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    Cet article est le dernier consacré aux oiseaux du Marais de Suscinio, que nous avons visité en avril dernier. Il est entièrement dédié à l'Aigrette garzette (Egretta garzetta), ce petit héron blanc que l'on rencontre couramment de nos jours le long de presque toute les côtes de France, mais aussi au bord des grands fleuves comme la Loire ou le Rhône.

    Cela n'a pas toujours été le cas : si l'on prend l'exemple de la Bretagne, l'Aigrette garzette en était totalement absente au début du XXème siècle. Ce n'est que vers le début des années 1960 qu'elle commence à y nicher régulièrement, d'abord au lac de Grand-Lieu en Loire Atlantique, puis à Guérande dans les années 1980, avant de coloniser le Morbihan dans la foulée, et plus récemment le Finistère et toute la côte nord de la Bretagne (source  : Ornithologie en Bretagne de Yvon Guermeur).

    L'Aigrette garzette est l'exemple d'une espèce qui se porte bien, au niveau de toute l'Europe, suite à une forte croissance de sa population jusqu'aux années 1990, alors qu'elle avait quasiment disparu d'Europe occidentale à la fin du XIXème siècle, victime de l'industrie de la plumasserie. 

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    En plumage nuptial, deux fines plumes orne l'arrière de la tête,  et de longues aigrettes vaporeuses descendent des épaules jusqu'à la queue (ce qui a valu à l'Aigrette garzette une bien sombre période, heureusement révolue de nos jours). Généralement les lores (c'est ainsi qu'on appelle chez les oiseaux la partie située entre les yeux et le bec) sont bleus, mais ils virent au mauve lors de la parade nuptiale. Ces différentes caractéristiques sont plus ou moins visibles sur les photos ci-dessous. Par contre nous n'avons pas observé de parade ni de colonie de nidification, les spécimens observés étant plutôt à la recherche de nourriture.

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio

     

    Aigrette garzette - Suscinio


    Dans un prochain article, nous irons faire un tour sur le Golfe du Morbihan. A bientôt pour d'autres découvertes, en Bretagne ou ailleurs. 


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    L'été, c'est la période de naissance des bébés Phoques veaux-marins de la Baie de Somme, mais c'est aussi la pleine saison touristique sur la côte Picarde, qui accueille chaque année de plus en plus de visiteurs. Le risque est important pour les bébés phoques d'être séparé prématurément de leur mère suite à des dérangements, c'est pourquoi si vous visiter cette magnifique baie il est impératif de ne pas approcher les phoques à moins de 300 m de distance et de respecter leur repos lorsqu'ils se prélassent sur les bancs de sable à marée basse.

    Le Phoque veau-marin, autrefois abondamment chassé, avait presque disparu des côtes françaises depuis la fin du XIXème siècle. Depuis l'interdiction de sa chasse en 1972 en France, la population de Phoques veaux-marins en Baie de Somme se reconstitue tout doucement, avec les premières reproductions notées en 1992.

    Depuis 1986, l'association Picardie Nature oeuvre à la protection de ce mammifère emblématique, en surveillant les populations de phoques, en sensibilisant le public et en recueillant dans son centre de sauvegarde spécialisé les bébés phoques séparés de leur mère. Une fois qu'ils sont assez grands et autonomes, les jeunes phoques sont relâchés dans la baie.

    Vous pouvez aidez l'association Picardie Nature en parrainant un jeune phoque du centre de sauvegarde : https://ssl.picardie-nature.org/dons/?p=phoques_csfs ou en participant (jusqu'à demain 14 juillet 2016) à la campagne de financement participatif pour aider à la surveillance estivale des phoques : http://fr.ulule.com/surveillance-estivale/. Actuellement, 7 bébés phoques sont présents au centre de sauvegarde, ils se prénomment Darwin, Linné, Fabre, Belon, Cuvier, Harris et Owen.

    Je n'ai pas de photo de phoque à vous montrer pour illustrer cet article, mais la Baie de Somme regorge d'autres merveilles dont voici un aperçu (photos prises lors d'un séjour en août 2013). 

    Tout d'abord je vous conseille une petite balade à la pointe du Hourdel au sud de la baie. Des bénévoles de Picardie Nature s'y trouvent souvent, avec des longues vues, ils pourront vous aider à repérer les phoques sur les bancs de sable.

    A marée basse on pourra y observer facilement quelques espèces d'oiseaux qui n'ont pas l'air d'être dérangé plus que ça par les visiteurs, comme les Aigrettes garzettes (Egretta garzetta) 

    Aigrette garzette - Le Hourdel

     

    Aigrette garzette - Le Hourdel

     

    Aigrette garzette - Le Hourdel

     

    Deuxième espèce rencontrée au Hourdel, le Goéland cendré (Larus canus), un de nos plus petits goélands, de la taille d'une Mouette rieuse. On le différencie facilement des Goélands argenté et leucophée par sa taille mais aussi par son bec plus fin dépourvu de tâche rouge et son air gentil :

    Goéland cendré - Le Hourdel

     

    Goéland cendré - Le Hourdel

     

    Goéland cendré - Pointe du Hourdel

     

    Deuxième étape dans la région, Quend-Plage. On y va pour la baignade (qui a dit que l'eau était froide en Picardie ?), pour les châteaux de sable, le soleil (si, si, parfois il fait même très chaud). Mais si vous levez les yeux au dessus des vagues, vous verrez peut-être quelques oiseaux en déplacement local ou même en migration. En effet de nombreux oiseaux migrateurs suivent les côtes lors de leur voyages saisonniers.

    Ci-dessous quelques Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis) qui survolent la mer à la recherche de proies (les sternes se nourrissent essentiellement de poissons) :

    Sterne caugek - Quend Plage

     

    Sterne caugek - Quend Plage

     

    Sterne caugek - Quend Plage

     

    Et un vol d'Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) en direction du Sud. Il me faudra attendre un voyage en Islande pour en voir de près.

    Huitrier pie - Quend Plage

     

    Au sud de la Baie de Somme, en direction de Mers-les-Bains, on s'arrêtera à Ault pour admirer les premières falaises de craie que l'on rencontre à partir de là jusqu'à l'estuaire de la Seine en Normandie. Sur les rochers, des Goélands argentés (Larus argentatus) adultes et juvéniles prennent le soleil devant la mer turquoise.

    Goéland argenté - Ault

     

    Goéland argenté - Ault

     

    Goéland argenté - Ault

     

    Goéland argenté - Ault

     

    Encore un peu plus au Sud, toujours sur la commune d'Ault, se trouve le Bois de Cise, une sorte de faille dans la falaise, qui descend jusqu'à la mer. De chaque côté, de magnifiques villas datant pour la plupart de la Belle époque se nichent sous les arbres. Le Bois de Cise est aussi un site exceptionnel d'observation de la migration des oiseaux, particulièrement au printemps. En cet fin août j'ai pu y photographier un vol de Courlis cendrés (Numenius arquata) :

    Courlis cendré - Bois de Cise

     

    Pour finir ce petit tour en Baie de Somme, je vous conseille de visiter les Jardins et l'Abbaye de Valloires, à quelques kilomètres de la mer sur la commune d'Argoules. Pour les amoureux du patrimoine, ne manquez pas l'église de l'abbaye avec son orgue et sa grille de fer forgé, et les boiseries de la sacristie. Les jardins quant à eux présentent sur 8 hectares plus de 5000 variétés de plantes, dans un cadre enchanteur.

    Jardins de Valloires

     

    Abbaye de Valloires

     

    Abbaye de Valloires

     

    Abbaye de Valloires

     

    En guise de conclusion, je vous offre un coucher de soleil sur la Baie, vu depuis Le Crotoy

    Merveilles de la Baie de Somme

     

    Dans un prochain article, je vous présenterai quelques oiseaux observés au Parc du Marquenterre ... 


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    Aguas Calientes, 4h du matin. Nous voici à l'aube de cette journée tant attendue au Machu Picchu. Avec la peur d'être déçu tant on a vu de photos de ce site, mais ce ne sera pas le cas. Pour moi cela reste un incontournable. Si vous n'allez qu'une fois au Pérou, allez au Machu Picchu (enfin ce n'est que mon avis).

    Il fait encore nuit lorsque nous rejoignons la file d'attente pour la navette qui monte jusqu'au site, vers 5h (celle-ci se trouve au bas de la rue principale, pas très loin de la voie ferrée). C'est donc dans le noir que nous parcourons les lacets de la carretera Hiram Bingham, du nom de celui qui redécouvrit la cité perdue, en 1911.

    A l'entrée du Machu Picchu, nouvelle file d'attente : afin de protéger le site, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, un contrôle strict des accès et des quotas de visiteurs par jour ont été mis en place. Surtout n'oubliez pas votre passeport et vos billets (ces derniers doivent être achetés à l'avance soit depuis la France soit à Cuzco).

    Une fois ces formalités faites, nous grimpons sur les hauteurs des terrasses agricoles pour admirer le lever du Soleil. Au fur et à mesure que l'astre du jour s’élève dans le ciel, les montagnes et les différentes constructions s'illuminent. C'est juste magnifique, à la hauteur de nos espérances.

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Nous avons la matinée devant nous pour explorer à notre guise la citadelle (en arrivant à 6h les touristes sont encore peu nombreux, et les gardiens assez cool. En fin de matinée, avec l'affluence, ils deviennent très stricts et nerveux).

    Comme nous l'avons déjà vu à Raqchi et à Chinchero, les ruines Inca offre un habitat idéal au petit faucon local, la Crécerelle d'Amérique (Falco sparverius), que nous observons au détour des différentes constructions :

    Crécerelle d'Amérique - Machu Picchu

     

    Crécerelle d'Amérique - Machu Picchu

     

    Crécerelle d'Amérique - Machu Picchu

     

    Le dieu Soleil des Incas nous fait l'honneur de sa présence durant toute la journée. Le ciel bleu qui va avec cette météo radieuse met bien en valeur la pierre de granit qui a servi à construire les différents bâtiments. Le Machu Picchu ne se trouve qu'à 2834 m d'altitude, la végétation a bien changé par rapport aux étendues d'herbes sèches de la puna. On sent déjà les influences de la forêt amazonienne. Les montagnes recouvertes de végétations tropicales forment un écrin de verdure pour les ruines, ce qui rajoute à la magie du site. Nous avons de la chance, la cité perdue est parfois plongée dans le brouillard une bonne partie de la journée (pas mal aussi pour le mystère et la magie, mais moins bien pour la vue). 

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    18 août 2015 : L'énigme du Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Les archéologues et les historiens se posent encore la question du rôle de la cité de Machu Picchu dans l'empire Inca. Ce qui est à peu près sûr, c'est qu'elle a été occupée seulement pendant une période de temps assez courte, pendant le siècle qui précède l'arrivée des Espagnols. Ceux-ci n'auront pas connaissance de l’existence du Machu Picchu, qui dût être abandonné suite à la chute de l'empire Inca. A quoi pouvait servir une cité si prestigieuse au milieu de la jungle, dans un lieu mal desservi même du temps des Incas ? Résidence de l'Inca et de sa famille (le Machu Picchu aurait été construit du temps de l'empereur Pachacutec) ? Sanctuaire religieux ? Les deux à la fois ? Les hypothèses les plus farfelues ont aussi circulé : le climat de la région est idéal pour la culture de la coca, la cité du Machu Picchu, difficile d'accès, était-elle un repère de narcotrafiquants ?

    Au cours de notre visite, nous avons émis une autre hypothèse : le Machu Picchu serait un nichoir à hirondelles géant ! En effet nous observons quantité de ces sympathiques oiseaux, occupés à nourrir leur jeunes cachés dans les anfractuosités des ruines. Il s'agit de l'Hirondelle bleu et blanc (Notiochelidon cyanoleuca), une espèce répandue dans une grande partie de l'Amérique du Sud.
     

    Hirondelle bleue et blanche - Machu Picchu

     

    Hirondelle bleue et blanche - Machu Picchu

     

    Hirondelle bleue et blanche - Machu Picchu

     

    Dans la partie centrale du site se trouvent des constructions plus sophistiquées, qui se servent des rochers de la montagne comme soubassement sur lesquels sont posés des mur de pierres parfaitement agencées. On y admire en particulier des fontaines encore en fonctionnement, et le magnifique temple du Soleil. Ici l'oeuvre de la nature et celle de l'homme fusionnent pour former un tout.

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Imperturbable, quelques lamas se promènent en liberté dans les ruines (c'est possible qu'ils servent aussi de tondeuses à gazon).

    Lama - Machu Picchu

     

    Les arbres présents sur le site nous donnent un aperçu de la végétation de la région, nous remarquons en particulier les plantes épiphytes qui poussent sur les arbres, ici des broméliacées. 

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Les touristes devenant de plus en plus nombreux, en fin de matinée nous décidons de rentrer à Aguas Calientes, non pas en bus comme à l'aller, mais à pied en empruntant le chemin piéton. Celui-ci est plus direct que la route empruntées par les navettes, qu'il croise à maintes reprises. Le terrain étant très pentu, il comporte de nombreuses portions d'escalier.

    C'est un moyen d'explorer un peu la jungle qui entoure le Machu Picchu, pour ceux qui ne restent qu'une journée (c'était notre cas). Nous y avons observé quelques nouvelles espèces d'oiseaux et une végétation tropicale très riche.

    Ci-dessous, on peut voir un Tangara à ventre jaune (Thlypopsis ruficeps), un joli passereau qui se déplace avec agilité dans les arbustes bordant le sentier. Bien que ses couleurs soient vives, elles lui offrent un bon camouflage. Avec un peu de patience on aurait eu une meilleure photo, mais nous n'avions pas trop le temps de traîner, notre train de retour pour Cuzco étant prévu dans l'après-midi.

    Tangara à ventre jaune - Machu Picchu

     

    Nous avons eu plus de chance avec les Parulines ardoisées (Myioborus miniatus), occupées à ramasser des matériaux pour leur nid sur le talus au bord de la route.

    Paruline ardoisée - Machu Picchu

     

    Paruline ardoisée - Machu Picchu

     

    Paruline ardoisée - Machu Picchu

     

    Nous apercevons aussi différents colibris, mais trop furtivement pour pouvoir les identifier. Les plantes par contre se laissent facilement photographier.

    Machu Picchu

     

    Machu Picchu

     

    Une fois arrivé au village d'Aguas Calientes (renommé Machu Picchu Pueblo pour des questions marketing), nous longeons la rivière Urubamba et repérons quelques autres oiseaux, dont ce Colibri grivelé (Taphrospilus hypostictus) qui prélève du nectar dans cet arbuste aux fleurs mauve et blanche que je n'ai pas encore identifié.
     

    Colibri grivelé - Machu Picchu

     

    Colibri grivelé - Machu Picchu

     

    Colibri grivelé - Machu Picchu

     

    Les  Tangara des palmiers (Thraupis palmarum) quant à eux préfèrent se reposer sur les antennes de télévision et les poteaux électriques. Très bruyants, nous les repérons à leur cris.

    Tangara des palmiers - Machu Picchu

     

    Tangara des palmiers - Machu Picchu

     

    Près de la rivière, un  Tangara évêque (Thraupis episcopus) tout bleu consomme des baies dans un arbuste. Comme vous avez pu le remarquer, de nombreuses espèces présentées ici sont des tangaras. Le Congrès ornithologique international reconnaît 110 espèces portant le nom de Tangara en français, toutes appartenant à la vaste famille des Thraupidae, qui regroupe exclusivement des passereaux du Nouveau Monde.

    Tangara évèque - Machu Picchu

     

    Avant de reprendre notre train, nous choisissons pour déjeuner un petit restaurant dans la rue principale. J'ai réussi à retrouver son nom sur Google Earth, il s'agit de l'Ollantay. Le service est un peu lent mais le personnel est très serviable et nous y avons mangé les meilleurs rocoto relleno (sorte de piment farci) de notre séjour.

    A regret nous quittons déjà ce village que j'ai trouvé charmant, avec ses petits airs de Far West, pour reprendre le train qui nous amènera à Poroy à une vingtaine de kilomètres de Cuzco.

    Je finirai cet article par une citation du poète chilien Pablo Neruda :

    « Machu Picchu es un viaje a la serenidad del alma, a la eterna fusión con el cosmos, allí sentimos nuestra fragilidad. Es una de las maravillas más grandes de Suramérica. Un reposar de mariposas en el epicentro del gran círculo de la vida. Otro milagro más. » 

    A bientôt pour la suite du voyage.

     


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