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    Lors d'un précédent article (Le marais de Suscinio) je vous avais promis une série sur les Échasses blanches, espèce que nous avons beaucoup observée et photographiée lors de nos ballades au marais de Suscinio en avril dernier.

    L'Echasse blanche (Himantopus himantopus) est un oiseau nicheur assez commun au marais de Suscinio, et plutôt facile à observer : perchée sur ses pattes rouges démesurées, son plumage contrasté noir et blanc ressort bien sur l'eau, contrairement aux petits limicoles gris tels que les Chevaliers gambettes ou aboyeurs.

    L’Échasse blanche est arrivée relativement récemment en Bretagne. Au XIXème siècle cette espèce était cantonnée à la Camargue. Petit à petit, le pourtour méditerranéen et la façade atlantique sont conquis, mais ce n'est qu'à partir des années 1960 que l'espèce est notée nicheuse en Bretagne.  Au début des années 2000, on comptait 275 couples nicheurs sur la région, les sites de prédilection de l'espèce étant les marais de la presqu'île de Guérande et ceux des alentours du Golfe du Morbihan (source : Ornithologie en Bretagne de Yvon Guermeur).

    Après ce petit historique, place aux photos. Vous remarquerez que selon les individus, il y a plus ou moins de noir au niveau de la tête. C'est en général les mâles qui ont le plus de noir, mais ce n'est pas une règle absolue. On se demande d'ailleurs pourquoi cet oiseau s'appelle Échasse "blanche", personnellement je le trouve plutôt tricolore !

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Echasse blanche - Suscinio

     

    Je vous dis à bientôt pour une dernière série sur les oiseaux du marais, qui sera consacrée à l'Aigrette garzette. Profitez bien du soleil si vous en avez dans votre région ! 


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    Dernière journée dans la vallée sacrée, que l'on n'a peut être pas autant appréciée qu'on aurait dû, l'esprit occupé par la suite du voyage : rien de moins que le Machu Picchu suivi d'un petit saut en Amazonie (avec un peu d’appréhension quand même, même si toute la logistique est prévue).

    Nous quittons Cuzco pour Pisac dans la matinée. En chemin, nous faisons quelques pauses photos. La première sur les hauteurs de Cuzco pour admirer le site de Sacsayhuamán dont je vous ai déjà parlé dans un précédent article : 14 août 2015 : Cuzco, capitale des Incas. Vu d'en haut, on distingue parfaitement les remparts en zig-zag qui caractérisent la forteresse, alors qu'au fond on devine les collines où poussent, dans un désordre indescriptible, les faubourgs de Cuzco :

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    Le deuxième arrêt a lieu peu avant Pisac, il nous offre une magnifique vue sur la vallée sacrée des Incas, où coule paisiblement la rivière Urubamba. Plusieurs centaines de kilomètres plus loin, après être passé au pied du Machu Picchu et avoir plongé dans la forêt amazonienne, les eaux de l'Urubamba rejoindront le Marañón puis l'Amazone.
     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    Au fond, dominant la vallée, on aperçoit un sommet enneigé, il doit s'agir du Sawasiray, 5818 m d'altitude. 

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    Pisac est un site Inca très complet, un des plus riches après le Machu-Picchu. La forteresse fut vraisemblablement fondée au 15ème siècle pour défendre la sud de la vallée sacrée. Cependant, en l'absence de traces écrites, bien des mystères persistent sur l'usage des différentes constructions de Pisac.

    Ce qui frappe en premier le visiteur ce sont les terrasses parfaitement conservées qui épousent le flanc des montagnes. Ces terrasses sont encore cultivées de nos jours. La fin de la saison sèche n'est malheureusement pas le meilleur moment pour observer les cultures.

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    En parcourant les ruines, au hasard des sentiers et des escaliers, on rencontre à nouveau des fleurs de l'Inca, mais cette fois sans les Percefleurs à gorge noire (voir ici : 10 août 2015 : Alpagas, percefleur et flamants) :

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    Après la visite du site archéologique, nous faisons un petit tour au marché de Pisac (le village moderne, construit par les Espagnols, se trouve au pied des ruines, dans la vallée). J'ai trouvé ce marché très touristique, bien moins authentique que celui de Chinchero. 

    Notre chauffeur, qui nous a accompagné pendant ces quelques jours dans la vallée sacrée, nous propose de déjeuner dans un restaurant touristique à Urubamba (petite ville à mi-chemin entre Pisac et Ollantaytambo, au bord de la rivière éponyme). Nous avons le droit à un délicieux buffet de spécialités péruviennes. Pour le remercier nous offrons le repas à notre chauffeur.

    Ollantaytambo, probablement construite pour défendre le nord de la vallée sacrée, est une forteresse très escarpée (prenez votre souffle avant d'attaquer la visite). Intéressant, mais comme à Pisac le matin, vraiment beaucoup de monde. Il faut dire qu'on a complètement rejoint "le" circuit classique : tout le monde fait Pisac le matin, Ollantaytambo l'après-midi, et le soir c'est le train pour le Machu Picchu ...

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

      

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

     

    En face de la forteresse, de l'autre côté du village, on remarque d'étranges constructions sur la montagne. Il s'agit de silos construits par les Incas pour conserver les récoltes. L'intérêt de les mettre dans des lieux aussi inaccessibles était peut-être d'éviter les pillages, mais surtout permettait une conservation idéale grâce à l'air froid et sec des zones d'altitude.

    17 août 2015 : De Pisac à Ollantaytambo

    Vous avez sans doute remarqué qu'il n'y a pas d'oiseaux dans cet article. Ils n'ont cependant pas été totalement absent de la journée : sur la place d'Armes d'Ollantaytambo se tenait un petit marché assez inhabituel, avec en particulier un vendeur de livres. Parmi les quelques dizaines d'ouvrages proposés, un guide sur les oiseaux du Pérou, que nous n'avons pu trouver en librairie à Cuzco : Birds of Peru, guide très complet en anglais, qui va alourdir nos bagages (il contient la description des 1700 et quelques espèces du Pérou), et alléger notre porte-monnaie (le prix demandé est un peu cher même après négociation, mais il faut bien nourrir le lama pour transporter les livres jusque là !).

    Nous nous rendons ensuite à la gare d'Ollantaytambo pour y attendre le train à destination du Machu Picchu. En effet le site incontournable du Pérou n'est pas desservi par la route. Il n'y a que 2 façons de le rejoindre : en train par une des 2 compagnies privées circulant sur cette ligne : Peru Rail et Inca Rail, ou à pied lors d'un trek de 4 jours le long du chemin de l'Inca.

    J'ai découvert par la suite qu'une 3ème possibilité existait, qui n'est pas proposée par les agences de voyages ni par les guides touristiques, mais que vous trouverez sans difficulté en consultant des blogs de voyageurs : depuis Cuzco, prendre un minibus se rendant à Santa Teresa, puis à Hydroelectrica (centrale hydroélectrique située au pied du Machu Picchu sur la rivière Urubamba). Ensuite continuer à pied en longeant la voie de chemin de fer jusqu'à Agua Calientes (la ville au pied du Machu Picchu). En théorie c'est interdit mais visiblement beaucoup le font. C'est la solution la moins chère, mais plus rustique et moins rapide.

    De notre côté nous avons donc choisi le train, à l'aller à partir d'Ollantaytambo, départ 19h, au retour arrivée à Poroy, une gare plus proche de Cuzco. Il fait déjà nuit lorsque nous quittons Ollantaytambo. Vers 21h nous arrivons à Agua Calientes (maintenant renommé Machu Picchu Pueblo) et après un dîner rapide allons nous coucher car le lendemain il faut se lever à 4h pour arriver au Machu Picchu à l'ouverture.

    A bientôt au Machu Picchu ! 


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    Nous voici de retour au marais de Suscinio, près du Golfe du Morbihan. En cette fin avril, les passereaux ne manquent pas. Il y a tout d'abord des espèces que l'on peut trouver un peu partout, dans nos jardins et dans les parcs de nos villes, comme l'Accenteur mouchet (Prunella modularis), le Serin cini (Serinus serinus), la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) ou le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) - photo ci-dessous. Rien d'étonnant à cela, puisque le marais est bordé côté nord par les maisons d’habitations du hameau de Suscinio. Nos petits amis des jardins sont d'autant plus facile à remarquer qu'on est en pleine période des chants (malgré le printemps un peu frais cette année).

    Rougegorge familier - Marais de Suscinio

     

    Côté sud, les dunes herbeuses séparent le marais de la plage et de l'océan. C'est le royaume des oiseaux des champs, sédentaires ou de passages. On trouve les mêmes espèces dans les zones cultivées de Picardie.

    Pour commencer, l'Alouette des champs (Alauda arvensis) qu'on entend chanter avant de l'apercevoir. Celle-ci a bien voulu coopérer en se posant sur un des poteaux de la clôture qui protège les dunes du piétinement. L'Alouette doit vivre ici à l'année.

    Alouette des Champs - Marais de Suscinio

     

    Le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) au contraire est un migrateur au long cours qui hiverne en Afrique. Ceux d'entre eux nichent au Groenland ou au Canada et effectuent la traversée de l'Atlantique sans escale en une trentaine d'heure. Quant à nos Traquets motteux bretons, possible qu'ils restent nicher dans la région - quelques couples ont été repérés dans le secteur du Golfe du Morbihan pendant l'enquête pour l'Atlas des oiseaux de France métropolitaine (2005-2012). Cependant avril est aussi la période du passage pré-nuptial pour ceux qui nichent dans le nord de l'Europe. Ci dessous un mâle (1ère photo, reconnaissable à son masque noir) puis une femelle (2ème photo) :

    Traquet motteux - Marais de Suscinio

     

    Traquet motteux - Marais de Suscinio

     

    Autre oiseau typique des milieux ouverts, le Tarier pâtre (Saxicola rubicola). Vous l'avez peut-être déjà aperçu au bord des routes de campagne, bien en vue sur un poteau ou un buisson, occupé à guetter les insectes. Les couleurs vives du mâle (tête noire, demi-collier blanc et poitrine orange) font qu'on ne peut pas le manquer :  

    Tarier pâtre - Marais de Suscinio

     

    La femelle elle est plus terne mais on retrouve les mêmes motifs de plumage que chez le mâle, le noir étant remplacé par du gris-brun. Bretagne oblige, celle-ci guette depuis un buisson d'ajonc :

    Tarier pâtre - Marais de Suscinio

     

    Pour terminer cette série d'oiseaux des campagnes, voici la Fauvette grisette (Sylvia communis), que l'on peut observer pratiquement dans toutes les régions de France, dans les milieux où prédominent les buissons et arbustes : haies, bocages, friches, et même champs de colza. Les individus observés en lisière du marais étaient très occupé à chanter et à construire leur nid dans les buissons au bord de l'eau.

    Fauvette grisette - Marais de Suscinio

     

    Dans le marais, les stars parmi les passereaux sont bien sûr les espèces qu'on ne rencontre que dans les milieux humides. Pour nous, le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) a été le plus facile à observer. Fraîchement arrivés du Sud du Sahara où ils passent l'hiver, les Phragmites des joncs sont assez peu farouches. Ils passent leur temps à chanter bien en vue sur les buissons ou même lors de brefs vols nuptiaux. L'intérieur du bec est d'un beau rouge vermillon qui contraste avec le plumage plutôt terne.

    Phragmite des joncs - Marais de Suscinio

     

    Phragmite des joncs - Marais de Suscinio

     

    Phragmite des joncs - Marais de Suscinio

     

    Phragmite des joncs - Marais de Suscinio

     

    Phragmite des joncs - Marais de Suscinio

     

    Voici maintenant une espèce qui nous a donné bien du fil à retordre : la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti). Dès notre première visite dans le marais, nous avions bien repéré son chant très sonore et caractéristique, mais impossible de l'apercevoir ... C'est le dernier jour que nous aurons la chance d'en voir une. La Bouscarle de Cetti passe la majorité de son temps cachée dans les buissons, à l'intérieur desquels elle trouve sa nourriture (insectes, vers et mollusques). C'est un petit passereau de couleur terne, un peu bouboule et aux ailes plutôt courte, faisant penser à un Rougegorge au niveau de la silhouette.

    Bouscarle de Ceti - Marais de Suscinio

     

    Bouscarle de Cetti - Marais de Suscinio

     

    Durant nos ballades, nous avons croisé plusieurs fois des ornithologues qui nous ont demandé si nous avions vu la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica), le passereau mythique des zones humides, qui nous arrive d'Afrique à la fin mars. A chaque fois nous leur avons répondu par la négative ; pourtant on aurait aimé la voir, la seule fois où j'ai pu l'observer c'était le 1er avril 2015 à Paris (voir l'article Une Gorgebleue à miroir Bd Richard Lenoir (Paris 11) ). Finalement, c'est en nous aventurant un peu plus loin vers l'ouest sur le sentier qui borde le marais côté océan que nous aurons la chance d'en voir une, de loin et souvent cachée dans la végétation, mais elle est bien là ! Et c'est plaisant de pouvoir l'observer dans son milieu plutôt que sur un platane d'alignement parisien.
     

    Gorgebleue à miroir - Marais de Suscinio

     

    Gorgebleue à miroir - Marais de Suscinio

     

    Gorgebleue à miroir - Marais de Suscinio

     

    Gorgebleue à miroir - Marais de Suscinio

     

    Ainsi se termine cette série sur les passereaux de Suscinio. En attendant de revenir dans le marais, je vous dis à bientôt pour d'autres découvertes.


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