-
Les Bernaches cravants
En novembre 2019, je suis allée à La Rochelle, pour observer et photographier des Bernaches cravants. Mais qui sont donc ces petites oies si attachantes ? Quand et où peut-on les observer facilement ? C'est ce que nous allons voir dans la suite !
La Bernache cravant (Branta bernicla) est une oie de petite taille, légèrement plus grande qu'un Canard colvert. Son plumage est de couleur globalement sombre : la tête et le cou sont noirs, séparé par une petite marque blanche formant comme un collier à demi effacé. La poitrine et l'extrémité des ailes (rémiges primaires) sont également de couleur noire, tout comme le bec, les pattes et les yeux. Le dessous est gris-brun foncé, le dessous est dans les mêmes tons et strié d'une couleur plus claire sur les côtés. Seul le dessous de la queue, d'un blanc immaculé, contraste avec la couleur générale de l'oiseau.
Chez les jeunes de l'année, la marque blanche au niveau de cou est presque invisible, les côtés ne sont pas striés, par contre les plumes du dessus des ailes (couvertures alaires) sont bordées d'un liséré clair. La distinction entre jeunes et adultes permet aux ornithologues de faire des statistiques pour savoir si la saison de reproduction s'est bien déroulée.
Certains diront que le plumage de la Bernache cravant est peu coloré et manque de contraste. On ne peut pas en dire autant du mode de vie de ce sympathique palmipède !
En effet, les Bernaches cravants nichent sur les côtes de l'Océan Arctique, plus précisément en Russie, à l'extrême nord de la Sibérie (péninsule de Taïmyr), pour celles qui nous rendent visite l'hiver. Le succès de leur reproduction dépend en partie des fluctuations des populations de lemmings : lorsque ces derniers se font rares, les prédateurs se rabattent sur les œufs et les poussins des Bernaches cravants. Une fois les jeunes bien emplumés, à la fin de l'été, tout ce petit monde migre vers des régions plus clémentes. La France accueille ainsi, sur les côtes bretonnes et atlantiques, près des deux tiers de la population mondiale de la sous-espèce dite "à ventre sombre". Les Bernaches arrivent chez nous en octobre-novembre et repartent en mars. A l'aller et au retour, elles observent une halte dans la région de la mer des Wadden, sur les côtes allemandes entre les Pays-Bas et le Danemark.
Contrairement aux autres espèces d'oies, qui broutent de l'herbe sur la terre ferme, la Bernache cravant consomme presque exclusivement une plante aquatique marine appelée zostère, et accessoirement des algues. La protection des herbiers à zostère est donc fondamentale pour la conservation de l'espèce.
Les principaux sites d'hivernage de la Bernache cravant en France sont par ordre d'importance : le bassin d'Arcachon, les côtes des Charentes, le Golfe du Morbihan, la baie de Bourgneuf (Vendée) et la baie du Mont-Saint-Michel. J'avais pensé me rendre à Andernos-les-Bains, au nord du bassin d'Arcachon, mais une info trouvée sur les réseaux sociaux m'a permis d'en observer plus facilement : une douzaine d'entres-elles trainaient dans le port de la Rochelle en ce mois de novembre 2019 et semblaient plutôt faciles à approcher.
Il ne m'a pas fallu bien longtemps pour les trouver, une heure après avoir débarqué du TGV en provenance de Paris, sur le port non loin de la tour de la Lanterne : la petite troupe de Bernaches cravants nageait en direction de l'Océan, et puis elles ont décidé de se rapprocher de la rive pour grignoter les algues qui poussaient sur les pavés. J'ai passé une bonne heure en leur compagnie, au soleil, malgré le froid de cette fin novembre.
D'après le site naturaliste Faune France, les Bernaches cravants s'observent tous les hivers de manière régulière dans le port de La Rochelle, certes en petit groupe, mais vu la géographie du site, elles ne sont jamais bien loin de la rive, ce qui est un plus pour l'observateur novice qui souhaite découvrir l'espèce.
L'hiver, les Bernaches cravants sont grégaires. Elles communiquent beaucoup, se chamaillent en se criant dessus mais aussi en sifflant et en tirant la langue vers l'adversaire. On ne voit vraiment pas le temps passer en leur compagnie, surtout lorsqu'on a la chance d'être seulement à quelques mètres.
On se retrouve bientôt, toujours à La Rochelle, pour faire la connaissance d'autres oiseaux observés sur le port, également dans de très belles conditions de proximité.
-
Commentaires
Je ne pense pas connaitre ces oies à la tête aussi foncée...
Merci pour la présentation de ces oies et bonne semaine.
-
Dimanche 21 Février 2021 à 21:00
-
De très belles photos, il y a beaucoup de choses à voir à La Rochelle
Une petite visite de fin de semaine pour vous souhaiter une bonne fin de journée, ainsi qu'un excellent week-end qui j'espère sera doux et ensoleillé.
Amitiés
M@rie
-
Vendredi 26 Février 2021 à 13:39
-
Ajouter un commentaire
BONJOUR
Quelle régal toutes ses photos ,surtout la dernière ! une rigolote
elle me font penser aux oies d’Égypte qu'on voit au Sénégal
mais non apprêt avoir lu tes commentaires il y a juste une ressemblance
passe une bonne semaine bises