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    Depuis le site de Vinapu, au sud-est de l'Île de Pâques, la vue s'étend sur l'Océan Pacifique et la côte est de l'île jusqu'au volcan de Poike tout au nord. Nous reprenons la route pour explorer une des portions de littoral les plus sauvages de l'île, parmi celles facilement accessibles avec un véhicule.

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    Toute la côte est parsemée de ahu (plate-forme cérémonielle) dont certaines sont à peine signalées. Un chemin, un petit panneau figurant l'interdiction de marcher sur les moaïs, sont souvent les seuls indices permettant de trouver les sites archéologiques. Au bord des sentiers, comme ailleurs sur l'île, on trouve parfois quelques arbres aux belles fleurs orange. 

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

    Jusqu'à l'embranchement avec la route menant à Rano Raraku et à Tongariki, on est quasiment seules au monde, face à l'Océan et à ces vestiges, amas de rochers où l'on distingue parfois un morceau de moaï couché face contre terre.

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    Au détour d'une petite baie, nommée Hanga Te'e et encore utilisée comme port de pêche par les Pascuans qui viennent y passer le week-end, on découvre le site de Vaihu. Ici ont été restaurées quelques "maisons bateau", l'habitat typique des Pascuans avant l'arrivée des Européens, des maisons en forme de bateau renversé, où l'on entrait à quatre pattes, et qui ne servait qu'à passer la nuit à l'abri. On y voit aussi des "manavai" (mur de pierres de forme circulaire servant à abriter des cultures) et des jardins de roches, comme ci-dessous, où poussent des plants de taro (un légume racine commun en Polynésie). Ces dispositifs astucieux permettaient de protéger les plantations du vent et de conserver l'humidité à leur pied.

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    Près du kiosque du gardien, une famille de Poules picorent. Nous verrons aussi près du parking quelques Pigeons biset, beaucoup plus farouches que les poules.
     

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    J'ai peu de photos du site de Vaihu (où l'on peut observer une grande plate-forme avec 8 moaïs renversés), car j'ai passé une bonne partie de la visite à photographier les Caracaras chimango (que je vous ai montrés précédemment). Ci-dessous un pukao assez intéressant car il est gravé de pétroglyphes. 
     

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    Un peu plus loin, à quelques kilomètres de là, on peut visiter un deuxième site aménagé et gardé, il s'agit de l'Ahu Akahanga, là encore, des moaïs renversés, face à la mer. Juste à côté, un 2ème ahu aussi grand, toujours avec ses moaïs renversés, inaccessible au public pour des raisons de sécurité et de préservation : des travaux de consolidation de la falaise sont prévus pour le sauver des assauts des vagues et de l'érosion. On voit cet ahu depuis la route, avant d'arriver à Akahanga.

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    La fin du parcours jusqu'à Tongariki est tout aussi sauvage, les collines à la végétation rase et les rochers battus par les vagues de l'Océan font penser à l'Irlande ou à la Pointe du Raz en Bretagne.

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    La côte sauvage, de Vinapu à Tongariki

     

    Dans le prochain article, nous quitterons l'Océan pour explorer quelques sites à l'intérieur de l'île. Je termine par une pensée au peuple Chilien qui traverse depuis quelques jours une grave crise sociale. Espérons que gouvernement et manifestants retrouveront la voie de la sagesse ...


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    Moins connu que Tongariki ou Rano Raraku, le site de Vinapu mérite tout de même le détour lors d'un séjour à l'Île de Pâques. Pour s'y rendre, longer l'aéroport jusqu'aux réservoirs d'essence situé à l'opposé d'Hanga Roa, les contourner et suivre les panneaux "Vinapu".

    Sur ce magnifique site face à l'Océan Pacifique, on découvre 2 ahus dont les moaïs n'ont pas été redressés. Le premier attire particulièrement l'attention par la perfection de la taille et de l'agencement des pierres qui le constituent. Ces constructions évoquent immédiatement les techniques utilisées par les Incas, en particulier à Sacsayhuamán près de Cusco, ou encore au Machu Pichu.

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Là encore, les archéologues, historiens et explorateurs n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Les Incas sont-ils venus jusqu'ici ? Les Polynésiens étaient-ils en contact avec les peuples pré-colombiens d'Amérique du Sud ? Ou s'agit-il plus simplement d'une évolution logique de la construction mégalithique ? Le mystère, à nouveau, reste entier.

    En 1947, l'explorateur norvégien Thor Heyerdahl tenta de démontrer que les îles du Pacifique avaient pu être peuplées depuis l'Amérique du Sud. Il fit construire une embarcation, le Kon-Tiki, d'après les techniques connues à l'époque Inca, et atteignit les îles Tuamotu en Polynésie Française, après 3 mois de navigation depuis les côtes du Pérou. Des analyses ADN réalisées sur des ossements de Pascuans datant d'avant l'arrivée des Européens ont cependant confortés l'hypothèse de l'origine polynésienne du peuple Rapa Nui.

    Même si ses théories ne font pas l'unanimité, Thor Heyerdal reste reconnu dans la communauté scientifique, pour avoir fait progresser les connaissances sur l'histoire et l'archéologie de l'Île de Pâques. Ainsi quelques années après son expérience à bord du Kon-Tiki, en 1953, il mena une campagne de fouille sur l'île. 

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca 

    Le deuxième ahu de Vinapu est de conception plus rustique, il est aussi probablement plus ancien. C'est près de cet ahu que l'archéologue William Mulloy, qui faisait partie de l'expédition de Thor Heyerdahl en 1956, découvrit une statue assez particulière. Faite du même matériaux que les pukao (les chapeaux des moaïs), une pierre tendre de couleur rouge, elle serait la représentation d'un personnage féminin, et aurait à l'origine possédé 2 têtes.

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Les moaïs féminins sont en fait très rare. Il y en aurait dans la carrière de Rano Raraku, mais comme on ne voit que les têtes, ce n'est pas vraiment évident de leur attribuer un genre. Un autre exemple de moaï féminin se trouve au musée anthropologique de Hanga Roa, un petit musée très bien conçu qui porte le nom du père Sebastian Englert, un prêtre missionnaire allemand qui vécu avec le peuple Rapa Nui durant plus de 30 ans, entre 1935 et son décès. Il fut l'un des premiers européens à apprendre la langue rapa nui. L'isolement de l'île à l'époque lui permis d'accumuler de nombreuses connaissances sur la culture et l'histoire des âmes dont il avait la charge. Le moaï féminin du musée fut découvert lors de fouilles sur la plage d'Anakena, par les équipes de Thor Heyerdhal.
     

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Sur cette même plage d'Anakena, se trouve le premier moaï redressé sur son ahu. C'est aussi Thor Heyerdal qui lança ce projet, en 1956 : il a ainsi réussi à prouver qu'il était possible de redresser une telle statue avec les moyens rudimentaires dont disposaient les Rapa Nui sur leur île perdue au milieu de l'Océan : des rondins, des cordes et des pierres.

    Vinapu ou l'hypothèse Inca

     

    Si jamais vous passez par Oslo (c'est tout de même moins loin que l'Île de Pâques) je vous conseille de visiter le musée du Kon-Tiki, où sont conservées les embarcations de l'explorateur norvégien, et où vous pourrez revivre ses expéditions. Un musée que j'avais visité lorsque j'étais étudiante, il y a pas mal d'années ...

    En guise de conclusion, une citation de Thor Heyerdahl "Des frontières ? Je n’en ai jamais vu aucune. Mais j’ai entendu dire qu’elles existent dans l’esprit de certaines personnes !"


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    Presque en face de l'ahu Tongariki, sur les pentes du volcan Rano Raraku, se trouve l'un des sites les plus émouvants de l'Île de Pâques, la carrière où fut sculptée la majeure partie de ces énigmatiques géants de pierre. C'est ici que l'on trouve la plus grand quantité de moaïs de l'île, les archéologues en ont dénombré très exactement 397.

    En arrivant sur le site, on a le choix entre 2 sentiers. Le premier parcourt le flanc sud du volcan, à l'extérieur du cratère. C'est ici que l'on verra les célèbres "têtes" de moaï, qui dépassent plus ou moins du sol. Ces statues, comme celles que l'on a vues sur les ahu, sont en fait entières, mais seule une partie dépasse du sol. D'autres statues sont couchées, entière ou brisée, ou encore logées dans la paroi de la carrière, en cours de sculpture. 

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    La carrière semble avoir été abandonnée, à la fin de la période "Moaï" de la civilisation Rapa Nui, il y a 2 ou 3 siècles. A la même époque, partout sur l'île, les statues étaient descendues de leur ahu pour être couchée face contre terre, et le culte de l'Homme-oiseau devenait prépondérant. Mais tous les archéologues ne sont pas d'accord sur ce qui s'est réellement passé. Bien des questions restent sans réponses : la carrière a-t-elle été abandonnée précipitamment suit à des révoltes ou des guerres ? Les statues présentes sur les flancs du volcans étaient-elles destinées à des plate-formes cérémonielles aux 4 coins de l'île ou ont-elles été sculptées pour rester sur place ? Un tabou a-il été posé sur la carrière pour préserver les moaïs qui s'y trouvaient lors des changements religieux et sociétaux qui ont touché l'île au XVIIe et XVIIIe siècles ? Toutes ces questions renforcent l'impression de mystère qui émane du lieu.

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    La deuxième branche du sentier nous mène près du cratère du volcan Rano Raraku. Comme le volcan Rano Kau, près d'Orongo, le cratère est rempli d'eau douce et de roseaux, mais il est beaucoup plus petit. Afin de protéger cet écosystème unique, de permettre la restauration de la flore endémique et de préserver les moaïs situés sur les bord du cratère, on ne peut accéder qu'à une petite portion de ce dernier. Le téléobjectif est donc utile pour tirer le portrait des statues.  

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Quelques infos pratiques pour visiter Rano Raraku : il se situe à environ 1 km de Tongariki, que l'on peut d'ailleurs observer des pentes du volcan (photo ci-dessous). Il est judicieux de grouper les 2 visites, surtout que Rano Raraku est le seul site de ce côté de l'île à disposer de toilettes. Attention, le billet pour le parc national de Rapa Nui n'autorise qu'une seule visite de Rano Raraku. Prévoir donc d'arriver assez tôt pour bien profiter du site.

    Rano Raraku, la carrière des moaïs

     

    Je termine cet article avec une pensée pour le Président Jacques Chirac qui nous a quitté la semaine dernière, lui qui a tant œuvré pour faire connaître les Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, en particulier grâce au Musée du Quai Branly qui porte maintenant son nom. 


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    Tongariki, c'est l'un des sites incontournables de l'île de Pâques : 15 moaïs alignés sur leur ahu, dos à la mer, avec au fond la péninsule de Poike et son volcan, et en face la carrière de Rano Raraku d'où furent extraits pratiquement tous les moais érigés sur l'île.

    Le site ouvre dès 7 heures du matin pour ceux qui veulent admirer le lever du soleil derrière les moaïs. L'après-midi, c'est bien aussi, les visages des statues, qui regardent vers l'ouest, sont bien éclairés.

    Les 15 moaïs de Tongariki

     

    Les 15 moaïs de Tongariki

     

    L'histoire récente de l'ahu Tongariki est assez particulière et mérite d'être racontée. Comme partout sur l'île, les statues furent renversées par les habitants il y a de cela 2 ou 3 siècles. Ils semblent qu'ils reposaient déjà face contre terre lors du passage des premiers explorateurs européens. Jusqu'en 1960, l'ahu était cependant assez bien conservé, à part une des ailes dont les pierres avaient servi de matériaux de construction pour les clôtures.

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    C'est dans la nuit du 22 au 23 mai 1960 que tout bascula : un tsunami d'une violence inouï frappa la côte sud-est de l'île de Pâques, fort heureusement inhabitée, et projeta les statues et les pierres de l'ahu pour certains à plus de 100 m de leur situation initiale. Le tsunami avait pour origine le séisme le plus fort jamais enregistré : 9,5 sur l'échelle de Richter. L'épicentre du séisme se situait au sud du Chili, près de la ville de Valdivia. Il fit de nombreuses victimes et des dégâts considérables. Après l’Île de Pâques, le tsunami atteignit les côtes d’Hawaï, du Japon et de la Nouvelle-Zélande.

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    La restauration de Tongariki ne fut lancée qu'à la fin des années 1980, avec l'aide de l'entreprise japonaise Tadano, spécialisée dans les grues. L'entreprise fit don d'un de ses engins à l'île de Pâques, et assista les équipes d'archéologues pour redresser les statues colossales sur l'ahu. Grâce à l'étude des gravures et photographies du site datant d'avant 1960, l'ahu a été reconstruit au plus près de ce qu'il était dans les siècles passés.

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    D'autres vestiges peuvent être observés à Tongariki : têtes d'anciens moaïs, qui ont peut-être précédé les 15 actuellement debout, pukaos de pierre rouge (un seul a été remis au sommet d'un moaï), pétroglyphes etc.

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Le site de Tongariki en lui même est de toute beauté et forme un écrin grandiose pour les statues mégalithiques. Tandis que les vagues du Pacifique s'écrasent sur les côtes rocheuses et les falaises de Poïke, au fond se dresse l'îlot Motu Maratiri, qui aurait servi de refuge à certains habitants lors de périodes troublées.

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Un véhicule est nécessaire pour venir à Tongariki. Cependant la plupart des excursions y font également étape. Si vous venez par vous même, 2 itinéraires possibles, soit en prenant par le nord (direction Anakena) soit en tournant vers Rano Raraku à la sortie d'Hanga Roa. Si vous arrivez par vos propres moyens, il est conseillé de respecter la limitation de vitesse à 40 km/h. Cela vous permettra de gérer sereinement les rencontres avec les chevaux en liberté, qui parfois occupent toute la largeur de la chaussée. C'est ce qui nous est arrivé juste avant d'atteindre le parking de Tongariki. Je ne savais pas trop comment indiquer à ces paisibles mais encombrants équidés que je souhaitais passer. Un local qui arrivait en face a tout simplement klaxonné, et les quadrupèdes sont retournés se rafraîchir dans leur trou d'eau ...

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    Ahu Tongariki : 15 moaïs sauvés des eaux

     

    A suivre prochainement, un autre site incontournable, situé juste en face de Tongariki, la carrière de Rano Raraku, là d'où viennent les moaïs ...


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    La côte nord de l'Île de Pâques recèle plusieurs sites archéologiques intéressants, le tout dans un environnement d'une beauté sauvage. Le premier de ces complexes, en venant d'Hanga Roa et d'Anakena par la route, se nomme Te Pito Kura, ce qui signifie le nombril du monde en Rapa Nui.

    Ici, un seul moai, mais pas n'importe lequel, cassé en deux et couché face contre terre, avec son pukao de pierre rouge qui gît non loin. Ce moai, nommé Paro, est le plus grand moai jamais érigé sur un ahu : il mesure dans les 10 mètres de haut sans le pukao, pèse approximativement 80 tonnes. Ses oreilles mesurent à elles seules 2 mètres de long. Le pukao quant à lui atteint presque les 2 mètres de hauteur pour un poids de 10 tonnes. Paro fut renversé par les habitants de l'île il y a plus de deux siècles, lors des événements qui mirent fin au culte des moais. Guerres tribales, révoltes, ou évolution des croyances religieuses, on ne sait pas bien.

    Te Piko Kura

     

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    Si on regarde vers l'est, depuis l'esplanade devant le moai, on aperçoit au fond le volcan Poike, recouvert d'une maigre végétation, avec ses  trois petits dômes de lave. De l'autre côté, sur la gauche du colosse, en descendant vers la mer, une mystérieuse pierre magnétique attire le voyageur. La légende raconte que cette roche parfaitement lisse et ovale, de 80 cm de diamètre, aurait été amenée ici par le premier roi de l'île, en provenance des Marquises ... Elle aurait le pouvoir de transmettre énergie et mana à ceux qui la touchent, et favoriserait la fertilité.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    En contrebas, la baie de la Pérouse, ainsi nommée en mémoire du passage de l'explorateur Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse. En 1785, le roi Louis XVI le choisit pour mener une expédition d'exploration scientifique autour du monde. Les frégates La Boussole et L'Astrolabe, parties de Brest le 1er août 1785, font escale dans cette baie en avril 1786. Les contacts entre les navigateurs et les habitants de l'île furent pacifiques : échanges de graines, de fruits, de volailles ... Les deux bateaux et leur équipage ne reverront jamais les côtes françaises, victimes d'une tempête aux abords des Îles Salomon.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    A quelques kilomètres de là, sur la droite de la route, se trouve le site de Papa Vaka, un ensemble de roches volcaniques affleurant de sol et gravées de nombreux pétroglyphes. La plupart des motifs sont liés à l'océan : hameçon, canoë, créatures marines diverses. Ci-dessous un thon , facilement reconnaissable, et en bas à droite, un requin. Des panneaux explicatifs aident le visiteur à interpréter les gravures.

    La baie de la Pérouse, à la recherche du Tinamou

     

    La route continue à longer la mer jusqu'à la presqu'île de Poike. On s'arrête de temps à autre, intriguées par un panneau ou d'autres voitures stationnées à l'entrée d'un chemin. On verra ainsi la pierre de Pu o Hiro, une pierre d'un peu plus d'un mètre de haut, percée de plusieurs trous, qui aurait servi à produire des sons. 

    Dernier arrêt avant d'obliquer vers le sud en direction de Tongariki.  Alors que ma fille est sortie vérifier s'il n'y a pas un vestige intéressant au bout d'un sentier qui descend vers la mer, je l'attends dans la voiture. C'est à ce moment que j'aperçois sur le bas-côté un oiseau ressemblant à une perdrix. Pas de doute, c'est bien un Tinamou perdrix (Nothoprocta perdicaria), le seul des 5 oiseaux terrestres introduits sur l'île que je n'ai pas encore vu. Je récupère l'appareil photo, que bien sûr j'avais rangé, je sors tout doucement de la voiture, et là, le Tinamou s'est volatilisé ! Nous repartons et quelques centaines de mètres plus loin, qu'est ce que je vois, un Tinamou qui traverse tranquillement la route. Cette fois, je prends une première photo souvenir à travers le pare-brise, puis je sors, lentement. Encore raté, impossible de savoir où le Tinamou est passé. Il est sûrement bien caché derrière une touffe d'herbe. Car la bête vole peu, et préfère se déplacer à pied. Pendant 2 jours, j'ai pensé que je n'aurai que la photo ci-dessous à présenter !

    Tinamou

    En attendant une nouvelle rencontre hypothétique avec un Tinamou, nous poursuivons la visite des sites archéologiques, le prochain sera Tongariki.


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