• Visiteurs d'été et migrateurs dans le sud de l'Aisne

     

    On se retrouve au bord des grandes cultures du sud de l'Aisne pour découvrir quelques oiseaux qui viennent y passer l'été pour se reproduire ou qui y font de brèves haltes migratoires sur la route de leur lieu de nidification.

    Contrairement à ses cousines la Bergeronnette grise et la Bergeronnette des ruisseaux, la Bergeronnette printanière (Motacilla flava) ne passe pas l'hiver chez nous. Son arrivée depuis l'Afrique sub-saharienne coïncide avec celle du printemps, c'est ce qui lui a valu son nom. Jaune et grise comme la Bergeronnette des ruisseaux, elle s'en distingue principalement par une queue plus courte et un dos vert olive au lieu de gris. Il existe 10 sous-espèces différentes de Bergeronnettes printanières, que l'on peut reconnaître aux couleurs de la tête du mâle. Dans le Soissonnais et dans la plus grande partie de notre pays, c'est la sous-espèce nominale qui est la plus courante : la tête est grise, marquée par un sourcil blanc, tandis que la gorge est jaune vif. La Bergeronnette printanière vit dans les milieux ouverts, avec un accès facile au sol. C'est là qu'elle trouve les insectes dont elle se nourrit, en arpentant le sol avec ses longues pattes. Elle s'est bien adaptée aux milieux modifiés par l'homme, et niche souvent dans les champs de céréales.
     

    Visiteurs et migrateurs du sud de l'Aisne

     

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    La Fauvette grisette (Curruca communis) est la fauvette typique des bordures de champs, des haies et des friches en milieu ouvert. Elle se plaît dans les ronciers qui bordent les routes, les voies ferrées, les cultures, et aussi dans les pâtures parsemées de buissons. Elle arrive chez nous vers la fin avril, en provenance de l'Afrique sub-saharienne où elle passe l'hiver. On arrive à la repérer assez facilement grâce au mâle qui se pose en haut des buissons pour chanter à tue-tête. On la reconnaît surtout à la teinte châtain de ses ailes, et chez le mâle, au contraste entre la gorge blanche et la tête grise. La femelle a un plumage plus uniforme, châtain sur le dessus, beige teinté de chamois sur le dessous. C'est cette dernière qui construit le nid, bas dans la végétation. Puis le mâle et la femelle se partagent les tâches de couver les œufs et d'approvisionner les oisillons en insecte. Commune, l'espèce n'est pas menacée. Elle est cependant en régression suite à l'arrachage des haies et à la transformation des pâtures en cultures.

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    La situation de la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) quant à elle est bien moins bonne : l'espèce est classée vulnérable au niveau mondial et devient de plus en plus rare en France. Deux causes principales ont été identifiées : l'intensification des pratiques agricoles, comme pour les espèces de passereaux, et la chasse abusive de l'espèce, essentiellement en France et sur le pourtour méditerranéen. Depuis deux ans, jusqu'à fin juillet 2023, la chasse à la Tourterelle des bois est suspendue en France grâce à l'action d'associations de protection de la nature. Espérons que cette suspension sera reconduite. La photo date d'il y a une dizaine d'années, je n'en avais pratiquement plus observé depuis, sauf l'an dernier, dans le sud de l'Aisne et aussi dans le Pas-de-Calais. La Tourterelle des bois est impossible à confondre, grâce à son plumage écaillé qui ne ressemble ni à la Tourterelle turque ni aux différentes espèces de pigeons que l'on trouve en France. D'un naturel discret, elle vit dans les bosquets en bordure des champs où elle se nourrit, essentiellement de graines. C'est un oiseau migrateur, qui passe l'hiver au sud du Sahara.

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    Le Merle à plastron (Turdus torquatus) est plutôt une rareté dans le sud de l'Aisne. J'ai observé celui-ci dans une pâture un 1er avril (véridique), c'est la seule fois que j'ai rencontré cette espèce. De même taille et de même allure que le Merle noir, le Merle à plastron se reconnaît à sa bavette blanche. L'espèce est sédentaire dans les Alpes, par contre les individus qui nichent en Scandinavie ou au Royaume-Uni passent l'hiver sur le pourtour méditerranéen. Celui-ci avait décidé de faire une pause par chez nous avant de continuer son voyage.

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    Le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) en halte migratoire est bien plus commun à observer dans nos campagnes. Il aime s'arrêter dans les semis de betteraves, qui ne sont pas encore bien hauts lors de son passage. La plupart des individus que l'on observe en Picardie partent nicher au nord de l'Europe voire plus loin (Groenland, Sibérie…). En France, l'espèce niche surtout en montagne, dans les milieux rocailleux. Tous les Traquets motteux passent l'hiver en Afrique équatoriale, même ceux qui nichent en Alaska ou en Sibérie orientale. Ainsi, le Traquet motteux figure en bonne place parmi les passereaux qui parcourent la plus grande distance durant leur migration.

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    Visiteurs d'été et migrateurs dans le sud de l'Aisne

     

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    Je termine cette série par un oiseau que l'on aperçoit parfois dans nos campagnes, bien qu'il ne soit pas autochtone : le Faisan vénéré (Syrmaticus reevesii), ici une femelle, que j'avais rencontrée au bord d'une voie ferrée désaffectée. Cette espèce de faisan est relâchée pour la chasse, comme le Faisan de Colchide, plus commun par chez nous. Le Faisan vénéré est originaire de Chine, où il est protégé. Dans les coins de France où il est présent, il semble se maintenir seulement grâce à l'apport régulier d'individus issus d'élevage. C'est probablement une bonne chose qu'il n'arrive pas à s'implanter sur notre territoire car il est très friand de serpents et de lézards et sa présence en grand nombre pourrait perturber voire décimer nos populations de reptiles, déjà fragiles.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 10 Juillet 2023 à 08:17

    Coucou Régine,
    Une jolie série de ces oiseaux. Ils sont tous magnifiques.
    Quelle chance de rencontrer ce Merle à Plastron, je n'ai jamais eu le plaisir de lui tirer le portrait.
    Bises et bonne journée

    2
    Lundi 10 Juillet 2023 à 16:48

    Bonjour

    Je découvre le Merle a plastron j'ai jamais vue cette oiseau ? ou je n'ai jamais fais attention 

    tu a une belle série sur les oiseaux

    bisous

    3
    Lundi 10 Juillet 2023 à 18:11

    Bonjour Régine,

    Voilà une belle série. Tes photos sont mangifiques et en plus on a toujours toutes les explications sur ces peites boules de plumes. Bonne soirée et Bonne semaine. Bisous. Huguette

    4
    Vendredi 14 Juillet 2023 à 11:26

    Bonjour Régine, tu nous présentes des oiseaux que je ne connais pas et que j'aimerais aussi rencontrer comme le merle à plastron ou la tourterelle des bois.. bravo pour l'ensemble des photos. Bonne journée, bise.

    5
    Samedi 15 Juillet 2023 à 06:58
    Richard
    Bonjour, Première fois que j’observe un faisan vénèré. Merci pour les photos.
    6
    Mercredi 26 Juillet 2023 à 10:14

    Très jolie série d'oiseaux que tout le monde n'observe pas forcément. J'ai la chance d'avoir pas mal de couple de Tourterelles des bois autour de la maison, leur chant très discret est agréable à entendre. La Bergeronnette printanière fait sa star sur la première photo, j'adore !

    Bises et bonne journée !

    7
    Lundi 25 Septembre 2023 à 05:54
    Hi i am kavin, its my first occasion to commenting anyplace, when i read this piece of writing i thought i could also make comment due to this brilliant piece of writing.
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