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14 août 2014 : En route vers Myvatn - volcans et canards
Cette journée est la première des deux que nous passerons autour du lac Myvatn, un paradis pour les géologues autant que pour les ornithologues.
Départ donc d’Egilsstaðir en début de matinée. Les paysages verdoyant où l’on peut apercevoir quelques Pluviers dorés (Pluvialis apricaria) laissent bientôt la place au désert.
Un Pluvier doré en plumage nuptial. On retrouve nombre de ses congénères en France en hiver, rassemblé par milliers en compagnie de Vanneaux huppés.
Pas tout à fait un désert car il y a des lacs et un peu de végétation (mais même pas de moutons !)
Après quelques heures de route, nous arrivons sur le site du volcan Krafla. C’est une zone très active située sur le rift médio-atlantique, siège d’éruptions de 1724 à 1729, puis récemment entre 1975 et 1984. La première chose qui frappe en arrivant sur le site, ce sont les bâtiments futuristes et les tuyaux de l’usine géothermique que les Islandais ont installé en 1975, juste avant la dernière éruption du Krafla (certains disent que les sondages réalisés seraient la cause de l’éruption, et il semble que du fait de celle-ci la production de la centrale soit moindre qu’espéré).
Nous allons d’abord admirer le cratère Viti rempli d’une eau turquoise, avant de rejoindre le parking de Leirhnjukur où nous sommes accueillies par un Bruant des neiges. Ces passereaux, également observés à Jokulsarlon quelques jours auparavant, doivent décidément trouver un intérêt à fréquenter les parkings des sites touristiques.
Un sentier de randonnée serpente au milieu de champs de lave datant de l’éruption la plus récente, alors que les coulées et blocs de lave de l’éruption de 1724 sont recouverts de mousse. Le paysage est irréel, je vous laisse admirer par vous-même sur les photos ci-dessous.
Quelques plaques de neige se détachent sur le noir de la lave.
La coulée de lave de 1975-1984 s’étend sur près de 19 km …
Cependant quelques touffes de petites fleurs arrivent à survivre sur ces terres inhospitalières, ici des Silènes acaules :
Après cette randonnée autour de Leirhnjukur, nous déjeunons au bord du parking en compagnie de quelques moutons. Eh oui on en trouve même dans les endroits les plus improbables !
A quelques kilomètres de là, en allant vers le lac Myvatn, se trouve de site de Namafjall, 2ème visite de la journée. Au pied de la colline de couleur ocre-rose, se trouve le champ de solfatares de Hverir, avec ses marmites de boue, ses fumerolles et ses dépôts de souffre caractéristiques. Le centre de la terre n’est pas loin …
Nous partons ensuite pour le lac Myvatn, qui signifie en Islandais « Lac aux moucherons ». Le mois d’août est particulièrement propice à l’éclosion de ces minuscules insectes que de nombreux oiseaux mettent au menu. Leur nombre les rend certes un peu agaçant, mais comparé aux taons des Alpes ces moucherons sont plutôt inoffensifs.
Le lac est le paradis des oiseaux et en particulier des canards, dont 13 espèces nichent régulièrement sur le lac. Nous faisons une petite étape à la presqu’île de Neslandatangi, où l’on peut observer quelques spécimens de canard, surtout des Canards siffleurs (Anas penelope) et des Fuligules morillons (Aythya fuligula). Un couple de Grèbes esclavons (Podiceps auritus) a choisi de nicher sur une mare dans le marécage qui borde la route, tandis que deux Oies cendrées (Anser anser) passent en vol.
Un Canard siffleur, l’une des espèces les plus communes à Myvatn. On le voit souvent à terre car il se nourrit essentiellement d’herbe.
Deux oies cendrées en vol se détachent sur le paysage. Au fond on devine l’usine géothermique de Bjarnarflag, la plus ancienne d’Islande.
Suite des prospections des sites intéressants autour du lac : les pseudo-cratères de Skutustadir, des collines herbeuses en forme de mini-cratères volcaniques, qui se sont en réalité formés lors du contact de la lave avec l’eau, grâce à des explosions de vapeur. La promenade au bord de ces pseudo-cratères longe un petit lac qui jouxte le lac principal, et regorge d’oiseaux. Ce soir il y avait par ordre d’apparition : des Grèbes esclavons, des Fuligules morillons, des Canards siffleurs, des Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus), un Plongeon imbrin (Gavia immer), et sur le parking une Bergeronnette grise (Motacilla alba).
Une femelle de Fuligule morillon avec ses jeunes.
Une nichée de Canards siffleur se nourrissait sur le bord du sentier sous l’œil attentif de la mère. Ici un des canetons, déjà bien emplumés. Au passage des promeneurs, tout ce petit monde se précipite à l’eau, pour revenir brouter dès que le danger est passé.
Une des stars de la journée, le Plongeon imbrin. Cette espèce de plongeon niche principalement en Amérique du Nord et accessoirement en Islande (environ 300 couples).
Et pour finir, la famille Grèbe esclavon : ici un des parents avec une proie (les grèbes se nourrissent essentiellement de poisson).
L’autre parent avec le poussin sur son dos (les grèbes pondent de 3 à 6 œufs en général, mais ici il ne reste qu’un petit).
La famille au complet.
On se jette à l’eau.
Après cette journée bien remplie, nous rejoignons notre hébergement, la ferme de Fossholl, située dans un hameau près de la chute de Goðafoss. L’endroit est sympathique, nous avons le droit à une chambre avec salle de bain privée, et il est possible de dîner sur place. Le repas comprend un buffet d’entrées et soupe à volonté puis un plat principal, le tout pour un prix tout à fait correct (dans l’échelle islandaise des prix bien sûr). Le hameau comprend également un terrain de camping et une station-service avec épicerie et souvenirs. Pour ne rien gâcher, la vue sur la chute de Goðafoss est superbe :
Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : Myvatn épisode 2 – Canards et volcans.
Tags : Canard, lac Myvatn, grèbe, Krafla, Volcan, Islande, Géologie, Voyage, Ornithologie, Oiseaux
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