• 11 août 2015 : Iles flottantes à Titicaca

     

    Nous voici donc à Puno, au bord du lac Titicaca, le plus haut lac navigable du monde, situé à plus de 3800 m d'altitude. Avec le recul je ne dirais pas que c'est un incontournable du Pérou, même si l'endroit est très dépaysant ce n'est pas celui que j'ai préféré. De plus nous étions fatigués par l'altitude : nous avons tous eu plus ou moins de symptômes en fin de compte : insomnie, nausée, problèmes digestifs, etc. - à cette altitude là il faut se dire que si l'on n'est pas bien, jusqu'à preuve du contraire c'est le mal des montagne.

    Ceci étant dit, voici le récit et les photos de cette première journée au lac Titicaca :

    Nous avons rendez-vous sur le port vers 8 h, avec notre guide (autre remarque : l'agence de voyage nous avait prévu un guide privé francophone, ce n'est pas nécessaire, autant économiser et partir en groupe avec un guide parlant anglais ou espagnol, car de toute façon vous ferez exactement la même chose que les autres personnes qui seront sur votre bateau).

    Après une petite heure de navigation à travers les massifs de roseau que l'on appelle ici "totora", notre bateau fait un premier arrêt aux îles Uros. Ces îles artificielles, plusieurs dizaines au total, sont entièrement bâties en totora et flottent à la surface du lac. Pour éviter qu'elles ne dérivent, elles sont amarrées au fond du lac par des pieux. Le peuple des Uros est peut-être un des premiers peuples à s'être établi dans la région du lac Titicaca. Il semblerait qu'ils aient commencé à construire des îles en roseau dès le 13ème siècle, peut être avant, pour fuir les peuples hostiles qui ont conquis la région après eux (par exemple les Incas, mais aussi avant eux les Aymaras). D'après plusieurs sources, les véritables Uros ont disparu, et leurs traditions ont été reprises par des Aymaras venus des bords du lac, qui exploitent et entretiennent les îles flottantes pour les touristes.

    C'est sans doute pour cela que la visite laisse une impression de parc d'attraction et manque un peu d’authenticité. 

    Iles Uros

    L'arrivée aux îles Uros. 

     

    Ile Uros

     Même les maisons sont construites en totora. En arrivant vous avez le droit à une démonstration vous expliquant la construction des îles ainsi que leur entretien (le roseau pourrissant au contact de l'eau, il faut régulièrement en rajouter des couches).

     

    Iles Uros

    Après les explications, on vous propose d'acheter des souvenirs fabriqués localement (ceux en totora le sont, mais pour les autres c'est moins sûr, vous retrouverez les mêmes dans les boutiques de Cuzco) puis de faire un tour (moyennant finance) sur un bateau construit en totora.

     

    Iles Uros

    Les îles sont construites au beau milieu d'une immense étendue de totora.

     

    Iles Uros

    Un  mirador permet d'avoir une vue d'ensemble sur les îles. Chaque île en possède un, qui servait autrefois à envoyer des messages aux habitants des îles voisines (maintenant ils sont remplacés par les téléphones portables) et à surveiller les alentours.

     

    Iles Uros

     Sur cette photo, on voit les différentes épaisseurs de totora qui constitue le sol. Lorsqu'on marche pour la première fois sur ces îles l'impression est un peu bizarre. Un peu comme marcher sur un matelas géant.

     

    Les étendues de totora sont aussi un paradis pour les oiseaux, mais pas facile de prendre de belles photos en gros plan depuis un bateau à moteur. L'idéal serait de trouver un guide prêt à nous emmener à travers la totora en barque traditionnelle ... Une autre fois peut-être. Ci-dessous quelques photos d'ambiance, avec les noms des espèces identifiées. 

    Totora - Titicaca

    Au fond, un petit groupe de Sarcelle du Puna fait la sieste. C'est un canard globalement brun, à la tête caractéristique : la calotte est noire, les joues et le haut du cou sont blanc et le bec est bleu.

     

    Totora - Titicaca

    Au milieu, une Mouette des Andes fait le guet. Sur la droite, un couple d'Erismature des Andes : la femelle est brune, le mâle roux avec le bec bleu. A l’extrême gauche, une Sarcelle du Puna et une autre Erismature des Andes mâle.

     

    Nous arrivons cependant à immortaliser une Gallinule d'Amérique (Gallinula galeata), la version américaine de notre Gallinule Poule d'eau :

    Gallinule d'Amerique

     

    Et un Grèbe Microptère (Rollandia microptera), une espèce de Grèbe qui ne vit qu'au lac Titicaca et sur quelques autres lac des Andes boliviennes :

    Grèbe microptère

     

    Nous quittons bientôt la totora pour nous aventurer au milieu du lac, véritable petite mer intérieure (190 km de long et 80 km de large). 

    Titicaca

     

    Au bout de presque 3 heures de navigation, nous atteignons le but de la journée, l'île d'Amantani. A notre arrivée au port, les femmes de l'île, en costume traditionnel, nous attendent. Le chef du village répartit les touristes entre les différentes familles, chez qui nous prendrons nos repas et passerons la nuit. Nous suivons donc Gladys jusqu'à son habitation. A l'étage sont aménagé des chambres qu'elle loue aux touristes, comme toutes les familles de l'île. Il n'y a pas de chauffage mais les différentes épaisseurs de couvertures en laine multicolore suffiront à nous réchauffer la nuit. Gladys nous a préparé un repas local, à base de soupe, riz, et pomme de terre.

    Les habitants d'Amantani vivent de l'agriculture (la totalité de l'île est recouverte de terrasses), de la pêche et du tourisme. Mais parfois cela ne suffit pas, le mari de Gladys travaille maintenant à Puno. Ici on parle Quechua, et un peu d'Espagnol.

    Au programme de l'après-midi, il y a une promenade jusqu'au sommet de l'île (à 4100 m d'altitude soit 300 m au dessus du niveau du lac), pour aller voir d'anciens temples datant de la culture Tiahuanaco (une civilisation pré-inca, née sur les rives sud du lac), et admirer le coucher du soleil. Nous avons fait cette promenade, et je crois que c'est ce qui nous a achevé. Les agences de voyage parlent d'une "courte promenade", mais oublient de rappeler que l'île est à 4000 m d'altitude. De plus arrivé au sommet le soleil se couchait et il faisait très froid. Je déconseille complètement cette balade à tous ceux qui sont fatigués (même un peu) ou qui ont déjà ressenti des symptômes même très léger du mal des montagnes depuis leur arrivée à Puno. A mon avis il vaut mieux rester passer l'après-midi dans le village et profiter du contact avec la population.

    Au cours de la balade, nous avons pu découvrir une nouvelle espèce d'oiseau, le Cinclode à ailes crème (Cinclodes albiventris) :

    Cinclode à ailes crème

     

    Du sommet de l'île on peut observer les parcelles entourées du mur de pierre. Nous sommes à la fin de la saison sèche, les récoltes ont été faites depuis longtemps. Sur le lac, d'autres îles et presqu'îles :   

    Amantani - coucher du Soleil

     

    Une des portes du temple de Pachatata, et derrière, les cultures en terrasse qui recouvrent toute l'île : 

    Amantani

     

    Le coucher du soleil sur le lac : 

    Coucher de soleil sur Amantani

     

    Puis nous redescendons sur la place du village, où vient de débuter une fête traditionnelle pour célébrer l'arrivée de la saison des pluies. Les villageois brûlent des gerbes de paille, ils ont même construit une maison en paille qui finira dans le bûcher, et nous pouvons admirer les danses locales. Ici cela semble beaucoup plus authentique qu'aux îles Uros.

    Fête à Amantani

     

    Un peu réchauffé par la proximité du feu, nous rentrons ensuite chez Gladys qui nous a préparé un dîner simple. Notre guide nous propose de continuer la soirée en allant à une fête organisée pour les touristes, mais nous préférons aller nous coucher.

    Je vous dis à bientôt pour la suite de nos aventures au lac Titicaca. Le lendemain nous devions visiter une autre île, mais le programme fut un peu perturbé ...


  • Commentaires

    1
    Vendredi 2 Juin 2017 à 16:46

    Bonjour Régine. Assez d'accord avec toi pour le côté touristique des "Uros"(ou plutôt Aymaras). Mais il faut savoir qu'il existe deux populations bien différentiées. Les Uros touristiques, qui vivent de leurs productions artisanales (plus ou moins ?) et ceux qui vivent à l'ancienne, à l'écart des touristes et que bien sur... nous n'avons pas rencontrés !

    Mais malgré tout, j'ai trouvé l'ensemble plutôt bon enfant.

    Taquile ou Amantani font doublon, je pense : deux îles où il faut gravir un chemin assez raide pour arriver au sommet, et des danses folkloriques en costumes colorés. Voir les deux îles ma parait un peu redondant !

    Question oiseaux, nous n'avons pas vu grand chose sur le lac, à part quelques poules d'eau.

    Bonne soirée.

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