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13 août 2015 : La route du Soleil
J'ai intitulé cet article "La route du Soleil", et pourtant on ne le verra pas de la journée. En effet c'est ainsi que l'on nomme dans la région la route de Puno à Cusco.
De bon matin, nous prenons place dans un bus de la compagnie Turismo Mer (que je vous recommande, voir ici : http://www.turismomer.com/the-sun-s-route.html). Nous sommes accueillis par notre guide Marita, qui nous donnera de nombreuses explications fort intéressantes sur le peuple de ses ancêtres, les Incas, tant pendant le trajet que lors des haltes prévues au programme. Qui plus est c'est un cours de langues vivantes intensifs, Marita répétant les mêmes explications en Anglais puis en Espagnol.
Il ne neige plus, mais le temps reste très gris et humide.
Au bout d'une centaine de kilomètres, nous nous arrêtons à Pukara, un petit village des Andes, où l'on visite le musée archéologique local.
Au centre du village se dresse une charmante église :
On ne tarde pas à remarquer plusieurs taureaux en terre cuite qui décorent les piliers devant l'église mais aussi de nombreuses toitures. Ces taureaux sont la spécialité de Pukara, et sont commercialisés dans toute la région, jusqu'à Cusco. En poser une paire sur sa toiture apporte protection à la famille.
Les taureaux ne sont pas les seuls animaux à Pukara, des Pigeons tigrés (Patagioenas maculosa) cherchent leur nourriture sur les pelouses de la place :
Ils ont trouvé un autre usage aux taureaux de terre cuite, en se perchant dessus, ce qui me permet de faire quelques images amusantes :
Nous reprenons la route, et une autre centaine de kilomètre plus loin, nous nous arrêtons au point culminant du trajet, le col de la Raya, à 4 360 m d'altitude. Les paysages sont grandioses mais nous avons hâte de redescendre un peu plus près du plancher des vaches :
Vient ensuite le moment de la pause déjeuner, dans un "Restaurant touristique" appartenant à la compagnie de bus, à Sicuani, une trentaine de kilomètre après le col. Ce type de restaurant spécialement destiné aux touristes sert un buffet varié de spécialités locales, plutôt bon par rapport à ce que l'on trouve de similaire dans certains pays.
Près du restaurant, il y a une prairie traversée par un cours d'eau, où l'on peut observer quelques spécimens de l'avifaune locale. Ci-dessous des Ibis de Ridgway (Plegadis ridgwayi), un ibis commun dans la région des Andes, que l'on voit parfois en groupe de plusieurs dizaines, occupés à chercher leur nourriture dans les champs et les zones humides. Plus d'infos sur l'espèce ici : http://www.oiseaux.net/oiseaux/ibis.de.ridgway.html
Parmi la troupe d'Ibis, on remarque un petit héron blanc, et oui c'est bien un Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis), le même que chez nous en France. Il faut dire que l'on trouve ce héron partout dans le monde.
Après le repas nous remontons dans le bus pour une vingtaine de kilomètres, jusqu'au petit village de Raqchi. Sur la place, une église en pierre volcanique et quelques étals de souvenirs et d'artisanat local, mais nous ne sommes pas là pour passer l'après-midi à marchander.
Rapidement, Marita nous conduit vers le site du temple Inca de Wiracocha. En chemin, nous passons près d'un plan d'eau où pour une fois on peut observer de près une Sarcelle tachetée (Anas flavirostris), une espèce de canard déjà observée à Yanque et à Lagunillas :
Arrivés près des ruines du temple, alors que Marita commence à nous expliquer son architecture et son histoire, notre œil est attiré par un petit faucon qui chasse dans le secteur. Il s'agit d'une Crécerelle d'Amérique (Falco sparverius), le cousin de notre Faucon crécerelle. Plus petit que son parent européen, on le reconnaît au 3 marques verticales noires qui ornent sa tête.
Celui-ci doit être une femelle ou un immature, car son dos brun-roux est fortement strié de noir. Nous en observerons d'autres à Chinchero dans la vallée sacrée, et au Machu-Picchu.
Revenons maintenant au temple de Wiracocha, le Dieu créateur des Incas. Raqchi est un temple bien conservé, le seul qui à l'époque de sa construction reposait sur des colonnes. Il n'en reste cependant que le mur central et les fondations de certaines colonnes. Un des plus beaux site Incas parmi ceux que nous avons visités :
Au premier plan, les restes d'une colonne. Derrière, le bas des murs est constitué de pierres parfaitement ajustées.
Les chapeaux de tuiles ont été rajoutés à la demande de l'UNESCO pour protéger les murs en adobe des infiltrations. A l'époque des Incas, les toits étaient majoritairement en chaumes.
Après le temple, on visite le quartier d'habitation, où vivaient probablement les prêtres au service de Wiracocha.
Raqchi, c'était aussi un site de stockage de nourriture : on peut y observer une multitude de silo de pierre circulaire, qui malheureusement ont perdu leur toiture.
En fin d'après midi, nous atteignons la dernière étape du voyage avant Cuzco : le village d'Andahuaylillas et son église Saint-Pierre-Apôtre. Vue de l'extérieur, l'église a une apparence toute simple, mais à l'intérieur, la décoration baroque mêlée d'influences andines est tellement riche que cette église est surnommée la chapelle Sixtine des Andes. Construite par les Jésuites à la fin du XVIe siècle, la décoration était destinée à enseigner la foi catholique aux habitants de la région nouvellement convertis, mais aussi à faciliter leur adhésion en les émerveillant. Les photographies à l'intérieur étant interdites, le billet d'entrée inclut un CD souvenir. Ci-dessous quelques photos de détail du porche (très sobre par rapport à l'intérieur de l'église) :
A Andahuaylillas, tout est baroque, même les arbres : ne manquez pas d'admirer les magnifiques lichens et les fleurs rouges vifs des Pisonay (arbre de la famille des haricots) qui ornent la place :
A la fin de cette longue et riche journée, nous arrivons à Cuzco où nous allons nous poser quelques jours avant de partir à l'assaut du Machu-Picchu.
A bientôt pour la suite du voyage.
Tags : Pukara, Raqchi, la Raya, Andahuaylillas, Pigeon tigré, Ibis de Ridgway, Crécerelle d'Amérique, Sarcelle tachetée
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Commentaires
Bonjour Régine,
Il est difficile dans ces pays-là de se consacrer uniquement à l'avifaune. Tout y est si beau. Les taureaux sont superbes et les paysages ou monuments pareil. À quoi servent les câbles que j'aperçois sur la photo du col de la Raya ? Et oui je les ai vus ;-)
Très belle rencontre avec cette petite sarcelle qui porte bien son nom à la vue des scapulaires et de la poitrine. Le contraste avec les flancs et rémiges primaires est superbe.
Merci pour tout ça encore.
Bises
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Lundi 1er Février 2016 à 23:42
Bonne question Nathalie pour les câbles ;-).
Bon en regardant les autres photos prises dans le coin ça m'a tout l'air d'être des câbles électriques. En fait la photo avec les câbles, c'était un peu avant le col ... Il y a quand même des villages de temps à autre, il faut bien les alimenter.
C'est clair que dans un voyage comme ça on ne peut pas faire que de l'ornitho, de plus en famille il en faut pour tous les goûts !
Bonne fin de soirée.
Bises.
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Bonjour et merci de votre passage sur mon blog; cela me permet de découvrir le votre où j'ai pu découvrir votre fabuleux voyage !
Bravo pour tous ces merveilleux oiseaux photographiés au cour de celui-ci !
A plus : Jean-Pierre
Je crois bien que nous avons mangé dans le même restaurant
Effectivement, pas mal. Mais nous avons vite abandonné les restaurants touristiques pour nous réfugier dans des gargotes locales, que j'ai trouvées plus attractives !
Ton reportage me montre qu'à peu de choses prés, nous avons suivi le même itinéraire, mais pas avec les mêmes objectifs ! Tes images d'oiseaux sont très réussies. J'aime bien aussi les deux dernières !
Bonne soirée.
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Une très belle promenade, de belles rencontres avec la Faune, et les taureaux décorés, ils sont splendides.
Bonne journée
Merci Pascale. Une petite question pour toi : quelle est la meilleure période pour les flamants à la réserve de Pont de Gau ? J'envisage d'y aller bientôt, ma soeur habite Marseille, je ferai d'une pierre deux coups ...
Bonne fin de soirée.