• 9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    De bon matin, dès l'ouverture du site, nous retournons au Taj Mahal. La lumière est parfaite, la vision du monument est féérique (et vous n'en avez qu'un aperçu, j'ai malencontreusement perdu le négatif de cette première photo, je vous présente ici une photo de l'agrandissement qu'on avait fait réaliser, faite au smartphone…). A cette heure là, les touristes sont moins nombreux qu'en fin d'après midi, on profite mieux du parc et de ses habitants à plumes et à poils. Comme dans tous les sites touristiques très fréquentés, les animaux sauvages sont peu farouches.
     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Le premier oiseau que l'on aperçoit sur les pelouses est assez discret au niveau du plumage. Il s'agit d'un Cratérope de brousse (Argya striata). Ce passereau est à peu près de la taille d'un merle. Il est commun dans tout le sous-continent indien (Inde, Bengladesh, Pakistan), sauf dans les régions dépourvues d'arbres. On le rencontre en général en petits groupes familiaux. Le Cratérope de brousse appartient à la même famille que le Léiothrix jaune, ce petit oiseau coloré souvent détenu en cage sous le nom de "rossignol du Japon". Le plumage gris-brun du Cratérope de brousse lui a évité le sort réservé à son cousin.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Les oiseaux sont accompagnés d'écureuil rayé, comme ceux que l'on avait déjà vu à Delhi au début du voyage : probablement des Funambules à cinq raies claires (Funambulus pennantii).

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    L'Inde fait partie de l'aire de répartition naturelle du Martin triste (Acridotheres tristis), qui s'étend sur tout le sud-est asiatique. Rien d'étonnant à ce que cet oiseau opportuniste et familier avec l'humain soit présent dans les jardins du Taj Mahal ! C'était notre première rencontre avec l'espèce, on le reverra quelques années plus tard dans quelques uns des pays où il a été introduit, aux Seychelles ou à Istanbul en Turquie.

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    Comme à Delhi, les Perruches à collier (Psittacula krameri) sont ici nombreuses et bruyantes. Dans les campagnes indiennes, cet oiseau est peu apprécié, car il est accusé de faire des dégâts dans les cultures et les vergers. Ce n'est pourtant pas une espèce introduite, mais bel et bien un oiseau du pays. Comme souvent avec les espèces opportunistes, qui s'adaptent assez bien aux milieux modifiés par l'homme, la cohabitation peut être difficile…

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    La dernière espèce d'oiseau que nous avons photographiée sur le site du Taj Mahal est un Vautour chaugoun (Gyps bengalensis). Ce vautour ressemble au Vautour fauve que l'on rencontre en Europe. Il est un peu plus petit et possède un plumage plus foncé que ce dernier. En 1992, les Vautours chaugoun étaient encore nombreux dans les villes, en particulier aux abords des abattoirs, et dans les villages, où ils jouaient un rôle sanitaire de premier ordre en dévorant les carcasses de bovins. Vaches et buffles étant considérés comme sacrés dans la religion hindouiste, ils meurent en général de mort naturelle ou de maladie, et personne ne s'occupe des cadavres. L'équarisseur naturel qu'est le vautour était donc très utile pour la salubrité publique. Dans les années 1990, les populations de vautours du sous-continent indien se sont mises à décroître mystérieusement de manière alarmante, si bien que l'espèce est considérée de nos jours comme en danger critique d'extinction. La cause de ce déclin fut bientôt identifiée. Un anti-inflammatoire, le diclofénac, était alors couramment utilisé en médecine vétérinaire, en particulier pour soigner les bovins. Après quelques recherches, les scientifiques ont découvert que cette molécule était extrêmement toxique pour les vautours, qui en absorbaient en se nourrissant des cadavres de bovins. Le diclofénac à usage vétérinaire a été interdit en Inde en 2008, cependant la molécule est aussi utilisée en médecine humaine et parfois détournée pour soigner les animaux. Plusieurs pays de la région, dont l'Inde, ont mis en place des programmes d'élevage de vautours en captivité, avec l'espoir de les réintroduire dans la nature. Espérons que toutes ces mesures seront suffisantes pour sauver ces magnifiques oiseaux de l'extinction.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Sur un des pavillons latéraux au Taj Mahal, une colonie d'abeilles sauvages s'était installée, profitant certainement de l'abondance de fleurs dans les parterres des jardins. C'était intéressant de voir comment les abeilles mellifères se débrouillent lorsqu'on ne leur fournit pas une ruche toute faite.

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    Après cette visite matinale du Taj Mahal, nous partons pour un autre monument emblématique d'Agra, le Fort Rouge. Une place forte existait déjà à cet endroit-là vers l'an mille. Elle était tenue par des seigneurs rajputes. Lors de la conquête de la région par les Moghols, leurs empereurs comprirent bien l'intérêt stratégique de la ville, située plus au sud que Delhi, leur capitale. Les fortifications actuelles, en grès rouge du Rajasthan, furent construites par l'empereur Akbar, qui fit d'Agra sa capitale, avant de la quitter pour Fathepur Sikri puis Lahore. Son fils Jahangir lui succéda à Agra. Les bâtiments de cette époque sont de style indien. Certains d'entre eux furent détruit par l'empereur Shah Jahan, qui succéda à Jahangir, pour être remplacés par des constructions de style moghol, en marbre blanc incrusté de pierre semi-précieuse, comme au Taj Mahal. C'est ici que Shah Jahan finit ses jours, enfermé par son successeur, à pleurer sa bien-aimée en regardant le Taj Mahal depuis sa confortable prison.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

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    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Ainsi se termine cette journée à Agra. Le lendemain nous partons pour la ville la plus sacrée de l'hindouisme, au bord du Gange. Après les palais des milles et une nuits du Rajasthan et d'Agra, nous plongeons dans une autre réalité de ce pays fascinant, plus spirituelle mais aussi plus dure. A bientôt pour la dernière étape de notre voyage !


  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Septembre 2022 à 16:44

    Bonjour Régine;

    J'avais déjà vu des photos d'une cousine mais je les revois avec plaisir. C'est vraiment très beau. En plus que de belles rencontres c'est surprenant qu'il y en ai autant d'oiseaux.

    A bientôt pour la suite. Bonne fin de journée. Bisous. Huguette 

    2
    Dimanche 18 Septembre 2022 à 17:55

    Coucou Régine,
    Je me régal de te suivre dans ce voyage. 
    Merci pour ce super moment, même virtuel.
    Rencontres avec de beaux oiseaux. Pour les Perruches à collier, il y en a plain à Montpellier, elles semblent s'y plaire.
    Bises et bonne soirée

    3
    Dimanche 18 Septembre 2022 à 17:59

    Bonjour

    c'est toujours un plaisir de voir ses photos connus dans le monde 

    mais je ne savais pas que les oiseaux appréciait se décor eux aussi (je plaisante )

    merci pour ses photos et commentaires très intéressant

    bonne semaine bises

    4
    Mercredi 21 Septembre 2022 à 22:00

    Vraiment un superbe bâtiment que ce Taj Mahal ! 

    Et, en plus, tu as fait des belles rencontres ! 

    Merci pour ce beau reportage et bonne fin de semaine. 

    5
    Samedi 24 Septembre 2022 à 17:36

    Comme tu dis, c'est féerique ! Quel éclat, en effet la lumière était superbe.

    Ce petit cratérope est bien discret sur la pelouse. Le malheur des vautours en Inde est le même partout. Un maillon de la chaine alimentaire contaminé et ce qui suit peut être affecté de façon tragique. En Inde, en Afrique et même en France. ;(

    À bientôt pour la suite, mais pas dans l'immédiat pour moi.
    Je t'embrasse et te dis à dans quelques temps. 

    6
    Vendredi 30 Septembre 2022 à 14:40

    Bonjour Régine, je vois qu'à l'époque tu photographiais déjà les animaux de la plus belle manière ! l'ensemble de ta publication me plaît, l'architecture de ce pays est vraiment incroyable. Belle suite dans cette semaine, bise.

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