• Islande

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    Pour finir cette série d’article sur l’Islande, je vous propose aujourd’hui un reportage coloré sur Reykjavik et l’île de Viðey, où nous avons passé une partie de la journée du 17 août, avant de redécoller pour Paris vers minuit (le vol de nuit Reykjavik-Paris n’est pas de tout repos, car il ne dure moins de 4h mais avec le décalage horaire vous arrivez à Paris à 6h, autant dire que c’est une nuit blanche. Le seul intérêt de ce vol est qu’il est moins cher que les autres, et que l’on profite d’une dernière journée complète sur place).

    Vous constaterez sur les photos ci-dessous que l’Islande ce n’est pas que gris et vert, surtout lorsque le soleil s’y met. Les habitants de Reykjavik ont beaucoup d’imagination pour choisir les couleurs de leur maison (et encore je vous épargne la maison vert pomme que je n’ai pas photographiée), en particulier dans le quartier situé entre l’église Hallgrimskirkja et le lac Tjörnin, à tel point que l’on appelle cet endroit les « Rues colorées ». Comme quoi il est possible de rendre attrayant un matériau aussi basique que la tôle ondulée.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Une charmante maisonnette dans les tons bleus.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Les couleurs des fenêtres et balcons sont assorties à celles de la toiture.

     

    Non loin de là, sur le port, l’on peut admirer la nouvelle attraction de Reykjavik, Harpa, un complexe regroupant salles de concerts et de conférence, qui se veut l’équivalent de notre Tour Eiffel ou de l’Opéra de Sydney, en quelque sorte le symbole de la capitale islandaise aux yeux du monde. Construite dans les années 2000, Harpa devait être entourée de tout un ensemble de nouveaux bâtiments, mais la crise de 2008 en a décidé autrement. Seul Harpa a vu le jour et a finalement été inaugurée en 2011. La première fois que je l’ai aperçue, lors de notre arrivée à Reykjavik, je n’ai pas été très impressionnée par cette sorte de cube trapézoïdal en verre. Mais c’est un bâtiment qui demande du temps pour s’apprécier, et qui change suivant la lumière. Ci-dessous 2 photos de détail des façades :

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Comme il fait beau pour notre dernier jour en Islande, nous décidons de rejoindre l’île de Viðey, à quelques centaines de mètres de la côte. Un conseil : si vous tentez l’aventure, prenez le bateau à l’embarcadère situé derrière Harpa, ça vous évitera 4 kilomètres de marche jusqu’à celui situé près du camping et de l’auberge de jeunesse (Skarfabakki). La petite île a même son site Internet http://videy.com/en/ où vous trouverez les horaires des ferries et de nombreux renseignements. Viðey n’est plus habitée depuis 1943, mais l’été il est possible de se restaurer à Viðey House, la grande bâtisse située sur la colline en face du port, et d’y louer des vélos. C'est une des plus anciennes maisons en pierre encore visibles en Islande. Juste à côté, et peinte en coloris assortis, se trouve la petite église de Viðey, qui date du 18ème siècle et a conservé son mobilier et sa décoration d’origine.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    La petite église de Viðey

     

    Le reste de l’île est avant tout sauvage, on peut s’y promener librement sur les sentiers qui surplombent la mer, y croiser des sculptures contemporaines, des ruines, et je suis sûre que vous l’aurez deviné, des oiseaux !

    En contrebas du sentier, sur la côte nord de l’île, une plage de galets garnie d’algues regroupe quelques spécimens de l’avifaune locale :

    Tout d’abord, les omniprésents Eiders à duvet (Somateria mollissima), qui fournissaient autrefois une ressource importante aux habitants de l’île. Une famille cherche de la nourriture sur la plage, tandis qu’un mâle qui faisait la sieste sur un tas d’algues gagne la mer. Bien sûr nous sommes toujours en période d’éclipse aussi les couleurs de son plumage ne sont pas très impressionnantes mais on le différencie quand même assez facilement des femelles et des juvéniles. Pour voir l’Eider à duvet en plumage nuptial, suivre le lien http://www.oiseaux.net/oiseaux/eider.a.duvet.html.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    La famille Eider à duvet recherche mollusques et crustacés qui composent la plus grande part de son régime alimentaire.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Le mâle en plumage d’éclipse, reconnaissable au motif noir de la tête.

     

    Sur la même plage quelques limicoles se nourrissent d’invertébrés en fouillant dans la couche d’algues. On reconnait facilement 2 Huitriers pie (Haematopus ostralegus), mais ils ne sont pas seuls : 3 limicoles bien plus petit leur tiennent compagnie. Je reconnais des Tournepierres à collier (Arenaria interpres) mais je vous épargne les photos prises ici car la distance et la taille des oiseaux n’a pas permis d’obtenir un résultat convenable. En suivant le lien http://www.oiseaux.net/photos/regine.le.courtois.nivart/photos.T.2.html vous pourrez voir quelques photos de Tournepierre que j’ai prises dans d’autres régions du monde (Bretagne, Seychelles …). L’Huitrier pie par contre ne rend pas trop mal, on peut même voir sur la photo qu’il est bagué :
     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Le sentier s’élève encore par rapport au niveau de la mer, et nous arrivons en haut d’une falaise. Les habituels Fulmars boréaux (Fulmarus glacialis) volent au-dessus des vagues ; je prends quelques photos et c’est au retour que je me rends compte qu’il n’y avait pas que des Fulmars : c’est la magie de la découverte d’une observation inédite sur photo ! En effet quelques Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla) se sont glissées dans le lot. En coloris elles ressemblent au Fulmar, mais on distingue bien les pointes noires des ailes et la silhouette typique de mouette. Ci-dessous les 2 photos surprises de Mouette tridactyle.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Puis nous arrivons à la Grande mare, où niche une colonie de Sternes arctiques (Sterna paradisaea) - elles ne sont donc pas encore toutes reparties pour l’hémisphère sud, et où picorent quelques limicoles : j’identifierai sur les photos après coup un Bécasseau violet (Calidris maritima), un Bécasseau maubèche (Calidris canutus) et un Bécasseau variable (Calidris alpina).

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Bécasseau maubèche juvénile, reconnaissable au motif de son plumage ; il est également bien plus gros et trapu que le Bécasseau variable (mais là il faut en avoir un à côté pour pouvoir comparer).

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    Sterne arctique adulte, de retour de la pêche.

     

    Puis vient l’heure du retour, cette fois nous prenons le bateau à destination d'Harpa, ce qui permet de prendre de jolies photos du bâtiment dans son environnement :

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    L’intérieur révèle aussi quelques surprises : tout d’abord une librairie-magasin de souvenir qui propose autre chose que les envahissants macareux en peluche « Made in China ». Au détour d’un couloir on trouve une sculpture faite de bouteilles en plastique (je ne sais pas si elle reste là en permanence ou si c’était une exposition temporaire). La vue sur le port à travers les vitres polygonales est également intéressante à photographier.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Un peu déçue de ne pas avoir fait d’assez belles photos de Sternes arctiques, je retourne sur le port à tout hasard, et là je dois dire que j’ai beaucoup de chance, puisqu'une Sterne a décidé de passer la fin de l’après-midi à expérimenter une nouvelle méthode de pêche. Au lieu de voler sur place pour repérer un poisson, elle s’est dit qu’il était moins fatiguant de guetter les proies depuis le bord du quai, ce qui me permet de faire quelques photos du volatile immobile (et oui normalement une Sterne ça ne tiens pas en place).

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    On remarque les pattes minuscules de la Sterne posée sur le quai.

     

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

    En vol au-dessus du port.

     

    Après dîner, nous repassons près du lac Tjörnin en allant chercher nos valises à l’hôtel. Enfin je peux photographier les Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus) en gros plan car ce soir-là ils ont décidé de venir au pain.

    17 août 2014 : Escapade à Viðey

     

    Ce sera ma dernière photo de l’Islande pour cette fois, une belle façon de terminer un voyage.

    J’espère que cette série vous a plu et vous a permis de découvrir l’Islande, ses paysages et curiosités géologiques et ses oiseaux. N’hésitez pas à laisser vos commentaires.


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    C’est sous une pluie glaciale, par une température de 6°C que nous prenons la route pour Akureyri, la principale ville du Nord de l’Islande, où nous devons rendre notre voiture de location et prendre un vol intérieur pour rejoindre Reykjavík en début d’après-midi.

    En chemin, alors que nous longeons le fjord Eyjafjördur, mon attention est attirée par de curieux volatiles qui semblent picorer dans un champ, aux abords d’un hôtel situé en pleine nature. Cela fait un peu penser à nos élevages de volailles en plein air. Je me souviens en avoir aperçu de similaires le long de la route n° 1 sur la côte sud, sans avoir pu les identifier. Comme nous avons encore le temps avant midi, nous faisons une petite pause photo. En fin de compte, il s’agit de Barges à queue noire (Limosa limosa), un grand limicole que l’on rencontre surtout dans les zones humides en France (exemple au Parc du Marquenterre près de la Baie de Somme). Mais en fin de compte, les prairies islandaises sont aussi de véritables zones humides, vu la pluviométrie locale. Dans ce type de milieu, les Barges à queue noire se nourrissent essentiellement de vers de terre, alors que dans les zones humides plus classiques elles fouillent la vase à la recherche de petits crustacés et de larves diverses. Quelques Mouettes rieuses et un probable Bécasseau maubèche tiennent compagnie aux Barges à queue noire. Voici quelques photos.

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

     

    Après cette petite pause et un peu d’attente à l’aéroport, nous nous envolons pour Reykjavík où nous retrouvons l’été et la pension où nous avons dormis au début du voyage. Avant d’aller acheter quelques cadeaux dans la rue principale, je retourne faire quelques photos au lac Tjörnin. J’y retrouve à peu près les mêmes espèces et spécimen que la semaine précédente, parfois moins farouches car comme on a dépassé le 15 août, la distribution de pain est à nouveau autorisée. Seules les Sternes arctiques ont disparues, sont-elles déjà reparties pour le grand voyage vers la Terre de feu et l’Antarctique à plus de 10 000 km d’ici ?

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Un beau spécimen de Goéland brun adulte. On devine ses pattes jaunes sous l’eau.

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Le bébé Eider à duvet s’est bien emplumé depuis la semaine précédente.

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Un groupe d’Oies cendrées dans la partie la plus sauvage du parc (du côté de l’aéroport de Reykjavík, réservé aux vols intérieurs)

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Une femelle de Fuligule morillon. Son plumage est plus sombre que celui de la femelle de Fuligule milouinan, elle est plus petite et a l’air plus « gentil ».

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Et voici le mâle de Fuligule morillon (ici en plumage d’éclipse, ce qui explique la huppe un peu défraîchie et les flancs grisâtres au lieu de blanc pur).

     

    16 août 2014 : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik

    Enfin un Canard siffleur, décidément présent un peu partout sur l’île.

     

    Le 16 août étant un samedi soir, il est un peu difficile de trouver une place quelque part pour dîner. Après avoir essayé en vain quelques restaurants traditionnels bondés, nous allons finalement au «Cafe Paris », une sorte de brasserie à la déco parisienne, avec de très bons plats copieux et pas trop chers. Je vous recommande les pâtes aux langoustines. De plus il est situé au cœur de l’ancien Reykjavik, non loin de l’endroit où les premiers Vikings ont fondé la ville. 

    Je vous dis à bientôt pour la dernière journée du voyage : Escapade à Viðey.

     


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    Pour ceux qui n’ont pas suivi, cet article est la suite d’une série consacrée au voyage en Islande que j’ai eu le plaisir de partager avec ma fille aînée l’été dernier. Ce voyage avait 2 thèmes principaux : la découverte des sites géologiques et volcaniques de l’île, et celle de la faune, en particulier des oiseaux. Voici donc les points forts de cette deuxième journée autour du lac Myvatn, paradis des ornithologues.

    En arrivant aux abords du site, nous faisons d’abord une pose près du pont qui enjambe la rivière Laxá. Le jour précédent, j’y avais aperçu différentes sortes de canards, mais le manque de lumière, le fait que tous les canards ou presque soient de couleur brune à cette saison (plumage d’éclipse) et aussi mon ignorance en la matière, m’ont obligé à réviser mon guide ornithologique avant de revenir. Et l’avantage des photos, c’est que l’on peut aussi chercher après coup à identifier les espèces.

    Revenons à la Laxá : c’est une rivière avec beaucoup de courant et de remous, surtout fréquenté par les canards plongeurs. On appelle ainsi les canards qui disparaissent entièrement sous la surface de l’eau pour trouver leur nourriture, contrairement aux canards dit « de surface » (Canard colvert ou siffleurs par exemple) qui basculent à la surface de l’eau en laissant dépasser l’arrière de leur corps hors de l’eau, et pour certains préfèrent même s’alimenter à terre.

    Voici en premier un Garrot d’Islande (Bucephala islandica) juvénile (ceux-ci ont l’œil brun alors que les adultes ont l’œil jaune brillant). Le Garrot d’Islande ressemble beaucoup à son cousin le Garrot à œil d’Or (que l’on trouve dans le nord de l’Europe, et parfois en petit nombre en France, et même à Paris : un individu a séjourné sur le Canal de l’Ourq fin novembre 2011 pendant plusieurs jours). Les différences entre les 2 espèces de Garrot sont assez subtiles, le plus courant en Islande est le Garrot d’Islande (étonnant non ?), pour connaître les détails je vous invite à consulter la fiche de cette dernière espèce sur le site Oiseaux.net : http://www.oiseaux.net/oiseaux/garrot.d.islande.html. Comme elle manquait, je l’ai rédigée à mon retour après avoir étudié le sujet. Vous pourrez aussi voir sur cette fiche à quoi ressemble le Garrot d’Islande mâle en plumage nuptial.

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Garrot d’Islande juvénile – Rivière Laxá

     

    Un peu plus loin, il y a aussi des garrots d’Islande adultes, reconnaissables à leur œil jaune :

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Possible que ce soit un couple, celui de gauche semble avoir quelques marques blanches à l’épaule, caractéristique du mâle même en plumage d’éclipse.

     

    Autre canard typique des régions arctiques, la Harelde boréale (Clangula hyemalis). A cet endroit il n’y en avait qu’un individu, juvénile également, qui plongeait dans les remous en compagnie de quelques Garrots d’Islande et Fuligules morillons.

    Pour voir les différents plumages de la Harelde boréale, suivre le lien
    http://www.oiseaux.net/oiseaux/harelde.boreale.html.
     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Harelde boréale juvénile – Rivière Laxá

     

    3ème espèce de canard identifiée ce matin-là : une femelle de Fuligule milouinan (Aythya marila). Cette espèce ressemble beaucoup au Fuligule morillon, mais s’en distingue une plus grande taille, une tête arrondie sans huppe et un dos plus clair même pour la femelle. Cette dernière a le bec entourée d’une tâche claire d’assez grande taille, et personnellement je lui trouve un air un peu prétentieux. Le Fuligule milouinan est un canard plongeur des régions arctiques (Europe, Asie, Amérique) qui était jusqu’au 19ème siècle l’espèce de canard la plus commune à Myvatn. Le Fuligule morillon arrivé justement en Islande à la fin du 19ème l’a maintenant supplantée. D’ailleurs à cette endroit de la rivière Laxa il y en avait plusieurs individus, des femelles et des juvéniles.
     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Fuligule milouinan femelle – Rivière Laxá

     

    Voici enfin la star des canards de Myvatn, l’Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus), un canard au plumage multicolore vivant dans les zones arctiques, dont la distribution européenne se limite à l’Islande. Niveau multicolore, la photo ci-dessous est un peu décevante, pourquoi me direz-vous ? et bien parce qu’en août Monsieur Arlequin est en plumage d’éclipse, comme tous les canards ! Pour le voir en habits de carnaval, rendez-vous sur oiseaux.net : http://www.oiseaux.net/oiseaux/arlequin.plongeur.html.

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Arlequin plongeur mâle – Rivière Laxá

     

    Après ce festival de canards, nous faisons route vers le site de Kalfastrond, au sud du lac Myvatn. Un sentier permet de voir de près d’étranges blocs de laves semi-immergés dans les eaux claires et peu profondes du lac. Le soleil s’est enfin décidé à se montrer, il fait presque chaud, ce qui ne gâche rien et permet de faire de jolies photos :

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

     

    Petit effet secondaire de l’apparition du soleil, les moucherons de Myvatn se sont réveillés ; du coup nous décidons de déjeuner dans la voiture, malgré la richesse en protéine desdits moucherons.

    Nous partons ensuite pour le site proche de Dimmuborgir (à l’est du lac), qui présente également de nombreuses et étranges formations de lave, nommée les « Châteaux noirs », mais cette fois sur la terre ferme (vous noterez sur les photos que la courte apparition du soleil est terminée) :

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

     

    En continuant le sentier, on arrive tout à coup dans une zone de dunes de sable colonisées par de robustes graminées. Un panneau explicatif nous apprend que les graminées ont été semées sur les dunes afin de les stabiliser et d’éviter que les « châteaux noirs » ne soient ensevelis sous le sable. Bel exemple de conservation d’un site !

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

     

    Nous terminons la boucle dans Dimmurborgir sous la pluie, l’été dans le nord de l’Islande semble déjà fini. L’après-midi est déjà bien avancée, mais j’aimerais profiter du reste de la journée pour observer d’autres volatiles. Deux belles surprises m’attendent.

    La première, au bord de la rivière Laxa (même site que le matin) : la famille d’Arlequins plongeurs que je pensais avoir aperçue le matin sur la rive opposée se trouve maintenant près de la « plage » située près du parking.

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Femelle d’Arlequin plongeur et ses 3 canetons.

     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Arlequin plongeur mâle (en plumage d’éclipse se distingue de la femelle par les plumes blanches sur le dos, et en imaginant (beaucoup) par les nuances colorées de son plumage brun).

     

    La deuxième surprise, c’est un Courlis corlieu (Numenius phaeopus) perché sur un poteau au bord de la route conduisant à notre hébergement. Les courlis sont des limicoles assez gros reconnaissables à leur bec recourbé. Celui-ci surveillait probablement ses jeunes cachés dans les hautes herbes, en tout cas il n’était pas commode et plutôt bruyant.

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    En vol d’un poteau à l’autre (tentative de diversion ?).

     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Après l’atterrissage.

     

    15 août 2014 : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans

    Comme je reste près de la voiture, il se décide à revenir au poteau de départ, non sans manifester bruyamment sa désapprobation.

     

    Il est temps maintenant de rentrer se reposer à la ferme de Fossholl, près de la chute de Goðafoss.

    Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : L’hiver à Akureyri – l’été à Reykjavik


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    Cette journée est la première des deux que nous passerons autour du lac Myvatn, un paradis pour les géologues autant que pour les ornithologues.

    Départ donc d’Egilsstaðir en début de matinée. Les paysages verdoyant où l’on peut apercevoir quelques Pluviers dorés (Pluvialis apricaria) laissent bientôt la place au désert.

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Un Pluvier doré en plumage nuptial. On retrouve nombre de ses congénères en France en hiver, rassemblé par milliers en compagnie de Vanneaux huppés.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Pas tout à fait un désert car il y a des lacs et un peu de végétation (mais même pas de moutons !)

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Après quelques heures de route, nous arrivons sur le site du volcan Krafla. C’est une zone très active située sur le rift médio-atlantique, siège d’éruptions de 1724 à 1729, puis récemment entre 1975 et 1984. La première chose qui frappe en arrivant sur le site, ce sont les bâtiments futuristes et les tuyaux de l’usine géothermique que les Islandais ont installé en 1975, juste avant la dernière éruption du Krafla (certains disent que les sondages réalisés seraient la cause de l’éruption, et il semble que du fait de celle-ci la production de la centrale soit moindre qu’espéré).

    Nous allons d’abord admirer le cratère Viti rempli d’une eau turquoise, avant de rejoindre le parking de Leirhnjukur où nous sommes accueillies par un Bruant des neiges. Ces passereaux, également observés à Jokulsarlon quelques jours auparavant, doivent décidément trouver un intérêt à fréquenter les parkings des sites touristiques.

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Un sentier de randonnée serpente au milieu de champs de lave datant de l’éruption la plus récente, alors que les coulées et blocs de lave de l’éruption de 1724 sont recouverts de mousse. Le paysage est irréel, je vous laisse admirer par vous-même sur les photos ci-dessous.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Quelques plaques de neige se détachent sur le noir de la lave.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    La coulée de lave de 1975-1984 s’étend sur près de 19 km …

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Cependant quelques touffes de petites fleurs arrivent à survivre sur ces terres inhospitalières, ici des Silènes acaules :

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Après cette randonnée autour de Leirhnjukur, nous déjeunons au bord du parking en compagnie de quelques moutons. Eh oui on en trouve même dans les endroits les plus improbables !

    A quelques kilomètres de là, en allant vers le lac Myvatn, se trouve de site de Namafjall, 2ème visite de la journée. Au pied de la colline de couleur ocre-rose, se trouve le champ de solfatares de Hverir, avec ses marmites de boue, ses fumerolles et ses dépôts de souffre caractéristiques. Le centre de la terre n’est pas loin …

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Nous partons ensuite pour le lac Myvatn, qui signifie en Islandais « Lac aux moucherons ». Le mois d’août est particulièrement propice à l’éclosion de ces minuscules insectes que de nombreux oiseaux mettent au menu. Leur nombre les rend certes un peu agaçant, mais comparé aux taons des Alpes ces moucherons sont plutôt inoffensifs.

    Le lac est le paradis des oiseaux et en particulier des canards, dont 13 espèces nichent régulièrement sur le lac. Nous faisons une petite étape à la presqu’île de Neslandatangi, où l’on peut observer quelques spécimens de canard, surtout des Canards siffleurs (Anas penelope) et des Fuligules morillons (Aythya fuligula). Un couple de Grèbes esclavons (Podiceps auritus) a choisi de nicher sur une mare dans le marécage qui borde la route, tandis que deux Oies cendrées (Anser anser) passent en vol.

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Un Canard siffleur, l’une des espèces les plus communes à Myvatn. On le voit souvent à terre car il se nourrit essentiellement d’herbe.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Deux oies cendrées en vol se détachent sur le paysage. Au fond on devine l’usine géothermique de Bjarnarflag, la plus ancienne d’Islande.

     

    Suite des prospections des sites intéressants autour du lac : les pseudo-cratères de Skutustadir, des collines herbeuses en forme de mini-cratères volcaniques, qui se sont en réalité formés lors du contact de la lave avec l’eau, grâce à des explosions de vapeur. La promenade au bord de ces pseudo-cratères longe un  petit lac qui jouxte le lac principal, et regorge d’oiseaux. Ce soir il y avait par ordre d’apparition : des Grèbes esclavons, des Fuligules morillons, des Canards siffleurs, des Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus), un Plongeon imbrin (Gavia immer), et sur le parking une Bergeronnette grise (Motacilla alba).

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Une femelle de Fuligule morillon avec ses jeunes.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Une nichée de Canards siffleur se nourrissait sur le bord du sentier sous l’œil attentif de la mère. Ici un des canetons, déjà bien emplumés. Au passage des promeneurs, tout ce petit monde se précipite à l’eau, pour revenir brouter dès que le danger est passé.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Une des stars de la journée, le Plongeon imbrin. Cette espèce de plongeon niche principalement en Amérique du Nord et accessoirement en Islande (environ 300 couples).

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    Et pour finir, la famille Grèbe esclavon : ici un des parents avec une proie (les grèbes se nourrissent essentiellement de poisson).

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    L’autre parent avec le poussin sur son dos (les grèbes pondent de 3 à 6 œufs en général, mais ici il ne reste qu’un petit).

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    La famille au complet.

     

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

    On se jette à l’eau.

     

    Après cette journée bien remplie, nous rejoignons notre hébergement, la ferme de Fossholl, située dans un hameau près de la chute de Goðafoss. L’endroit est sympathique, nous avons le droit à une chambre avec salle de bain privée, et il est possible de dîner sur place. Le repas comprend un buffet d’entrées et soupe à volonté puis un plat principal, le tout pour un prix tout à fait correct (dans l’échelle islandaise des prix bien sûr). Le hameau comprend également un terrain de camping et une station-service avec épicerie et souvenirs. Pour ne rien gâcher, la vue sur la chute de Goðafoss est superbe :

    14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards

     

    Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans.


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    L’objectif de la journée est de traverser la partie Est de l’île du sud au nord afin de rejoindre la petite ville d’Egilsstaðir.

    Alors que nous quittons la ferme de Nypugardar où nous avons passé la nuit, une femelle de Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) posée au bord du chemin nous souhaite bonne route.

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

    Les Traquets motteux se nourrissent essentiellement d’insectes et d’invertébrés. La population islandaise hiverne en Afrique équatoriale, en transitant par l’Europe de l’Ouest.

     

    Nous traversons pendant une partie de la matinée une zone de prairies marécageuses où des familles de Cygnes chanteur (Cygnus cygnus) observent les rares voitures qui se sont aventurées si loin dans l’Est.

    Petite frayeur pour traverser un pont à voie unique de belle longueur : alors que je m’engage un autre véhicule apparaît à l’extrémité … Il faut reculer pour laisser le passage.

    Rapidement nous passons près de la ville de Höfn (1600 habitants environ), dernier point de ravitaillement avant Djupivogur et les fjords de l’Est. Le paysage change alors, les montagnes se rapproche de la route qui se retrouve coincée entre celles-ci et la mer. Après la traversée du tunnel d’Almannaskarð, long d’environ 1300 m et ouvert en 2005, certaines portions de route sont même suspendues à flanc de falaise, surplombant la mer de plusieurs dizaines de mètres.

    Bientôt nous approchons de Djupivogur, porte d’entrée des fjords de l’Est. A partir de là, la route n° 1 contourne le premier de ces fjords, le Berufjörður. Tout au fond du fjörd, une portion de route non asphaltée sur quelques kilomètres nous donne un avant-goût de ce qui nous attends dans l’après-midi. Ce premier fjörd ne nous ayant pas enthousiasmées plus que ça nous décidons de faire une pause ravitaillement-déjeuner à la station service de Breiðdalsvík, petite mais bien achalandée (café, fruits, yaourts, charcuterie …) puis de continuer la route n° 1 vers l’intérieur des terres.

    Avant de reprendre notre périple, nous pique-niquons dans le petit parc aménagé en contrebas de la station service. Malgré le vent et le froid je m’y attarde pour essayer de photographier les Grives mauvis (Turdus iliacus) qui le fréquentent. Pas facile car elles sont plutôt farouches … mais ne s’éloignent guère. J’apprends à les repérer à leurs cris.

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

    La Grive mauvis est la seule grive présente en Islande. La plupart hiverne en Europe de l’Ouest, cependant certaines restent en Islande et passent l’hiver dans les villes et villages. 

     

    Après cette partie de cache-cache avec les Grives mauvis (assez décevante, il va falloir que j’en trouve en France cet hiver pour faire de meilleures photos), nous reprenons la route n° 1. Au bout d’une vingtaine de  kilomètres, la route est de nouveau non revêtue (et cela va durer sur 40 km), ce qui a l’air de plaire particulièrement à nos amis laineux : les graviers remplacent avantageusement les pierres à lécher que nos agriculteurs mettent à disposition de leurs bêtes.

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

     

    Nous quittons les moutons pour traverser une région très peu peuplée où la principale animation se résume aux cascades qui descendent des montagnes. Des troupeaux de rennes (introduits pour l’élevage et depuis retournés à l’état sauvage) peuvent être aperçus dans cette partie de l’Islande mais nous n’avons pas eu cette chance. Bientôt la route monte en lacets assez raides jusqu’à un col qui nous dévoile un paysage sauvage et désertique, agrémenté d’un petit lac. Endroit fortement conseillé si vous n’aimez pas la foule – mais apportez vos provisions et votre doudoune !

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

    Le vert de la mousse éclaire le paysage par cette journée bien grise.

     

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

     

    La route descend ensuite une vallée où nous retrouverons bientôt un revêtement normal et la civilisation (c’est-à-dire une ferme tous les quelques kilomètres).

    Egilsstaðir est une « ville nouvelle » d’un peu plus de 2000 habitants, créée en 1947 pour fournir un centre de services aux habitants de l’Est de l’île et aux voyageurs perdus dans cette contrée. Bâtie au bord du Lagarfljot, célèbre pour son monstre aquatique (genre de monstre du Loch Ness local), la bourgade a peu d’intérêt si ce n’est la « forêt » de bouleaux où l’on peut faire de petites balades. Et bien sûr des possibilités de ravitaillement et d’hébergement.

    13 août 2014 : Perdues au milieu de rien

    Des gentianes trouvées dans la forêt. Espèce non déterminée, peut-être des gentianes champêtres car elles ont 4 pétales. Pas mal de champignons également, et des cris de Grives mauvis.

     

    Ce soir-là nous avons dormi à la guest-house Eyvindara, de confort standard mais que nous avons trouvé assez impersonnelle. Du coup nous sommes allées dîner au Café Valny près de l’office de tourisme, endroit que nous avions repéré avant la ballade dans la forêt. Les plats sont copieux et pas trop cher (exemple poulet tandoori avec riz ou hamburger frites).

    Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : En route vers Myvatn - volcans et canards


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