• 10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

     

    Pour cette journée, l’objectif est d’atteindre la côte sud du côté de Vik. En chemin nous ferons quelques haltes suivant notre inspiration.

    En quittant la ferme de Steinsholt où nous avons passé la nuit, j’aperçois sur une clôture un passereau au bec fin : il s’agit d’un Pipit farlouse (Anthus pratensis). A noter que l’identification des passereaux en Islande est assez facile, le nombre d’espèces possible étant réduit.

    Pipit farlouse Islande

    En France on peut rencontrer au moins 4 espèces de Pipit, en Islande seul le farlouse est observé.

     

    Durant la matinée nous traversons la campagne verdoyante direction le sud-est. Le relief le long de la route n° 1 pour cette portion du parcours est assez plat, surtout en direction de la mer dont on se rapproche petit à petit. Puis apparaissent devant nous les contreforts du célèbre Eyjafjöll. Des falaises abruptes tombent sur la plaine, et de nombreuses cascades en descendent.

    Nous nous arrêtons pour admirer la cascade de Seljalandsfoss. La visite est amusante car un sentier passe derrière la cascade (imperméable conseillé).

    Sur les falaises, nichent des Fulmars boréaux (Fulmarus glacialis), bien que l’on soit à près de 10 km de la mer. Étonnant lorsque l’on sait que le Fulmar boréal est un oiseau exclusivement marin qui ne vient à terre que pour se reproduire. 

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Les fulmars au nid sont assez bruyants, leur cris rappellent le caquètement des poules lorsqu’elles sont énervées.

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Un peu plus petit qu’un Goéland argenté et assez semblable en coloris, le Fulmar se reconnait à son œil sombre et surtout aux tubes qui surmontent son bec et lui servent à dessaler l’eau de mer dont il peut alors s’abreuver.

     

    Les fulmars ne sont pas les seuls sur la falaise :

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

     

    Nous poursuivons ensuite notre route entre l’Eyjafjajökull et la mer. Peu avant Skogar (une autre célèbre cascade) mon œil est attiré par un Huitrier pie (Haematopus ostralegus) qui se nourrit dans un champ. Dire que j’ai passé 5 jour l’été dernier (2013) en Baie de Somme sans en voir un seul de près … Ici ils sont assez peu farouches et de plus dans des paysages sublimes :

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Le point noir, en bas à gauche dans la pâture, c’est un huitrier pie.

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Sur cette photo, on voit (un peu) mieux les détails de l’oiseau. Vivant surtout sur le littoral où il se nourrit de coquillages, il s’est adapté à d’autres milieux tels que les prairies, où il consomme vers de terre et insectes.

     

    Après un détour pour admirer la cascade de Skogafoss, nous longeons maintenant une nouvelle calotte glaciaire, le Myrdalsjökull. Sur la droite, une route mène à la langue glaciaire du Solheimajökull. Des véhicules de tourisme l’empruntent, elle ne porte pas de numéro commençant par « F », mais l’état de la piste et les énormes nids de poule nous font hésiter. Quelques photos plus tard on décide de renoncer et d’aller directement aux falaises de Dyrholaey.

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Un aperçu du paysage du côté de Solheimajökull… Renseignements pris, notre hébergement n’étant pas très loin, on reviendra le lendemain matin …

     

    Les falaises de Dyrholaey sont un des principaux sites d’Islande connu pour l’observation des Macareux moines (Fratercula arctica). Forcément c’est lorsque nous en approchons qu’il commence sérieusement à pleuvoir. D’un autre côté, 2 jours sans pluie en Islande c’est déjà pas mal. En arrivant sur le parking du site, on décide de manger nos sandwiches, on ne sait jamais la pluie pourrait s’arrêter … Un ornithologue se risque en dehors de sa voiture avec un téléobjectif … Le pauvre revient 5 minutes plus tard et quitte le site, dégouté. Rassurez-vous on n’a pas suivi son exemple. Les macareux non plus, ils sont sur la falaise à quelques mètres d’un sentier aménagé. Beaucoup font des allers-retours avec la mer où ils vont pêcher. Les photos ci-dessous sont prises avec un téléobjectif, mais les macareux sont tellement proches que même avec un smartphone on doit pouvoir obtenir un résultat correct.

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Scène de ménage ?

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Ou pas ?

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Une partie du groupe (la falaise en est couverte)

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Retour de pêche.

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Vite une deuxième photo avant qu’il se précipite dans son terrier pour nourrir son unique poussin.

     

    La plage en contrebas nous donne un aperçu de la rude Islande : des galets noirs en pierre volcanique, le vent, la pluie, le froid, les vagues, au fond les arches de Dyrholaey sous la falaise, aussi noires que la plage, les cris des sternes qui malgré le temps agité volent sur place au dessus de l’eau avant de plonger à pic sur une proie et la ramener à leur nid dans l’herbe au-dessus des falaises, les fulmars qui finalement préfèrent dormir sur leur nid plutôt que d’aller affronter les éléments …

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Petite sieste en attendant que les éléments se calment. On remarque la couleur des pierres (l’Islande est intégralement constituée de roches volcaniques)

     

    Avant de rejoindre notre voiture (avec une pensée pour ceux qui visitent le pays en vélo ou en auto-stop) je prends quelques autres portraits des macareux. Pas de photos en vol aujourd’hui la lumière est trop mauvaise.

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Seuls les adultes sont visibles à cette saison. Au printemps ils se regroupent sur les falaises herbeuses où ils creusent un terrier pour y pondre un unique œuf. Fin aout, soit quelques semaines après notre passage, les adultes repartiront en mer où ils passeront tout l’hiver. Les jeunes abandonnés dans leur terrier en sortiront après une semaine sans manger et sauteront directement de la falaise dans la mer.

     

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

     

    Pour nous réchauffer nous décidons d’aller à Vik faire quelques achats dans le magasin de pulls et autres accessoires en laine de moutons d’Islande, l’un des plus intéressants du pays niveau choix et prix. A savoir, lorsque l’on fait des achats de marchandises que l’on sortira du pays, il est possible de récupérer les taxes en remettant à l’aéroport le formulaire que vous donne le commerçant (remboursement sur carte de crédit environ 2 mois plus tard).

    En chemin une petite route attire notre attention, elle mène au site de Reynisdrangar que nous visiterons le lendemain. Sur un poteau de clôture un Huitrier pie surveille deux congénères qui se nourrissent dans une pâture en compagnie de 2 bécasseaux - probablement des Bécasseaux violets (Calidris maritima) reconnaissables à leur robe sombre et leurs pattes jaunes. 

    10 août 2014 : les Macareux de Dyrholaey

    Le temps gris et pluvieux permet de faire des photos à l’ambiance si particulière …

     

    Je vous dis à bientôt pour la suite du voyage : le Sud, autour de Vik.


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 28 Août 2017 à 07:36

    Quel beau voyage, que de belles rencontres... merci pour le partage Renée.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Nath
    Lundi 9 Décembre 2019 à 21:25
    Je vois que Philippe est aussi passé par là ;-).
    Une falaise pleine de macareux et une proximité telle que tu peux les photographier au smartphone.... Ppffff je rêve !
    J'avais envie d'aller en Écosse en mai, tu en penses quoi ?
    La lumière n'est peut être pas terrible mais tes photos sont magnifiques.
    J'aime beaucoup les fulmars, leur petit bec est trop mignon.
    Bises et bonne soirée.
      • Dimanche 15 Décembre 2019 à 17:32

        Coucou Nath,

        L'Ecosse en mai, pourquoi pas. Le temps peut être pourri mais difficile de savoir à l'avance. J'y avais passé quelques jours fin avril en 2010 avec une de mes filles, on a tout eu : pluie, brouillard, et quand même un peu de soleil. Heureusement il y avait les jonquilles et l'ajonc pour mettre un peu de lumière dans tout ça !

        Là tu m'a donné l'idée de retourner voir mes photos, faudrait que je les mette un jour sur le blog.

        Bises.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :