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    Nous voici à nouveau au cap Fréhel dans les Côtes d'Armor, en cette belle journée de mai 2021. Les falaises grouillent d'oiseaux occupés à construire leur nid, à couver leurs œufs ou à s'occuper de leurs petits. Parmi eux, de nombreux Cormorans huppés.

    Le Cormoran huppé (Gulosus aristotelis) est une des deux espèces de cormorans nicheurs en France. Contrairement à son cousin le Grand Cormoran, que l'on trouve aussi bien en bord de mer qu'à l'intérieur des terres, et même à Paris, le Cormoran huppé vit exclusivement sur le littoral. il est peu plus petit que le Grand Cormoran. Le plumage des adultes est entièrement noir avec de beaux reflets verts. Au moment de la parade nuptiale, il porte une petite huppe sur la tête, qui lui a donné son nom en français. Dans notre pays, le Cormoran huppé niche principalement sur les côtes de la Bretagne, du Cotentin et de la Corse.

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    Les Cormorans huppés construisent leur nid sur les falaises, dans des anfractuosités ou sur des corniches rocheuses. Le nid est un assemblage grossier d'algues et de branchages. La femelle pond entre 1 et 6 œufs, qui sont couvés pendant un mois, probablement par les deux parents comme chez les autres espèces de cormorans. A la naissance, les bébés cormorans sont nus. Ils acquièrent rapidement un duvet noir qui les fait ressembler à des peluches d'Halloween. Personnellement je les trouve très mignons. Les deux parents s'occupent des jeunes, qui restent au nid pendant environ 53 jours. Les parents continuent de les nourrir pendant plusieurs semaines après l'envol. On comprend dès lors qu'il y a une seule couvée par an.

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    La nidification des Cormorans huppés

     

    On se retrouve bientôt pour découvrir un autre oiseau emblématique du cap Fréhel, qui nichent lui aussi en nombre sur les falaises.  


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  • Le cap Fréhel sépare la baie de Saint-Brieuc de celle de Saint-Malo. Cette pointe de grès rose s'avance dans la Manche, sur la côte nord de la Bretagne, dans le département des Côtes-d'Armor.

    Les falaises du cap Fréhel sont parmi les plus hautes de Bretagne. Elles surplombent la mer d'environ 70 m. Le phare du cap Fréhel domine la lande qui s'étend jusqu'aux falaises. Il y a en fait 2 phares : le plus petit a été construit par un disciple de Vauban, au temps de Louis XIV. Au milieu du XIXe siècle, un nouveau phare, plus grand et plus moderne, est construit. Ce dernier a été détruit par les allemands en août 1944, et reconstruit après la guerre.

    Le cap Fréhel

     

    Le cap Fréhel

     

    Les falaises du cap Fréhel et le rocher de la Fauconnière, un pilier de grès dur qui résiste aux assauts de la mer, abritent de nombreux oiseaux. Plusieurs espèces y nichent en sécurité, à l'abri des promeneurs et des prédateurs. Au printemps et au début de l'été, les falaises grouillent d'oiseaux occupés à couver et à nourrir une progéniture affamée. Cette première série de photos donne un aperçu de la diversité des espèces que l'on y trouve et de leur mode de reproduction.

    Le cap Fréhel

     

    Les Cormorans huppés (Gulosus aristotelis) construisent leur nid de branchage sur les corniches ou dans des anfractuosités de la falaise. Les Goélands argentés, toujours à l'affut d'une opportunité pour se nourrir sans trop se fatiguer, tentent leur chance près des nids des cormorans, au cas où un œuf ou un poussin échappe à la surveillance des parents.

    Le cap Fréhel

     

    Le cap Fréhel

     

    Ici les espèces se mélangent, tant qu'une distance acceptable entre les nids est respectée. Les Cormorans huppés tolèrent très bien les couples de Guillemots de Troïl (Uria aalge) qui s'installent juste à côté de leur nid. Les guillemots eux ne construisent pas de nid, mais déposent leur unique œuf à même la falaise.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) niche aussi au cap Fréhel. Cependant, lors de notre visite, nous n'avons pas trouvé l'endroit où l'espèce s'installe pour nicher, nous avons seulement aperçu quelques individus en vol. Nous en avons observé plus à Goulien, près de la pointe du Raz dans le Finistère.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Les Goélands argentés (Larus argentatus) quant à eux préfèrent nicher au sommet des falaises. Ils construisent un nid sommaire dans une dépression au sol, abrité du vent par la végétation ou un rocher. Les poussins, au nombre de 3 en moyenne, naissent recouvert d'un duvet cryptique et quittent le nid au bout de quelques jours. Ils sont nourris par les parents pendant 11 à 12 semaines mais ils savent voler bien avant. Le Goéland argenté fait une seule couvée par an.

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

     

    Le cap Fréhel, haut lieu de l'ornithologie bretonne

      

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Comme le Goéland argenté, le Goéland marin (Larus marinus) adulte a les pattes roses. Son plumage est cependant beaucoup plus sombre, et il est plus grand : le Goéland marin a une envergure d'environ 1,60 m contre 1,40 m pour le Goéland argenté. Il peut peser plus de 2 kg, alors les mâles de Goélands argentés pèsent moins de 1,250 kg. Nous n'avons pas vu de nids ni de poussins de Goéland marins lors de notre passage au cap Fréhel, mais des nidifications y sont régulièrement observées, même s'ils sont moins nombreux que les Goélands argentés. La présence du Goéland marin sur ce site où tant d'oiseaux nichent peut aussi s'expliquer par son comportement de prédateur : le plus grand goéland observable en France a bon appétit et n'hésite pas à capturer toutes sortes d'oiseaux, en particulier les jeunes qui ne sont pas encore capables d'esquiver ses attaques.

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel est avec les Sept-Îles un des seuls sites de Bretagne où l'on peut observer le plus rares de nos oiseaux nicheurs, j'ai nommé le Pingouin torda (Alca torda), aussi appelé Petit Pingouin. Cette observation a été ma première de l'espèce ! Sur les deux premières photos, on voit un Petit Pingouin (à droite) en compagnie d'un Guillemot de Troïl occupé à couver son œuf. On aperçoit d'ailleurs l'œuf du guillemot, d'un beau turquoise tacheté de brun, sur la deuxième photo. La troisième photo présente un couple de Petits Pingouins.

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Le cap Fréhel, haut-lieu de l'ornithologie en Bretagne

     

    Dans le prochain article, nous découvrirons en détail la vie de famille d'un oiseau aperçu par ici. A bientôt pour de nouvelles aventures bretonnes !


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    On a beaucoup parlé de Londres ces derniers temps, suite au décès de la reine Elizabeth II. A cette occasion je me suis replongée dans les photos que j'avais prises lors d'un week-end dans la capitale britannique, en mars 2008, avec ma fille ainée qui avait alors 12 ans. On avait passé pas mal de temps dans les parcs, et aussi visité quelques monuments emblématiques de la ville.

    Hyde Park est le plus grand parc du centre de Londres. Si on lui ajoute Kensington Garden, dont il n'est séparé que par la Serpentine, un plan d'eau tout en longueur, on arrive à une surface de 250 hectares d'espaces verts. Les parcs parisiens sont ridiculement petits en comparaison.

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    De nombreux palmipèdes peuplent les plans d'eau du parc : bernaches, canards, foulques etc. Les Cygnes tuberculés (Cygnus olor) qui vivent à l'état sauvage au Royaume-Uni ont un statut très particulier : en effet, depuis le XIIe siècle, ils appartiennent tous au roi ou à la reine d'Angleterre. La raison officielle est qu'en ces siècles reculés, les cygnes étaient considérés comme un met de choix pour les banquets et les fêtes royales. Rassurez-vous, les temps ont changés, le nouveau roi Charles III n'a pas prévu de mettre ces gracieux volatiles au menu de ses réceptions. Dans les faits, seul les cygnes vivant sur la Tamise sont gérés par les services de Sa Majesté. Un gardien leur est affecté à plein temps. Chaque mois de juillet, les cygnes de la Tamise sont capturés, marqués et pesés puis relâchés.

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    St James's Park est le plus anciens des 9 parcs royaux de Londres. Il est situé tout près de Buckingham Palace, de l'abbaye de Westminster et du Parlement britannique. C'est l'endroit idéal pour faire une pause lors de la visite du quartier. Bien plus petit que Hyde Park, il s'étend sur 23 hectares soit approximativement la surface du Jardin du Luxembourg.

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Les Ecureuils gris (sciurus carolinensis) sont ici très nombreux et peu farouches. Ces écureuils ne sont pas originaires d'Angleterre mais proviennent d'Amérique du Nord. Ils ont été introduits comme animal d'agrément au XIXe siècle et se sont très bien acclimatés au climat anglais. De nos jours ils sont considérés comme une espèce invasive responsable du déclin de l'Ecureuil roux et de dégâts dans les forêts. Cependant, nous les avons trouvés plutôt mignons et amusants.

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    A St James's Park, on trouve un autre animal qui n'a pas vraiment sa place dans l'écosystème local : le Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus). Il s'agit ici encore d'une tradition perpétuée depuis plusieurs siècles : les premiers pélicans sont arrivés à St James's Park en 1664. Ces oiseaux exotiques étaient un cadeau offert au roi par l'ambassadeur de Russie. Les relations entre la Russie et l'Angleterre devaient être meilleures à l'époque.
     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    Dans les parcs de Londres

     

    J'avais aussi photographié quelques monuments de Londres, mais il faisait bien gris ce week-end là, les photos ne sont pas très belles. J'ai seulement retenu cette photo d'un des ponts les plus connus de la capitale britannique, le Tower Bridge, situé comme son nom l'indique près de la forteresse de la Tour de Londres. Ce pont de style néo-gothique a été construit en 1894 pour relier les deux rives de la Tamise. C'est un pont basculant, un des plus grands et complexes construits à cette époque, qui permettait le passage des grands voiliers, tout en laissant les piétons l'emprunter par la passerelle supérieure. Il a été modernisé plusieurs fois depuis, tout en gardant son architecture d'origine.
     

    Dans les parcs de Londres

     

    Après cette petite escapade londonienne, je vous propose de nous retrouver prochainement de l'autre côté de la Manche, en Bretagne, avec de vrais oiseaux sauvages, qui n'ont ni roi ni maître.


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    Nous voici à la dernière étape de notre périple en Inde du Nord, il y a de cela 30 ans. Arrivés la veille au soir à Bénarès (appelée Varanasi en hindi), nous nous levons aux aurores pour une visite en bateau le long des rives du Gange. La ville de Bénarès s'est établie sur les bords d'une boucle du fleuve le plus sacré de l'Inde, dès le VIIe siècle avant notre ère. C'est la ville la plus sainte de l'hindouisme et du jaïnisme. Comme Agra où nous étions les jours précédents, Bénarès se trouve dans l'état de l'Uttar Pradesh, l'un des plus grands de l'Inde et le plus peuplé du pays, avec environ 200 millions d'habitants.

    Dès le lever du soleil, les habitants de la ville et les pèlerins s'activent sur les ghâts, ces escaliers de pierre qui permettent de descendre jusqu'au fleuve. Certains font leur toilette, la lessive, un peu d'exercice… Deux ghâts sont réservés aux crémations. En effet mourir dans la ville sainte est considéré par les hindouistes comme un moyen d'échapper au cycle des réincarnations. Au milieu du fleuve, une embarcation remorque une carcasse de vache. Inutile de préciser que la baignade dans le Gange et la consommation de son eau est fortement déconseillée aux touristes occidentaux, sauf s'ils veulent finir à l'hôpital.
     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

     10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    La visite de Bénarès se poursuit dans les rues. La vente de fleurs est une activité indispensable dans cette ville où tant de personnes quittent la vie terrestre. Entre les dômes des temples, sur une grande artère, un bœuf stationne sans broncher au milieu de la circulation. 
     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    Tout près de Bénarès se trouve un autre site de première importance, Sarnath. C'est ici que Bouddha prononça son premier sermon après avoir atteint l'illumination. Il y passait souvent la période de la mousson, entouré de disciples. Plusieurs siècles plus tard, au IIIe siècle av. J.-C., l'empereur Ashoka, le premier à unifier l'Inde, adopta les principes du bouddhisme suite à une guerre meurtrière menée par son armée pour conquérir des territoires. Il promut la non-violence dans tout son empire, devint végétarien et envoya des moines bouddhistes dans toute l'Asie. Sarnath était à l'époque un haut lieu du bouddhisme mais elle tomba peu à peu dans l'oubli suite aux conquêtes musulmanes au Nord de l'Inde. Aujourd'hui Sarnath est redevenu un des principaux lieux saints du bouddhisme, visité par des pèlerins venus de toute l'Asie. De nouveaux temples ont été construits, un musée présente l'histoire du site et des ruines évoquent les temps anciens. La plus impressionnant est le Dhamek Stupa, construit aux IIe et IIIe siècle et remanié quelques siècles plus tard. Il mesure environ 35 m de haut pour 30 m de diamètre. A l'origine, les stupa étaient construits pour abriter une relique du Bouddha.

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    Nous terminons la journée par une visite du marché au piment de Bénarès, avant notre transfert à l'aéroport pour rejoindre Delhi, où nous reprendrons un vol international pour Paris.

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    10 mars 1992 : La ville sainte de Bénarès

     

    J'espère que cette série d'articles vous aura plu et qui sait vous aura peut-être donné envie de découvrir ce pays fascinant, son histoire, ses monuments dignes des mille-et-une nuits et son peuple si attachant.


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    De bon matin, dès l'ouverture du site, nous retournons au Taj Mahal. La lumière est parfaite, la vision du monument est féérique (et vous n'en avez qu'un aperçu, j'ai malencontreusement perdu le négatif de cette première photo, je vous présente ici une photo de l'agrandissement qu'on avait fait réaliser, faite au smartphone…). A cette heure là, les touristes sont moins nombreux qu'en fin d'après midi, on profite mieux du parc et de ses habitants à plumes et à poils. Comme dans tous les sites touristiques très fréquentés, les animaux sauvages sont peu farouches.
     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Le premier oiseau que l'on aperçoit sur les pelouses est assez discret au niveau du plumage. Il s'agit d'un Cratérope de brousse (Argya striata). Ce passereau est à peu près de la taille d'un merle. Il est commun dans tout le sous-continent indien (Inde, Bengladesh, Pakistan), sauf dans les régions dépourvues d'arbres. On le rencontre en général en petits groupes familiaux. Le Cratérope de brousse appartient à la même famille que le Léiothrix jaune, ce petit oiseau coloré souvent détenu en cage sous le nom de "rossignol du Japon". Le plumage gris-brun du Cratérope de brousse lui a évité le sort réservé à son cousin.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Les oiseaux sont accompagnés d'écureuil rayé, comme ceux que l'on avait déjà vu à Delhi au début du voyage : probablement des Funambules à cinq raies claires (Funambulus pennantii).

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    L'Inde fait partie de l'aire de répartition naturelle du Martin triste (Acridotheres tristis), qui s'étend sur tout le sud-est asiatique. Rien d'étonnant à ce que cet oiseau opportuniste et familier avec l'humain soit présent dans les jardins du Taj Mahal ! C'était notre première rencontre avec l'espèce, on le reverra quelques années plus tard dans quelques uns des pays où il a été introduit, aux Seychelles ou à Istanbul en Turquie.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Comme à Delhi, les Perruches à collier (Psittacula krameri) sont ici nombreuses et bruyantes. Dans les campagnes indiennes, cet oiseau est peu apprécié, car il est accusé de faire des dégâts dans les cultures et les vergers. Ce n'est pourtant pas une espèce introduite, mais bel et bien un oiseau du pays. Comme souvent avec les espèces opportunistes, qui s'adaptent assez bien aux milieux modifiés par l'homme, la cohabitation peut être difficile…

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    La dernière espèce d'oiseau que nous avons photographiée sur le site du Taj Mahal est un Vautour chaugoun (Gyps bengalensis). Ce vautour ressemble au Vautour fauve que l'on rencontre en Europe. Il est un peu plus petit et possède un plumage plus foncé que ce dernier. En 1992, les Vautours chaugoun étaient encore nombreux dans les villes, en particulier aux abords des abattoirs, et dans les villages, où ils jouaient un rôle sanitaire de premier ordre en dévorant les carcasses de bovins. Vaches et buffles étant considérés comme sacrés dans la religion hindouiste, ils meurent en général de mort naturelle ou de maladie, et personne ne s'occupe des cadavres. L'équarisseur naturel qu'est le vautour était donc très utile pour la salubrité publique. Dans les années 1990, les populations de vautours du sous-continent indien se sont mises à décroître mystérieusement de manière alarmante, si bien que l'espèce est considérée de nos jours comme en danger critique d'extinction. La cause de ce déclin fut bientôt identifiée. Un anti-inflammatoire, le diclofénac, était alors couramment utilisé en médecine vétérinaire, en particulier pour soigner les bovins. Après quelques recherches, les scientifiques ont découvert que cette molécule était extrêmement toxique pour les vautours, qui en absorbaient en se nourrissant des cadavres de bovins. Le diclofénac à usage vétérinaire a été interdit en Inde en 2008, cependant la molécule est aussi utilisée en médecine humaine et parfois détournée pour soigner les animaux. Plusieurs pays de la région, dont l'Inde, ont mis en place des programmes d'élevage de vautours en captivité, avec l'espoir de les réintroduire dans la nature. Espérons que toutes ces mesures seront suffisantes pour sauver ces magnifiques oiseaux de l'extinction.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Sur un des pavillons latéraux au Taj Mahal, une colonie d'abeilles sauvages s'était installée, profitant certainement de l'abondance de fleurs dans les parterres des jardins. C'était intéressant de voir comment les abeilles mellifères se débrouillent lorsqu'on ne leur fournit pas une ruche toute faite.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Après cette visite matinale du Taj Mahal, nous partons pour un autre monument emblématique d'Agra, le Fort Rouge. Une place forte existait déjà à cet endroit-là vers l'an mille. Elle était tenue par des seigneurs rajputes. Lors de la conquête de la région par les Moghols, leurs empereurs comprirent bien l'intérêt stratégique de la ville, située plus au sud que Delhi, leur capitale. Les fortifications actuelles, en grès rouge du Rajasthan, furent construites par l'empereur Akbar, qui fit d'Agra sa capitale, avant de la quitter pour Fathepur Sikri puis Lahore. Son fils Jahangir lui succéda à Agra. Les bâtiments de cette époque sont de style indien. Certains d'entre eux furent détruit par l'empereur Shah Jahan, qui succéda à Jahangir, pour être remplacés par des constructions de style moghol, en marbre blanc incrusté de pierre semi-précieuse, comme au Taj Mahal. C'est ici que Shah Jahan finit ses jours, enfermé par son successeur, à pleurer sa bien-aimée en regardant le Taj Mahal depuis sa confortable prison.

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    9 mars 1992 : Une journée à Agra

     

    Ainsi se termine cette journée à Agra. Le lendemain nous partons pour la ville la plus sacrée de l'hindouisme, au bord du Gange. Après les palais des milles et une nuits du Rajasthan et d'Agra, nous plongeons dans une autre réalité de ce pays fascinant, plus spirituelle mais aussi plus dure. A bientôt pour la dernière étape de notre voyage !


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