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Le Marais d'Arcata
Le Marais d'Arcata, en anglais Arcata Marsh and Wildlife Sanctuary, est un des hauts lieux de l'ornithologie de Californie du Nord. La ville d'Arcata a su joindre l'utile à l'agréable, puisque le marais d'Arcata fait partie intégrante du système de traitement des eaux usées de la ville. Le site possède un "Visitor center" où l'on peut se procurer un plan des sentiers et s'informer sur les espèces observées récemment sur le marais.
Cette matinée au marais a été un vrai régal, surtout du point de vue des limicoles, mais aussi de toutes les autres espèces observées.
Les premiers oiseaux que nous rencontrons sont des Chevaliers criards (Tringa melanoleuca), un chevalier au plumage moucheté de noir et de blanc, au bec noir et droit, qui se distingue surtout par ses grandes pattes jaunes vifs (bon d'accord on ne les voit pas sur cette photo là, mais on les verra plus tard). Le Chevalier criard n'est pas évident à différencier de son cousin le Chevalier à pattes jaunes, il faut bien potasser les critères dans le guide ornithologique !
Au même endroit, de l'autre côté de l'eau, quelques Canards colvert et de tout petits - mais vraiment petit - limicoles, pas plus gros que des moineaux. Après vérification, il s'agit de Bécasseaux minuscules (Calidris minutilla), qui pour le coup portent bien leur nom.
En quittant ce premier point d'observation, nous sommes survolés par un groupe de Bernaches du Canada (Branta canadensis). Ce matin là, on ne les verra pas au sol.
Les canaux et les plans d'eau sont bordés d'une végétation dense, buissons, fleurs sauvages et plantes semi-aquatiques. Un papillon occupé à butiner des fleurs de ronces annonce par ses couleurs noire et jaune notre rencontre à plume suivante : un Chardonneret jaune (Spinus tristis). Il s'agit ici d'un mâle reconnaissable à sa couleur jaune vif. On le nomme chardonneret mais en définitive il est plus proche génétiquement des Tarins que de notre Chardonneret élégant. Le Chardonneret jaune est un passereau assez commun dans toute l'Amérique du Nord.
Un peu plus loin, nous retrouvons un important groupe de Chevaliers Criards, puis, sur un plan d'eau plus vaste, quelques individus isolés de la même espèce. Cette fois nos photos montrent bien les pattes jaune-orangé caractéristiques de l'espèce. La base du bec plus grise que noire est un des critères le différenciant du Chevalier à pattes jaunes (toutes deux des espèces américaines que l'on est susceptible de croiser ici).
Dans le même secteur, également en groupe, une nouvelle espèce de Bécasseau, sur laquelle j'ai hésité un moment - on visite, on photographie, on fait le point sur ce qu'on a vu : des grands limicoles, des moyens limicoles, des petits limicoles, mais encore ? Finalement ce sont des Bécasseaux d'Alaska (Calidris mauri). Vous l'aurez deviné, cette espèce se reproduit en Alaska, mais passe le reste de l'année sur les côtes plus clémentes des Etats-Unis et du Mexique.
J'aurai pu appeler cette article "La marche des Courlis", tellement il y en avait, se déplaçant dans la vase à la recherche de quelques pitances. Ce sont des Courlis corlieu (Numenius phaeopus), que l'on rencontre aussi en Europe. Par contre nous avons raté le régional de l'étape, le Courlis à long bec, qui lui ne vit qu'en Amérique du Nord.
Perché sur un arbuste mort, un gros passereau, qui ne nous est pas inconnu puisque nous l'avons déjà rencontré à Little River (et ce ne sera pas la dernière fois qu'on le verra) : c'est un Jaseur d'Amérique (Bombycilla cedrorum), facile à identifier lorsque l'on a assimilé les différences avec son cousin du Grand Nord, le Jaseur boréal.
A la fin de notre visite, nous tombons sur une incroyable concentration de limicoles, qui sera le sujet d'un prochain article. Indifférent à l'agitation ambiante, un Grand Héron (Ardea herodias) fait sa toilette sur la digue.
Les passereaux, nombreux dans le marais, nous ont bien donné du fil à retordre. Ne connaissant pas les chants des espèces locales, nous en avons certainement ratés quelques uns, bien cachés dans les roseaux. Au moins celui-ci n'a pas réussi à nous échapper. Il s'agit d'un Bruant chanteur (Melospiza melodia), espèce commune dans toute l'Amérique du Nord. Ses 24 sous-espèces, qui diffèrent les unes des autres par les coloris plus ou moins foncés du plumage, sèment parfois le doute dans l'esprit de l'observateur quand il s'agit de l'identifier.
Comme indiqué plus haut, dans le prochain article nous découvriront d'autres espèces de limicoles vues au Marais, dont la plupart sont spécifiques du Nouveau Monde.
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Commentaires
Coucou Régine,
Merci autant pour tes textes accompagnant tes photos et du coup les explications intéressantes, et cette belle série très diversifiée qui fait plaisir.
L'endroit est riches en espèces, c'est du bonheur !
Bises et bonne journéebonjour Régine
très bel article avec une variété d'oiseaux a faire rêver. qualité top !!! bravo à toi
bonne fin de journée, bises, maurice
Je comprends que tu gardes un magnifique souvenir de ce lieu.
Tu as fait de belle rencontre et de jolies souvenirs en photos.
Les explications en bonus, j'adore, merci
Hâte de voir ton prochain article
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Coucou Régine,
Une série variée avec de très jolis clichés ! Les textes sont très intéressants .
Merci pour ce partage