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    Ce mercredi 16 mars, lors de la sortie mensuelle du CORIF (Centre ornithologique Île-de-France) au Jardin des Plantes, nous avons eu la chance d'observer longuement un Pic épeichette (Dendrocopos minor).

    Je vous ai déjà parlé du plus grand des pics observables en France, le Pic noir, qui peut atteindre 55 cm (voir ici : Visite d'un Pic noir au refuge), et du plus étrange de nos pics, le Torcol fourmilier (Un Torcol fourmilier au jardin des Grands Moulins). Cette fois, il s'agit du plus petit de nos pics. En effet il ne mesure que 16 cm, soit légèrement moins qu'un moineau. Assez commun dans les bois de feuillus et dans les parcs, il est cependant difficile à observer car il se plait dans les hautes branches des arbres, qu'il explore inlassablement à la recherche d'insectes. Le meilleur moyen de le repérer est son tambourinage et son chant, qui ressemble à celui d'un rapace.

    Celui observé mercredi est une femelle, elle est entièrement noire et blanche, alors que le mâle a la calotte rouge. Contrairement à son grand cousin le Pic épeiche, ni le mâle ni la femelle n'ont de rouge au bas ventre.

    Voici les photos de ce bel oiseau qui a bien voulu se tenir tranquille pendant de longues minutes à quelques mètres de notre groupe, et à hauteur d'appareil photo (c'est assez rare,  en général c’est une espèce qui ne tient pas en place) :

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Un Pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Pour la comparaison, voici un mâle, photographié en  2012 au Jardin du Luxembourg, on remarque bien la calotte rouge :

    Un pic épeichette au Jardin des Plantes

     

    Des mâles de l'espèce ont aussi été observés en cette fin d'hiver sur le site du Jardin des Plantes, affaire à suivre, peut-être prouvera-t-on sa nidification en 2016, dans le cadre de la 2ème année de l'Atlas des Oiseaux nicheurs du Grand-Paris (voir ici : L'atlas des oiseaux nicheurs du grand Paris : c'est parti !).

    Pour ceux que ça intéresse, la sortie du Corif au Jardin des Plantes a lieu chaque 3ème mercredi du mois, à 8h (durée environ 1h30). Rendez-vous près de la statue de Lamarck, face à l'entrée place Valhubert, à côté de la gare d'Austerlitz. La sortie est ouverte à tous.

    A bientôt pour de nouvelles découvertes.

     


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    Pour notre première journée à Cuzco, nous n'avons pas d'excursion de prévue ; nous avons donc le temps d'aller explorer la forteresse de Sacsayhuamán qui surplombe la ville. Nous ne sommes plus qu'à 3400 m d'altitude et les effets du "soroche" (c'est ainsi que les péruviens nomment le mal des montagnes) commencent à s'atténuer, aussi nous décidons de grimper jusqu'au site à pied. C'est tout à fait faisable en prenant son temps, si on est déjà habitué à l'altitude, et plus sûr que le taxi.

    Dès l'arrivée sur le site nous sommes impressionné par les murs constitués d'énormes blocs de pierre parfaitement ajustés, dont certains font plusieurs mètres de haut.
     

    Sacsayhuaman

     

    Nous commençons la visite par le sentier qui fait le tour du site en surplombant la ville. On peut y observer tranquillement la végétation locale. Ci-dessous un lupin de l'espèce Lupinus mutabilis, très commun dans les Andes où il fut domestiqué il y a plus de 1500 ans. Ses graines sont appréciées pour leur haute teneur en protéine, mais sa forte concentration en spartéine, un alcaloïde lui donnant un goût amer, a freiné le développement de sa culture. Le lupin serait pourtant une bonne alternative au soja en particulier pour l'alimentation animale, tant en Amérique latine qu'en Europe. Grâce à cette alcaloïde au goût peu agréable, la plante résiste à de nombreux parasites. De plus comme toutes les légumineuses ses racines vivent en symbiose avec des bactéries qui fixent l'azote de l'air et enrichissent le sol. Cette caractéristique lui permet de pousser facilement sur des sols pauvres. Des procédés peu coûteux d'extraction des substances amères ont été mis au point. Sans aucun doute une plante qui devrait être plus présente dans l'agriculture actuelle.
      

    Lupin, Cuzco

     

    Voici maintenant un cousin du lupin, probablement un genêt à balais, espèce européenne considérée comme invasive en Amérique du Nord, Australie etc. mais malgré mes recherches je n'ai pas trouvé d'information sur sa présence en Amérique du Sud ...

    Genêt, Cuzco

     

    Un peu plus loin, nous tombons sur un boisement de Polylepis, de petits arbres typiques de la cordillère des Andes. Les polylepis poussent en altitude au dessus de la limite des arbres, ce qui en fait des plantes très particulières. Actuellement les boisements de polylepis sont de faibles surfaces, souvent séparés par les étendues semi-désertiques et herbacées de la Puna. On ne sait pas vraiment quelle était l'étendue et la répartition de la forêt de polylepis avant l'occupation humaine, mais la plupart des auteurs pensent qu'elle s'est fortement réduite et morcelée suite à son exploitation par les premières colonisations humaines dans la région. Ces petits arbres servent toujours de bois de chauffage, ainsi que de matériaux pour fabriquer des outils et des ustensiles divers.

    Des associations travaillent avec les populations locales pour préserver ce qui reste de la forêt de Polylepis, voir par exemple cette vidéo très instructive : http://www.notre-planete.info/actualites/4412-polylepis-Perou-Awely-Ecoan.

    Polylepis, Cuzco

     

    Ce sentier nous offre également de belles vues sur la ville de Cuzco, on en profite pour se reposer de l'ascension depuis le centre ville. Cuzco comporte de nombreuses églises, ici on peut remarquer l'église San Francisco et le couvent du même nom, et derrière l'église Santa Clara. 

    Cuzco

     

    Comme toutes les villes du Pérou, Cuzco possède sa "Plaza de Armas" ou Place d'Armes en français, bordée par des bâtiments religieux ou administratifs. Ici c'est la Cathédrale (à gauche de la photo) qui fait concurrence à l'église de la Compagnie de Jésus, au centre de la photo. La Place d'Armes des Espagnols a remplacé une esplanade plus grande qui constituait le cœur de l'empire Inca. Elle était bordée de palais, de temples et de bâtiments administratifs. 4 routes principales en partaient pour relier la capitale aux provinces de l'empire. 

    Cuzco, Plaza de Armas

     

    Revenons maintenant au site de  Sacsayhuamán. Comme pour beaucoup de constructions Inca, les historiens et les archéologues ne peuvent tout expliquer : les Incas ne possédaient pas d'écriture, et les premiers conquistadors étaient plutôt du genre "brutes épaisses", plus intéressés par le pillage que par la culture des peuples conquis. La forteresse avait probablement une vocation militaire, mais l'hypothèse du sanctuaire religieux n'est pas totalement exclue.

    La forteresse, mesurant plus de 500 m de long, est encore bordées sur un de ses côtés de 3 rangées de remparts dont le tracé en zigzag étonne le visiteur. Les historiens pensent qu'ainsi un assaillant qui tentait d'escalader les remparts présentait toujours une vulnérabilité d'un côté ou de l'autre.

    Devant les remparts, s'étant une vaste esplanade où est célébrée chaque année la fête de l'Inti Raymi ou fête du Soleil, lors du solstice d'hiver, le 24 juin. Du temps des Incas, cette fête était la plus importante de l'année, elle marquait le début de la nouvelle année et la renaissance du soleil. Longtemps interdite par l'Eglise, l'Inti Raymi a été réhabilité il y a quelques dizaines d'années et attire autant les habitants de Cuzco que les touristes.

    Sacsayhuaman

     

    Sacsayhuaman

     

    Sacsayhuaman

     

    Les détails des constructions sont très intéressants, ici on remarque une rangée de niche dont on ne connait pas l'usage :

    Sacsayhuaman

     

    Sacsayhuaman

     

    Lors de la visite, on peut s'amuser à compter le nombre d'angle que comporte chaque pierre, qui était taillée sur place de façon à s'ajuster parfaitement avec ses voisines : 

    Sacsayhuaman

     

    Des arches de pierres et des escaliers permettent de passer d'une rangée de remparts à l'autre : 

    Sacsayhuaman

     

    Après la visite, nous nous attardons sur l'esplanade pour observer les lamas. Nos yeux et nos oreilles sont bientôt attirés par quelques oiseaux bien bruyants qui cherchent leur nourriture dans l'herbe desséchée. Ce sont des Vanneaux des Andes (Vanellus resplendens), espèce que nous avons déjà observée à Amantani sur le lac Titicaca, mais cette fois-ci nous avons plus de chance, le dieu Soleil des Incas est avec nous, et les Vanneaux viendront même se poser à quelques mètres de nos objectifs. Pour en savoir plus sur cette espèce, vous pouvez aller lire sa fiche sur oiseaux.net : http://www.oiseaux.net/oiseaux/vanneau.des.andes.html.
     

    Vanneaux des Andes, Cuzco

     

    Vanneaux des Andes, Cuzco

     

    Vanneaux des Andes, Cuzco

     

    Vanneaux des Andes, Cuzco

     

    14 août 2015 : Cuzco, capitale des Incas

     

    Après cette pause ornithologique, nous redescendons passer l'après-midi à Cuzco. Nous y visiterons Coricancha, le temple du Soleil, ou plutôt ce qu'il en reste : détruit et pillé par les conquistadors, un couvent fut bâti au dessus, le couvent de Santo Domingo, et ce n'est qu'en 1950 à la suite d'un séisme que l'on redécouvrit les vestiges du temple. L'histoire de ce lieu et l'évocation des richesses qu'il contenait du temps des Incas est passionnante, mais les vestiges présentés ne sont pas très parlants, sans compter que c'est un lieu très fréquenté par les touristes. 

    Ici se termine notre première journée à Cuzco. A très bientôt pour la suite du voyage, qui nous amènera dans la vallée sacrée des Incas.


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    Après une semaine d'absence, nous voici de retour dans notre refuge. Les mangeoires avaient été bien garnies avant notre départ, aussi l'affluence est toujours importante.

    Ce matin du 29 février, il fait beau, ce qui ne gâche rien. Les petites boules de plumes s'affairent dans le frêne pleureur et sous la mangeoire devant la fenêtre de la cuisine. Le Soleil fait briller le jaune des ailes des Verdiers d'Europe ... mais certains d'entre eux sont bien petits aujourd'hui ! Vérification faite dans les jumelles : une troupe de Tarins des aulnes (Spinus spinus) a pris ses quartiers d'hiver chez nous. Dire qu'on a passé une semaine en Auvergne sans en voir un seul ...

    C'est une nouvelle espèce pour notre refuge, la 62ème espèce observée. Le Tarin des aulnes est un petit passereau de la famille des Fringillidés (granivores tels que les Pinsons, Verdiers, Linottes, Bouvreuils ...). C'est même le plus petit de la famille, parmi ceux que l'on observe en France, avec son cousin le Serin cini. Ces 2 espèces mesurent 11 cm environ, comme une Mésange bleue, alors que l'un des plus grands de la famille, le Grosbec casse-noyaux (dont je vous ai parlé ici : Des Grosbecs casse-noyaux à la mangeoire) peut atteindre 18 cm. 

    Le Tarin des aulnes vit essentiellement dans les forêts du nord de l'Europe (Taïga) où il niche. L'hiver, le froid pousse un grand nombre d'entre eux jusqu'à nos régions où ils trouvent la nourriture qui leur permettra de passer la mauvaise saison. On les observe généralement en groupe d'une dizaine d'individus ou plus, se nourrissant au sol ou dans les arbres. Voici notre groupe au pied de la mangeoire, occupé à chercher les restes que les autres oiseaux laissent tomber au sol :

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des aulnes

     

    De près, le Tarin des aulnes est assez facile à identifier : le mâle est jaune vif sur le devant et la tête, sa calotte noire permet de le différencier sans aucun doute possible du Verdier et du Serin cini. Les ailes et le dos sont jaune et noir. Le bec est conique et pointu comme celui du Chardonneret.

    Les Tarins des aulnes

     

    La femelle est plus terne, le ventre est gris clair strié de sombre, la tête et le dos également gris strié comportent des nuances jaunes. Le bec conique caractéristique permet de la différencier de la femelle du Serin cini dont le bec est plus court :

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des  aulnes sont peu farouches en général, peut-être parce qu'ils vivent dans des contrées reculées où notre espèce est rare, ils ne se méfient donc pas trop. Nous avons pu nous approcher à quelques mètres pour les photographier, rien à voir avec le Grosbec casse-noyaux. Les seules qui sont moins timides, ce sont les Mésanges bleues et charbonnières.

    Les Tarins des aulnes

     

    Le frêne pleureur n'est pas ce qu'il y a de plus esthétique comme fond, mais il plait bien aux oiseaux car ils peuvent s'y reposer près de la mangeoire et se réfugier à l'intérieur si l’Épervier fait une apparition.

    Les Tarins des aulnes

     

    Changement de temps ce matin 1er mars, mais les Tarins sont toujours là. Dans la nature, l'hiver, ils se nourrissent des fruits des bouleaux et des aulnes (d'où leur nom), et se révèlent aussi agiles que les mésanges pour atteindre leur nourriture. Chez nous ils goûtent à tout, avec une préférence pour les filets remplis de cacahuètes, mais également les graines de tournesol et les pains de graisse. Les Mésanges bleues n'ont qu'à bien se tenir :
     

    Les Tarins des aulnes

     

    La pluie n'empêche pas de réaliser quelques portraits, en se battant avec les lignes incorrigibles des branches du frêne pleureur (qu'on remplacerait bien par un cerisier, mais où iraient nos petits protégés en attendant qu'il ne pousse ? ) : 
     

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des aulnes

     

    Les Tarins des aulnes

     

    Pour finir je vous propose quelques photos d'autres hôtes de la mangeoire, tout d'abord le Chardonneret élégant. On notera la similitude de forme du bec entre le Tarin et le Chardonneret (celui du Chardonneret est cependant un peu plus grand). Ces derniers jours, ils sont deux, probablement un de nos couples nicheurs.
     

    Chardonneret elegant

     

    Chardonneret elegant

     

    Puis les Tourterelles turques, ici perchées sur un de nos tilleuls récemment taillés en "tête de chat", mais jamais très loin des mangeoires. Peut-être le couple qui a niché sur l'antenne télé de notre voisin l'an dernier ?
     

    Tourterelles turques

    A bientôt pour de nouvelles découvertes.  


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