Aujourd'hui je vous emmène dans la Drôme, département voisin de celui des Hautes-Alpes, situé à l'ouest de ce dernier. Son nom vient de la rivière éponyme, qui le traverse jusqu'à son confluent avec le Rhône. Nous connaissons surtout le sud du département : le Diois et la vallée de la Drôme, au pied du massif du Vercors, et la Drôme provençale, avec le parc naturel régional des Baronnies provençales.

J'ai découvert le village de Pontaix un peu par hasard, lors d'un aller-retour imprévu de Veynes à Valence TGV, suite à un problème de train en retard. Pontaix se trouve sur les bord de la Drôme, au sud de Die. Le village est dominé par les ruines d'un château médiéval. La chapelle du château, visible sur la première photo, est actuellement un temple protestant. Ces photos ont été prise alors que je revenais de Valence, après le coucher du soleil, car à l'aller ma passagère avait un TGV à prendre. Nous n'avons pas eu l'occasion d'y retourner.
 

Le rocher du Caire, au dessus de Rémuzat, en Drôme provençale, est en endroit que nous connaissons bien, nous y allons presque à chaque fois que nous sommes en vacances dans les Hautes-Alpes. C'est l'endroit idéal pour observer les Vautours fauves (Gyps fulvus). Il est préférable d'y arriver avant le milieu de la matinée, pour assister à l'envol de ces magnifiques rapaces.

Les vautours ne sont pas les seuls à peupler le secteur, insectes et oiseaux sont nombreux sur le plateau de Saint-Laurent, qui s'étend en arrière du rocher jusqu'au village de Saint-May. Ci-dessous une belle Abeille charpentière ou Xylocope. Ces abeilles toutes noires, dont il existe plusieurs dizaines d'espèces à travers le monde, font parties des plus grandes abeilles. Le Xylocope violet, espèce la plus commune en France, mesure jusqu'à 3 cm de long et 5 cm d'envergure. Il est plus grand que le Frelon européen, et plus encore que le Frelon asiatique.

En arrivant au parking, un rapace à la silhouette différente de celle des vautours nous survole à basse altitude. il s'agit d'un Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), le fameux rapace mangeur de serpents, assez commun en été dans la région. Lorsque les températures baissent et que lézards et serpents se raréfient, le Circaète Jean-le-Blanc part hiverner en Afrique sub-saharienne.

En revenant de notre visite aux vautours, après avois déjeuné à Rémuzat, nous sommes passé par le site du Claps, près de Luc-en-Diois, dans la vallée de la Drôme. La formation de cet amas de pierres gigantesques résulte d'une catastrophe naturelle datant d'il y a seulement quelques siècles : en 1442, une partie du pic de Luc, montagne qui domine le secteur, s'écroula, entrainant avec elle d'énormes blocs de pierres. Les blocs rocheux bloquèrent l'écoulement de la Drôme et formèrent deux lacs. Le plus grands fut pendant un temps utilisé par les moines chartreux comme réserve de poissons. Après la révolution il fut cependant décidé de percer les roches pour vider les lacs, assécher les marécages formés par la stagnation des eaux, et restaurer l'écoulement de la Drôme. Le site est de nos jours apprécié des touristes, qui peuvent y pratiquer l'escalade, la baignade, le canyoning, la randonnée, etc.
 

En reprenant la route vers les Hautes-Alpes, on peut faire un petit détour par la source de la Drôme, située près du col de Carabès (1 260 m d'altitude), qui relie la vallée de la Drôme au Buech dans les Hautes-Alpes. Au col, bien connu des cyclistes, une petite clairière herbacée apparaît, entourés par la forêt. De nombreux papillons virevoltent parmi les fleurs. En voici quelques uns, que j'ai réussi à photographier et à identifier (si je me suis trompée, vous pouvez de me l'indiquer en commentaire). Tout d'abord une Zygène transalpine (Zygaena transalpina), puis un Mercure (Arethusana arethusa), un Soufré ou un Fluoré (Colias sp) - je ne sais pas si l'on peut aller jusqu'à l'espèce pour celui-là - et enfin un Sablé du Sainfoin (Polyommatus damon).

Nous revenons sur l'axe Veynes-Valence pour boire un café au refuge du col de Cabre (altitude 1 180 m), qui marque aussi la limite entre les deux départements. Ici aussi, l'été, de nombreux de cyclistes font une pause bien méritée.

Les températures se sont rafraîchies, nous pouvons partir en randonnée. Je vous propose de rejoindre le hameau de Glaise, en partant de la ville de Veynes dans les Hautes-Alpes. Le sentier démarre près de la piscine de Veynes : un panneau de bois balisé GR94D indique "col de Cuberselle 1h30, col de Combe Noire 2h, Glaise 3h15". Le parcours est essentiellement en montée, et le début est en plein soleil. A éviter quand il fait chaud, ou sinon partir tôt le matin et prendre suffisamment d'eau. On démarre à une altitude d'environ 900 m.

Le début du parcours grimpe bien. La végétation méditerranéenne qui s'épanouit sur ce versant exposé au sud offre peu d'ombre au randonneur. En se retournant on a de belles vues sur Veynes. Un peu plus haut, entre les arbres, on aperçoit la petite route départementale qui monte à Glaise.

Par la suite, les vues sont orientées à l'ouest, avec de grandioses panoramas sur les montagnes de la Drôme. Au col de Cuberselle (altitude 1254 m) on continue à suivre le GR (balisé en rouge et blanc) jusqu'au col de Combe Noire (altitude 1300 m). Le parcours devient plus ombragé. A partir de cet endroit nous arrivons en terrain connu, puisque nous sommes déjà venus plusieurs fois jusqu'ici depuis Glaise.

Bientôt nous apercevons la montagne de Charajaille, qui domine le hameau de Glaise, et au loin la montagne d'Aurouze dans le massif de Bure, porte d'entrée du Dévoluy. Cette partie de la randonnée est presque plate. On atteint rapidement le col de la Chaise puis celui de Berthaud avant de redescendre sur le hameau de Glaise par la piste que nous connaissons bien.

Une fois à Glaise, pour ceux qui veulent redescendre à Veynes, deux choix possibles : soit emprunter la route départementale, qui n'est pas très fréquentée, puisqu'elle ne dessert que le hameau de Glaise et sa dizaine de maisons, soit, pour ceux qui n'ont pas le vertige, passer par le hameau de Chateauvieux et le sommet de Champerus (attention itinéraire un peu "aérien" comme indiqué dans les topos de randonnée).

Il fait toujours trop chaud pour aller marcher. Un peu comme fin juillet l'année dernière lorsque nous étions en vacances dans les Hautes-Alpes au Chalet du Val de Glaise. Je venais d'avoir le Covid et n'étais pas en grande forme, pas le courage d'aller traquer les oiseaux sur les pentes et les sentiers du hameau. C'est ainsi que j'ai découvert les papillons qui virevoltaient parmi les fleurs sauvages de la prairie en contrebas du chalet. Evidemment, j'avais déjà constaté les années précédentes qu'il y avait beaucoup de papillons dans le coin, mais je n'avais pas cherché à les identifier ni à les prendre en photo. Ces petites bêtes sont plus difficiles à identifier à l'espèce précise que les oiseaux, j'ai encore beaucoup à apprendre.

Voici pour commencer l'Écaille chinée (Euplagia quadripunctaria), une espèce facile à reconnaître. Bien qu'active durant la journée, vous ne la trouverez pas dans un guide des papillons de jour, puisqu'elle appartient à une famille de papillons dit "de nuit". Ce papillon se nourrit du nectar de fleurs poussant dans les friches et les prairies sèches, il apprécie en particulier les chardons. Mâle et femelle sont identiques. L'individu présenté ici m'a laissé le photographier sous tous les angles, c'était une bien jolie rencontre.

Comme il fait très chaud en ce moment, je vous propose une petite promenade rafraîchissante dans une rivière des Hautes-Alpes, le Petit Buech. C'est une rivière de montagne qui charrie beaucoup de galets. En été le niveau d'eau est très bas, on peut facilement y marcher, les pieds dans l'eau. Très agréable quand il fait trop chaud ! On en avait bien profité l'an dernier pendant la canicule. Le Petit Buech prend sa source près de Gap et traverse toute la commune de Veynes, où nous allons souvent en vacances depuis une vingtaine d'années (et oui la première fois c'était en 2003). 

Un matin de début août 2022, nous y avons rencontré deux Chevaliers guignettes (Actitis hypoleucos). Était-ce un couple ? Possible, l'espèce se reproduit dans les Hautes-Alpes. Cependant nous n'avons pas vu de jeune. Le Chevalier guignette est un des seuls limicoles qui nichent dans les Alpes françaises. Jusque-là, j'avais plus l'habitude de le rencontrer en halte migratoire sur les quais de la Seine à Paris.

Puisque cela fait exactement 20 ans que nous traînons nos chaussures de marche dans ce coin des Hautes-Alpes, je vous propose d'y revenir prochainement avec des randos, des photos de paysage, de la flore et de la faune (même si on n'y va pas cette année car nous sommes bien occupés à découvrir notre nouvelle région). 

Veynes est une petite ville d'un peu plus de 3 000 habitants, située dans la partie ouest du département des Hautes-Alpes. En plus de la ville proprement dite, la commune comprend les hameaux de Saint-Marcellin, Chateauvieux et bien sûr Glaise, où nous allons régulièrement en vacances depuis 2003.

De tout temps, Veynes a été un lieu de passage. Au XIXe siècle la ville devient un carrefour ferroviaire, à la croisée des lignes de Marseille, Grenoble, Valence et Briançon.

La ville est construite en longueur, sur la rive nord du Petit Buech, en suivant la vallée qui relie Gap à la Drôme et plus loin à la vallée du Rhône. Veynes est réputée pour son ensoleillement exceptionnel, qui rappelle la Provence toute proche. L'été, le plan d'eau et les campings sont très prisés des touristes Néerlandais. De notre côté on préfère les sentiers de randonnée autour de Glaise, et on réserve le plan d'eau pour les jours de canicule.

Suivez-moi pour une petite promenade, à partir de l'hôtel de ville et de sa tour, dans les ruelles de Veynes.
 

Sur l'église de Veynes, il y a une colonie d'Hirondelles de fenêtre, mais en ville on peut aussi rencontrer une autre espèce d'hirondelle, plus spécifique de la montagne : l'Hirondelle de rocher (Ptyonoprogne rupestris). Celle-ci s'était posée sur un volet, un jour de grand vent.

Parfois on rencontre aussi des animaux plus étranges dans les rues de Veynes. Cette fourmi géante faisait partie d'une exposition, durant l'été 2016.
 

Pour revenir à des animaux un peu plus classiques, voici une petite famille de Rougequeues noirs (Phoenicurus ochruros), que l'on avait découvert une année non loin du torrent de la Glaisette, dans une ruelle menant à des jardins.

Il me reste quelques randonnées à vous proposer dans la région mais ce sera pour plus tard. Dans les prochains articles nous traverserons à nouveau la France en diagonale, direction la Bretagne.