• 9 août 2014 : le Cercle d'Or

     

    En début de matinée nous récupérons notre voiture de location. Quelques mots sur le réseau routier Islandais me paraissent utiles : il est composé essentiellement de la route n° 1 qui fait le tour de l’île, et qui est asphaltée sur pratiquement toute sa longueur, de quelques routes secondaires dans les zones agricoles et côtières habitées (celles-ci sont numérotées, stabilisées mais pas toujours goudronnées) et de pistes en terre accessibles seulement aux véhicules 4x4 et aux conducteurs expérimentés sur terrain difficile (présence de gués entre autre). Ces dernières sont également numérotées mais précédées de la lettre « F » comme "fjallvegur" : route de montagne en Islandais.

    Le loueur de voiture nous remet une carte précisant les zones autorisées avec notre véhicule de tourisme : une grande partie du centre de l’île nous est inaccessible. Ce n’est pas grave, en 10 jours nous n’aurions de toute façon pas eu le temps de tout faire. Il nous met également en garde contre les principaux dangers des routes Islandaises : les moutons en liberté, les ponts à une seule voie et les sommets de côte sans visibilité. Nous voilà prêtes pour l’aventure.

    Le programme du jour est « le Cercle d’Or », une région proche de Reykjavik, qui concentre quelques-uns des sites les plus intéressants du pays. Comme c’est très touristique et facile d’accès, c’est aussi très fréquenté. Il va falloir attendre un peu pour avoir l’impression d’être seules au monde.

    En quittant Reykjavik, sur le bord de mer, on aperçoit entre autre quelques Goélands marins (Larus marinus), qui ressemblent beaucoup aux Goélands bruns dont on a parlé précédemment, à part les pattes qui sont rose pâle au lieu de jaune, ainsi que des Grands corbeaux (Corvus corax), le seul corvidé d’Islande. A noter que contrairement à la France où il est plutôt rare (des populations subsistent seulement en montagne : Alpes, Pyrénées … et sur les côtes bretonnes), ici le Grand corbeau est assez commun et encore régulièrement chassé car il concurrence les Islandais pour la consommation des œufs et poussins d’oiseaux de mer et de canards. Pas aussi farouche qu’en Europe continentale, il n’est cependant pas aussi familier que ceux de Yellowstone ou de Bryce canyon dans l’Ouest des Etats-Unis.

    Nous laissons rapidement derrière nous le bord de mer et la route n° 1 pour s’enfoncer dans les terres par la route n° 36. Nous croisons rapidement nos premiers moutons, éparpillés dans un paysage de collines sans arbres.

    Notre première halte est le site de Þingvellir, où l’on peut admirer une des failles qui séparent les plaques Eurasienne et Nord-Américaine, exceptionnellement située en Islande au-dessus du niveau de la mer. Le paysage forme ici une sorte d’amphithéâtre naturel, qui a constitué dès le début de la colonisation par les Viking, le lieu de réunion annuel de leur parlement (l’Althing). Pour ces raisons historiques, le site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

    En nous promenant sur les sentiers du site, nous rencontrons une petite troupe d’Oies cendrées (Anser anser).

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Celle-ci doit être une juvénile, son bec est encore pâle.

     

    Puis direction le site de Geysir, qui se situe à environ 30 km vers l’est. On peut y trouver le geyser qui a donné son nom ses congénères du monde entier. Cependant son activité est devenue très irrégulière et il est rare de pouvoir l’observer, ce qui n’est pas le cas de son voisin le Strokkur, qui jaillit très régulièrement à intervalle de quelques minutes. La bulle bleue qui se forme avant l’éruption du geyser est très impressionnante. Malheureusement je n’ai pas de photo à vous montrer.

    Le dernier des 3 sites majeurs du Cercle d’or et à mon avis le plus impressionnant est la chute de Gullfoss (la chute d’or en islandais), située à quelques km de Geysir. L’imperméable est recommandé même par beau temps, la puissance de la chute étant telle que l’air est constellé de gouttelettes. S’il y a du soleil (ce qui était notre cas au début de la visite) on peut y apercevoir un arc en ciel.

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Premier point de vue sur Gullfoss, au premier plan un arc en ciel. 

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    L’étage supérieur de la chute.

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

     La chute tombe ensuite dans un défilé et devient la rivière Hvita.

     

    Du parking de Gullfoss, situé sur le plateau au-dessus des cataractes, on aperçoit au loin le glacier de Langjökull. C’est également de là que part la célèbre piste de Kjölur, qui travers les hautes terres entre le Langjökull et un autre glacier, le Hofsjökull. Nous ne l’emprunterons pas, n’ayant pas loué un véhicule approprié.

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Les hautes terres et le glacier, vus depuis le parking de Gullfoss.

     

    La suite de la journée est consacrée à la localisation de notre hébergement du soir qui est sensé se trouver près de la bourgade de Selfoss dans le sud mais est plutôt perdu dans la nature en direction de l’est. Après Gullfoss nous bifurquons rapidement sur la route n° 30, première portion de route non goudronnée pour nous. En théorie la vitesse y est limité à 80 km/h mais il est conseillé de s’adapter aux nids de poule, virages et gravillons … Après 5 km on retrouve une route un peu plus civilisée, à partir du pont sur la rivière Hvita. Les paysages de la vallée sont très verdoyant, paradis des chevaux Islandais. Ci-dessous un aperçu en photos de cette jolie région qui accueille de nombreux citadins en week-end :

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Le tracteur montre l’échelle du paysage. Au premier plan un « arbre ».

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Au loin, un groupe de chevaux Islandais.

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Le vert de l’herbe semble inversement proportionnel à la rigueur du climat. 

     

    Après avoir bifurqué sur la route n° 32 nous finissons par trouver la ferme auberge de Steinsholt où nous passerons la soirée et la nuit. Nous avons la chance d’avoir une chambre avec salle de bain privative. Je recommande fortement cette endroit : accueil sympathique, diner excellent, copieux et peu cher – pour l’Islande bien sûr (nous avons eu le droit à une soupe de viande d’agneau, suivi d’un buffet avec rôti, différentes salades et légumes dont un délicieux gratin de potiron, et en dessert un clafoutis à la rhubarbe). Pour ceux qui le souhaite possibilité de faire de l’équitation.

    Je profite de la fin de l’après-midi pour explorer les alentours de la ferme et trouver quelques spécimens de l’avifaune local. A l’arrière de la maison, une pelouse avec quelques arbres et une pâture pour chevaux constituent l’habitat de passereaux locaux : les Sizerins flammés (Acanthis flammea) facilement observés par la fenêtre de la salle à manger en prenant un café, s’avèrent beaucoup plus difficile à approcher une fois dehors avec l’appareil photo. Impossible d’immortaliser un adulte avec sa flamme rouge sur l’avant de la calotte. Ce sera pour un autre jour. Les juvéniles sont un peu moins farouches (voir photos ci-dessous). Quelques Grives mauvis (Turdus iliacus), des Bergeronnettes grises juvéniles (Motacilla alba) et de plus nombreux Etourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) se nourrissent dans la pâture mais ne sont pas non plus très coopératif pour prendre la pose.

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Jeune sizerin flammé.

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Sizerin flammé se nourrissant de graines de fleurs sauvages.

     

    Les moutons sont bien moins farouches (et aussi plus gros) :

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    On se pousse un peu pour laisser passer les voitures …

     

    9 août 2014 : le Cercle d'Or

    Les moutons Islandais descendent directement de ceux apportés par les Vikings il y a plus de dix siècles. Mâles et femelles possèdent des cornes, et une laine très douce et très longue qui leur permet de résister au climat. 

     

    Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : les Macareux de Dyrholaey.


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Novembre 2019 à 21:59
    Oh là là qu'ils sont imposants ces moutons ! Hi hi hi
    J'aime beaucoup ces petits sizerins, je n'en ai jamais croisé.
    Côté route c'est un peu comme la Tasmanie. Une route principale, sauf dans les grandes villes et tout le centre est pourri avec des wallabys et pademelons partout.
    Bonne soirée Régine. Bises :-))
      • Jeudi 7 Novembre 2019 à 12:57

        Du gras et de la laine, c'est ce qu'il faut pour résister au froid ! Les pademelons, je ne connaissais pas, c'est mignon tout plein, je suppose que tu vas nous en montrer bientôt ;-). Sympa de venir par ici ça me fait retourner un Islande, 5 ans déjà !

        Bises.

      • Nath
        Lundi 9 Décembre 2019 à 21:14
        Des fois je repars dans mes articles de l'océan Indien
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