaux/eider.a.duvet.html.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    La famille Eider à duvet recherche mollusques et crustacés qui composent la plus grande part de son régime alimentaire.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Le mâle en plumage d’éclipse, reconnaissable au motif noir de la tête.

     

    Sur la même plage quelques limicoles se nourrissent d’invertébrés en fouillant dans la couche d’algues. On reconnait facilement 2 Huitriers pie (Haematopus ostralegus), mais ils ne sont pas seuls : 3 limicoles bien plus petit leur tiennent compagnie. Je reconnais des Tournepierres à collier (Arenaria interpres) mais je vous épargne les photos prises ici car la distance et la taille des oiseaux n’a pas permis d’obtenir un résultat convenable. En suivant le lien http://www.oiseaux.net/photos/regine.le.courtois.nivart/photos.T.2.html vous pourrez voir quelques photos de Tournepierre que j’ai prises dans d’autres régions du monde (Bretagne, Seychelles …). L’Huitrier pie par contre ne rend pas trop mal, on peut même voir sur la photo qu’il est bagué :
     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Le sentier s’élève encore par rapport au niveau de la mer, et nous arrivons en haut d’une falaise. Les habituels Fulmars boréaux (Fulmarus glacialis) volent au-dessus des vagues ; je prends quelques photos et c’est au retour que je me rends compte qu’il n’y avait pas que des Fulmars : c’est la magie de la découverte d’une observation inédite sur photo ! En effet quelques Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla) se sont glissées dans le lot. En coloris elles ressemblent au Fulmar, mais on distingue bien les pointes noires des ailes et la silhouette typique de mouette. Ci-dessous les 2 photos surprises de Mouette tridactyle.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Puis nous arrivons à la Grande mare, où niche une colonie de Sternes arctiques (Sterna paradisaea) - elles ne sont donc pas encore toutes reparties pour l’hémisphère sud, et où picorent quelques limicoles : j’identifierai sur les photos après coup un Bécasseau violet (Calidris maritima), un Bécasseau maubèche (Calidris canutus) et un Bécasseau variable (Calidris alpina).

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Bécasseau maubèche juvénile, reconnaissable au motif de son plumage ; il est également bien plus gros et trapu que le Bécasseau variable (mais là il faut en avoir un à côté pour pouvoir comparer).

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Sterne arctique adulte, de retour de la pêche.

     

    Puis vient l’heure du retour, cette fois nous prenons le bateau à destination d'Harpa, ce qui permet de prendre de jolies photos du bâtiment dans son environnement :

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    L’intérieur révèle aussi quelques surprises : tout d’abord une librairie-magasin de souvenir qui propose autre chose que les envahissants macareux en peluche « Made in China ». Au détour d’un couloir on trouve une sculpture faite de bouteilles en plastique (je ne sais pas si elle reste là en permanence ou si c’était une exposition temporaire). La vue sur le port à travers les vitres polygonales est également intéressante à photographier.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Un peu déçue de ne pas avoir fait d’assez belles photos de Sternes arctiques, je retourne sur le port à tout hasard, et là je dois dire que j’ai beaucoup de chance, puisqu'une Sterne a décidé de passer la fin de l’après-midi à expérimenter une nouvelle méthode de pêche. Au lieu de voler sur place pour repérer un poisson, elle s’est dit qu’il était moins fatiguant de guetter les proies depuis le bord du quai, ce qui me permet de faire quelques photos du volatile immobile (et oui normalement une Sterne ça ne tiens pas en place).

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    On remarque les pattes minuscules de la Sterne posée sur le quai.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    En vol au-dessus du port.

     

    Après dîner, nous repassons près du lac Tjörnin en allant chercher nos valises à l’hôtel. Enfin je peux photographier les Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus) en gros plan car ce soir-là ils ont décidé de venir au pain.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Ce sera ma dernière photo de l’Islande pour cette fois, une belle façon de terminer un voyage.

    J’espère que cette série vous a plu et vous a permis de découvrir l’Islande, ses paysages et curiosités géologiques et ses oiseaux. N’hésitez pas à laisser vos commentaires.


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