• La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    La côte nord de l'Île de Pâques recèle plusieurs sites archéologiques intéressants, le tout dans un environnement d'une beauté sauvage. Le premier de ces complexes, en venant d'Hanga Roa et d'Anakena par la route, se nomme Te Pito Kura, ce qui signifie le nombril du monde en Rapa Nui.

    Ici, un seul moai, mais pas n'importe lequel, cassé en deux et couché face contre terre, avec son pukao de pierre rouge qui gît non loin. Ce moai, nommé Paro, est le plus grand moai jamais érigé sur un ahu : il mesure dans les 10 mètres de haut sans le pukao, pèse approximativement 80 tonnes. Ses oreilles mesurent à elles seules 2 mètres de long. Le pukao quant à lui atteint presque les 2 mètres de hauteur pour un poids de 10 tonnes. Paro fut renversé par les habitants de l'île il y a plus de deux siècles, lors des événements qui mirent fin au culte des moais. Guerres tribales, révoltes, ou évolution des croyances religieuses, on ne sait pas bien.

    Te Piko Kura

     

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    Si on regarde vers l'est, depuis l'esplanade devant le moai, on aperçoit au fond le volcan Poike, recouvert d'une maigre végétation, avec ses  trois petits dômes de lave. De l'autre côté, sur la gauche du colosse, en descendant vers la mer, une mystérieuse pierre magnétique attire le voyageur. La légende raconte que cette roche parfaitement lisse et ovale, de 80 cm de diamètre, aurait été amenée ici par le premier roi de l'île, en provenance des Marquises ... Elle aurait le pouvoir de transmettre énergie et mana à ceux qui la touchent, et favoriserait la fertilité.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    En contrebas, la baie de la Pérouse, ainsi nommée en mémoire du passage de l'explorateur Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse. En 1785, le roi Louis XVI le choisit pour mener une expédition d'exploration scientifique autour du monde. Les frégates La Boussole et L'Astrolabe, parties de Brest le 1er août 1785, font escale dans cette baie en avril 1786. Les contacts entre les navigateurs et les habitants de l'île furent pacifiques : échanges de graines, de fruits, de volailles ... Les deux bateaux et leur équipage ne reverront jamais les côtes françaises, victimes d'une tempête aux abords des Îles Salomon.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    A quelques kilomètres de là, sur la droite de la route, se trouve le site de Papa Vaka, un ensemble de roches volcaniques affleurant de sol et gravées de nombreux pétroglyphes. La plupart des motifs sont liés à l'océan : hameçon, canoë, créatures marines diverses. Ci-dessous un thon , facilement reconnaissable, et en bas à droite, un requin. Des panneaux explicatifs aident le visiteur à interpréter les gravures.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    La route continue à longer la mer jusqu'à la presqu'île de Poike. On s'arrête de temps à autre, intriguées par un panneau ou d'autres voitures stationnées à l'entrée d'un chemin. On verra ainsi la pierre de Pu o Hiro, une pierre d'un peu plus d'un mètre de haut, percée de plusieurs trous, qui aurait servi à produire des sons. 

    Dernier arrêt avant d'obliquer vers le sud en direction de Tongariki.  Alors que ma fille est sortie vérifier s'il n'y a pas un vestige intéressant au bout d'un sentier qui descend vers la mer, je l'attends dans la voiture. C'est à ce moment que j'aperçois sur le bas-côté un oiseau ressemblant à une perdrix. Pas de doute, c'est bien un Tinamou perdrix (Nothoprocta perdicaria), le seul des 5 oiseaux terrestres introduits sur l'île que je n'ai pas encore vu. Je récupère l'appareil photo, que bien sûr j'avais rangé, je sors tout doucement de la voiture, et là, le Tinamou s'est volatilisé ! Nous repartons et quelques centaines de mètres plus loin, qu'est ce que je vois, un Tinamou qui traverse tranquillement la route. Cette fois, je prends une première photo souvenir à travers le pare-brise, puis je sors, lentement. Encore raté, impossible de savoir où le Tinamou est passé. Il est sûrement bien caché derrière une touffe d'herbe. Car la bête vole peu, et préfère se déplacer à pied. Pendant 2 jours, j'ai pensé que je n'aurai que la photo ci-dessous à présenter !

    Tinamou

    En attendant une nouvelle rencontre hypothétique avec un Tinamou, nous poursuivons la visite des sites archéologiques, le prochain sera Tongariki.


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 19 Septembre 2019 à 10:38

    Bonjour Régine, cette île est de toute beauté tant par le côté "isolé, sauvage" mais aussi par ce que l'on peut y voir. Merci pour ce nouvel article très documenté comprenant tes jolies réalisations et récits concrets pour tout futur visiteur… bonne journée.

    2
    Jeudi 19 Septembre 2019 à 13:11
    Coucou Régine.
    Ta fille devait être aux anges devant tant d'histoire. Ah, ça ne me déplaît pas non plus et JC encore moins. C'est quand même magique de se dire que là où tu étais il y avait un autre monde.
    Tu m'as fait rire avec ton Tinamou. J'en déduis en te lisant qu'après ces deux jours tu as rapporté d'autres photos ;-).
    Bises et bonne journée.
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    3
    Jeudi 19 Septembre 2019 à 16:40

    Un voyage et une étude complète  que tu a fais la

    la région semble bien sauvage ,pas beaucoup de faune ou de flore

    un oiseau qui ne vole pas oups sauver !

    bonne soirée bises

    4
    Samedi 21 Septembre 2019 à 10:18

    Tes photos sont splendides !! Il y passe un souffle, un quelque chose de cette île sauvage isolée en plein Pacifique... Les paysages sont d'une incroyable beauté, tant côté océan que vers l'est, du côté du volcan avec ses 3 dômes. 

    Vraiment impressionnant le Moaï renversé par les propres habitants de l'île. Et le détail de ses mensurations laisse songeur : des oreilles de 2 m, un pukao de 10 tonnes... On doit se sentir bien petit à côté de ce géant à terre.. 

    Merci pour le partage de cet excellent article, Régine, pour tes photos, magnifiques, pour tes légendes personnalisées. J'ai bien aimé l'anecdote du tinamou... J'espère qu'il n'a pas trop joué avec tes nerfs de photographe ce tinamou timoré ;-) 

    A bientôt.

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