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    C'est lorsqu'il vole que l'on se rend vraiment compte des dimensions du Fou de Bassan (Morus bassanus). Bien sûr, il n'atteint pas la taille des albatros des mers du Sud, mais c'est tout de même le plus grand oiseau marin observable en France métropolitaine : son envergure peut atteindre 1,80 m. En période nuptiale, le plumage de l'adulte est très élégant : la tête teintée de jaune et les ailes aux extrémités noires contrastent avec le reste du corps, d'un blanc immaculé. Les yeux bleu clair réhaussés d'un fin masque noir et le bec gris-bleuté en forme de poignard lui donnent une allure inimitable.

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    C'est en observant les oiseaux en vol que l'on a le plus de chance d'observer un oiseau immature. En effet, à l'approche de l'âge adulte ceux-ci rejoignent les abords des colonies pour commencer à prospecter un emplacement de nid et trouver un partenaire. Le Fou de Bassan met 5 ans à acquérir son plumage adulte et à être apte à se reproduire. Il passe les premières années de sa vie en haute mer. L'individu ci-dessous a le plumage encore tacheté de noir et sa tête n'a pas la nuance jaune propre aux adultes. Lorsqu'il quitte le nid, à la fin de l'été, le jeune fou est brun foncé. Au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'âge adulte, le blanc devient de plus en plus présent dans le plumage.

    Les géants du ciel

     

    Lors de notre deuxième sortie avec Armor Navigation, nous avons pris encore plus de photos de fou en vol. Je peux vous dire qu'à la fin, on avait sérieusement mal aux bras, à force de porter le téléobjectif en suivant les oiseaux en vol, tout en luttant contre le tangage du bateau.

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    Les géants du ciel

     

    J'ai eu du mal à sélectionner les photos de cette série, on en a fait tellement de belles ! C'était aux Sept-Îles, en mai dernier, aux abords de l'île Rouzic.

    Dans le prochain article, nous ferons escale sur une autre île de l'archipel, pour changer un peu des fous et des alcidés.


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    L'archipel des Sept-Îles abrite une des deux principales colonies de reproduction du Phoque gris en France. La deuxième se trouve aussi en Bretagne, sur l'île de Molène dans le Finistère. Deux espèces de phoques fréquentent les côtes de notre pays, la deuxième est le Phoque veau-marin, qui se reproduit essentiellement en Baie de Somme.

    Lors de notre excursion aux Sept-Îles avec Armor Navigation le 19 mai dernier, nous avons eu la chance d'observer plusieurs Phoques gris dans de très bonnes conditions. Une belle surprise car nous étions venus ici surtout pour les Fous de Bassan et les Macareux moines !

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Le Phoque gris est le plus grand phoque d'Europe : le mâle adulte mesure plus de 2,5 m et pèse en moyenne 240 kg, tandis que la femelle mesure 1,80 m et pèse environ 150 kg. Le Phoque gris se nourrit de toute sorte de poissons et mollusques, qu'il pêche près des côtes ou en haute mer. Il vient à terre pour se reposer, se reproduire et lors de la mue. Chez le Phoque gris, les naissances ont lieu en automne et la mue au début du printemps. Dès la fin de la mue, les phoques se dispersent et sont moins nombreux aux Sept-Îles.

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

    En 2019, les scientifiques ont dénombré 51 naissances sur l'archipel des Sept-Îles. Le bébé phoque, aussi appelé blanchon à cause de sa fourrure blanche, est allaité pendant 2 à 3 semaines. Il grossit très vite et perd sa fourrure de blanchon dès le sevrage, pour acquérir un pelage plus adapté à la nage. Les Phoques gris ont bien compris l'intérêt de s'installer aux Sept-Îles : le débarquement du public sur l'archipel est interdit, hormis sur l'île aux Moines lors des excursions en bateau. Seuls quelques scientifiques sont autorisés à séjourner sur les autres îles pour assurer le suivi des populations d'oiseaux et de phoques. Le risque de dérangement des bébés phoques par des humains est donc quasi nul.
     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    Phoques gris aux Sept-Îles

     

    A l'heure où j'écris ces lignes, les bébés Phoques gris de l'année 2021 doivent être nés. Souhaitons leur la bienvenue dans les eaux et sur les côtes bretonnes ! Dans le prochain épisode, nous retrouverons leurs nombreux voisins, les Fous de Bassan.


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    L'île Rouzic abrite la colonie de reproduction de Fou de Bassan (Morus bassanus) la plus méridionale d'Europe. C'est dans les années 1930 que les Fous de Bassan ont commencé à s'installer sur cette île de l'archipel des Sept-Îles dans les Côtes d'Armor. Cependant, les marins bretons connaissaient déjà cet oiseau car en dehors de la période de reproduction il reste en mer et parcourt des centaines de km pour se nourrir, approchant souvent les bateaux ou les côtes bretonnes.

    De nos jours, la colonie de Rouzic compte plus de 20 000 couples. Les oiseaux sont comptés chaque année à partir de photos aériennes. Le Fou de Bassan est un voilier d'exception, mais à terre il est assez pataud et a besoin de vent porteur pour décoller, c'est pourquoi les nids occupent majoritairement les falaises de la côte nord de l'île. Il semble rester peu d'emplacements favorables pour étendre la colonie à Rouzic. Les fous s'installeront-ils sur une autre île de l'archipel dans les prochaines années ?
     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    Les Fous de Bassan adultes reviennent à la colonie dès le mois de janvier ou février. Ils s'installent à l'emplacement de leur ancien nid, un monticule d'algues contenant trop souvent des débris de filets, cordages et autres déchets abandonnés dans l'océan par les humains. Tout au long de la saison, les fous complètent la garniture de leur nid. En avril ou mai, la femelle pond un seul œuf, qui est incubé à tour de rôle par les 2 parents pendant plus de 40 jours. Le petit naît en juin et reste au nid pendant 3 mois, nourri par ses parents, qui se relaient pour aller pêcher jusqu'à plus de 100 km du nid.

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La vie en collectivité n'est pas toujours facile : chaque couple défend son nid, les problèmes de voisinage sont fréquents mais le plus souvent résolus grâce à des discussions un peu vives. Le bec du fou étant un véritable poignard, il vaut mieux en rester là.

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    La colonie de Fous de Bassan

     

    Toutes ces photos ont été prises fin mai, c'est pourquoi on ne voit pas encore les poussins. La colonie mériterait une autre visite, un peu plus tard dans la saison.

    Dans le prochain épisode, je vous ferai découvrir de charmants mammifères qui vivent aussi aux Sept-Îles.

     


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    La réserve naturelle des Sept-Îles, située au large de Perros-Guirec dans les Côtes d'Armor, a été créée en 1912 par la Ligue de Protection des Oiseaux, initialement pour protéger les Macareux moines (Fratercula arctica), qui étaient la cible d'une ignoble chasse de loisir. Les locaux consommaient depuis la nuit des temps des macareux et des œufs, mais ces prélèvements de subsistance ne mettaient pas l'espèce en danger. C'est l'arrivée du train et de chasseurs de trophées qui fit presque disparaître les macareux de l'archipel en l'espace de seulement quelques années.

    Après avoir payé un lourd tribut aux marées noires dans les années 1980 et 1990, les Macareux moines sont maintenant menacés par la surpêche et par le réchauffement climatique, qui déplace plus au nord les populations de poissons dont ils se nourrissent. Actuellement, seulement quelques dizaines de couples nichent aux Sept-Îles. C'est cependant la plus grande colonie présente en Bretagne.

    Ils n'étaient pas très nombreux lors de nos 2 sorties en mai dernier, et moins proches que ceux que j'avais pu photographier en Islande (pays qui compte la plus grande population de Macareux moines au monde), mais c'est toujours un plaisir de rencontrer ces oiseaux si attachants.

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Le Macareux moine fait partie de la famille des Alcidés, comme le Pingouin torda (Alca torda) et le Guillemot de Troïl. Le Macareux moine est le plus petit des trois. On peut le voir sur cette photo, où les 2 macareux sont en compagnie d'un Pingouin torda (aussi appelé Petit Pingouin par nos amis québécois).

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Cette photo me permet de faire la transition avec le Pingouin torda (qu'il ne faut pas confondre avec un Manchot). Le Pingouin torda est encore plus rare que le Macareux moine en France. Nous avons eu la chance d'en voir une bonne dizaine dans de très bonnes conditions à l'île Rouzic ce jour là. Comme le Macareux moine, le Pingouin torda est un oiseau qui vit dans la partie nord de l'océan Atlantique, la Bretagne constituant la limite sud de son aire de nidification. C'est aussi en Islande que la population de Pingouins torda est la plus importante.

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Comme on peut le voir ici, les Pingouins torda volent, et même plutôt bien, contrairement aux Manchots, dont les ailes se sont transformées en nageoires, et qui ne vivent que dans l'hémisphère sud.

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Le Guillemot de Troïl (Uria aalge) ou Guillemot marmette est le plus grand des 3 espèces d'Alcidés qui nichent en Bretagne. Par rapport au Macareux moine et au Pingouin torda, il a un bec plus classique, et son dos n'est pas vraiment noir, mais d'un brun foncé assez élégant. La colonie de Guillemots de Troïl la plus importante de Bretagne ne se situe pas aux Sept-Îles, elle est installée au cap Fréhel, où nous sommes aussi allés en mai 2021. Je vous les montrerai dans de futurs articles. Contrairement à ses cousins vus plus haut, le Guillemot de Troïl niche également dans le nord de l'océan Pacifique. C'est d'ailleurs dans la baie de San Francisco que j'avais observé l'espèce pour la première fois.

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Les Macareux de l'île Rouzic

     

    Après cette série sur les Macareux et leurs cousins, nous allons revenir à la colonie de Fous de Bassan de l'île Rouzic, dès le prochain épisode.


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    Le suspense aura duré jusqu'au bout : à quelques jours de notre séjour en Bretagne en mai dernier, nous ne savions pas si nous pourrions aller en excursion aux Sept-Îles pour y observer les Fous de Bassan (Morus bassanus). Encore la faute à ce fichu virus ! Finalement, la compagnie Armor Navigation a repris ses excursions le 9 mai 2021, nous sommes arrivés le 15 mai à Ploumanac'h, on ne pouvait pas faire mieux comme timing. Et tant qu'à être là, avec des bateaux en demi-jauge, nous avons fait 2 fois la sortie aux Sept-Îles, la version sans escale et celle avec.

    Le départ se fait de la plage de Trestraou à Perros-Guirec. On arrive assez rapidement en vue de l'archipel des Sept-Îles, qui se trouve à moins de 10 km de la côte. A l'approche de l'île Rouzic, nos premiers Fous de Bassan survolent le bateau. Ces oiseaux marins sont les plus grands observables sur les côtes françaises : leur envergure peut atteindre 1,80 m. Ils sont surtout magnifiques !
     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Un panneau sur l'île Rouzic nous rappelle que les Sept-Îles sont une réserve naturelle administrée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). C'est même la plus ancienne réserve naturelle de France, puisqu'elle fut créée en 1912 pour protéger les Macareux moines, espèce qui est encore actuellement l'emblème de la LPO.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Depuis, les Fous de Bassans ont volé la vedette aux Macareux, en fait ils les ont surtout battu par le nombre. Les Fous nichent exclusivement sur l'île Rouzic. Ils y sont tellement nombreux que de loin on croirait l'île recouverte de neige.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Le bateau s'approche suffisamment près des côtes de l'île pour pouvoir apprécier l'ambiance sonore de la colonie et observer les oiseaux même à l'œil nu. Bien sûr jumelles et téléobjectif permettent de mieux les voir et les photographier. Parmi les Fous, on distingue quelques intrus, des Guillemots de Troïl (Uria aalge), qui nichent aussi à Rouzic en petit nombre.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    L'excursion en mer nous permet aussi d'observer d'autres espèces comme le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis). Ce dernier se reproduit également aux Sept-Îles, cependant nous n'avons pas vu de nid, seulement des individus en vol.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Trois espèces de Goéland peuvent être observées aux Sept-Îles. Le Goéland marin (Larus marinus) est le plus grand d'entre eux, presqu'aussi grand que le Fou de Bassan. C'est un super-prédateur qui se nourrit de tout ce qui passe à sa portée : poussin d'autres oiseaux et même oiseaux adultes, poissons vivants ou morts, crabes, lapins etc.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Le Goéland argenté (Larus argentatus) est le plus commun des 3 espèces de Goélands qui fréquentent l'archipel. On le reconnait à son dos gris clair. Près de 1500 couples de Goélands argentés nichent aux Sept-Îles.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Le Goéland brun (Larus fuscus) ressemble au Goéland marin, mais il est plus petit, a le bec moins fort et les pattes jaune vif. Le gris du dos et des ailes est sombre, mais moins que chez le Goéland marin. La Bretagne regroupe 95% des effectifs nicheurs de Goélands bruns. On retrouve l'espèce en hiver dans les labours des Hauts-de-France, probablement des individus venus du nord de l'Europe car les bretons n'ont aucune raison de quitter leurs rivages tempérés.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Autour des îles principales (qui en fait ne sont que cinq, le nom Sept-Îles provenant d'une erreur de traduction du breton vers le français), des îlots rocheux servent de perchoirs à diverses espèces d'oiseaux. Au fond, Perros-Guirec.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Parmi ces espèces, il y a le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), que l'on a cependant mieux observé au Cap Fréhel, un autre haut lieu de l'ornithologie dans les Côtes d'Armor.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    On peut aussi se rendre aux abord des Sept-Îles à bord d'un voilier. Nous avons croisé celui-ci lors de nos deux sorties.

    Excursion aux Sept-Îles

     

    Je vous ai donné ici un premier aperçu de la faune des Sept-Îles. Dans le prochain article nous reviendrons en détail sur le Macareux moine, à l'origine de la création de la réserve, et sur ses cousins les Alcidés.

    Je tiens à remercier l'équipage et les guides d'Armor Navigation pour le déroulement des sorties et les explications très intéressantes fournies tout au long du parcours, de la Côte de Granit Rose aux Sept-Îles. 


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